France Politique

Bilan de la session parlementaire 2012-2013 : ces élus qui ont fait parler d'eux (3/3)

Publié le  Par Gaspar S.

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Richard Ying - flickr

La première session parlementaire du mandat de François Hollande a pris fin en juillet. Parisdépêches.fr revient sur l'année politique écoulée avec un dossier en trois parties. Troisième et dernier volet : ces députés et sénateurs qui ont fait parler d'eux durant l'année parlementaire écoulée.

Ce dernier volet du bilan de la session parlementaire passée ne constitue en aucun cas un palmarès. Il s'agit simplement d'évoquer – de manière certes subjective – ces personnalités qui se sont signifiées durant l'année écoulée – soit parce que leurs propos ont rencontré un certain écho dans l'opinion, soit parce que leurs prises de position ont été révélatrices de phénomènes politiques particuliers ou encore parce que leur démarche est représentative de celle de la tendance politique qu'ils représentent.

 

Les deux premiers volets du dossier : Session parlementaire 2012-2013 : le bilan des lois votées (1/3) et Session parlementaire : le bilan des grands débats et des polémiques [dossier vidéo] (2/3).

 

Le nom de Charles de Courson est désormais lié à l'Affaire Jérôme Cahuzac. Le président de la Commission chargée de faire la lumière sur l'affaire la plus grave de l'année politique écoulée, a été en première ligne dans la réflexion menée par l'Assemblée sur la lutte contre la fraude fiscale. De fait, cette fonction au sein de la commission a mis en lumière le travail de l'élu de l'UDI au sein de la chambre basse. Il a, par exemple, tenu tête à Pierre Moscovici, qu'il a mis en cause sans ménagement après l'audition du 16 juillet. De Courson a fustigé «l'incompétence» du ministre de l'Economie. Ce dernier a répondu au député de la Marne par voie de presse. L'escarmouche a marqué les esprits. En outre, Charles de Courson a essayé d'obtenir l'audition de Jean-Marc Ayrault sur l'affaire Cahuzac, en vain. Cet échec symbolise aussi les limites de la marge de manœuvre des commissions parlementaires.

 

Article lié : Affaire Cahuzac : Moscovici prolonge son audition par voie de presse.

 

La sénatrice Marie-Noël Lienemann a été aux avant-postes durant cette première année parlementaire. Libre de sa parole, elle n'a eu de cesse de rappeler à la majorité sur quelles bases François Hollande avait en partie été élu. Le candidat avait promis d'exiger un vrai plan de croissance à Bruxelles. Rapidement, le président de la République a, au contraire, négocié un TSCG – «Traité sur la stabilité, le coordination et la gouvernance» – qui, selon l'ancienne ministre de Lionel Jospin, ordonne une «austérité à vie». Indépendante, l'élue de Paris ne votera pas le traité soumis au Parlement. Marie-Noël Lienemann a fait entendre un discours économique devenu fort marginal au sein d'un parti dont certain penseront qu'il n'a de socialiste que le nom. Récemment encore, la sénatrice enjoignait la majorité à songer à une «stratégie politique pour créer de l'emploi» allant au-delà de la simple boîte à outils proposée par Hollande.

 

Article lié : Marie-Noëlle Lienemann : «Pour créer de l'emploi, il faut une stratégie».

 

Durant sa campagne pour un siège de député des Yvelines, Henri Guaino s'est vu intenter de nombreux procès en illégitimité. L'ancienne plume de l'Élysée, qui a fait ses classes derrière les rideaux de la coulisse – mais aussi auprès du fort respectable Philippe Séguin – , était un parachuté. On le lui a bien souvent rappelé. Pourtant, à l'Assemblée comme sur les plateaux de télévision – desquels il est devenu un habitué – , il a parfois fait entendre une musique originale non dénuée de bon sens. On se souviendra de sa réplique à Hollande quand ce dernier avait fait endosser à «la France» la responsabilité de la rafle du Vel' d'Hiv' : «Ma France, elle n’était pas à Vichy, elle était à Londres depuis le 18 juin», avait lancé avec justesse Henri Guaino. Lors du débat sur l'adoption par les homosexuels, Guaino a aussi fait valoir son expérience personnelle – il n'a pas connu son père –, et ses arguments ont souvent désarçonné à gauche. Cependant, son rapport à Sarkozy, qui confine à l'aveuglement, est aussi emblématique d'une forme de malaise idéologique de la droite – nous semble-t-il.

 

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Se rendre médiatique au sein d'une majorité de près de 432 parlementaires – 314 députés et 118 sénateurs socialistes et apparentés, plus les alliés verts et Front de gauche – n'est jamais chose aisée. Yann Galut est en train de réussir ce tour de force. L'élu berrichon – qui avait perdu son siège lors de la précédente législature – ne sort certes pas de la ligne de pensée tracée par la doxa gouvernementale mais sa communication tourne à plein régime. Formules virulentes, tweets fréquents sur des sujets sensibles et brûlants, attaques contre la droite sur le mariage gay et l'immigration, création du courant de la Gauche forte : à l'heure de BFM TV et des «Grandes gueules» de RMC, le député du Cher sait comment obtenir l'écoute des micros. Il est à ce titre représentatif d'une génération de quadragénaires socialistes, plus ambitieuse que pertinente, qui frémit dans les starting-blocks de Solférino et qui mûrit dans les lectures des travaux du groupe de pensée Terra Nova.

 

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Le député Jean Lassalle est un élu atypique. Celui qui fait depuis longtemps partie de la garde rapprochée de François Bayrou s'était fait connaître en 2002 en entonnant un chant occitan dans l'hémicycle pour attirer l'attention de ses collègues sur la suppression future d'un poste de gendarmerie dans sa circonscription. Quatre ans plus tard, il avait entamé une grève de la faim pour alerter l'opinion sur les délocalisations – il avait perdu 21 kilos en quelques semaines et avait dû être hospitalisé. Une démarche qui, si elle force le respect, est aussi symptomatique de l'impuissance de la représentation nationale à l'heure de Bruxelles et de la mondialisation. Durant la session parlementaire passée, Jean Lassalle, membre du Modem qui siège en non-inscrit, a entrepris un voyage à pied pour «recueillir les doléances des Français». Il a tout récemment rallié la région de Mâcon et parcouru 3000 kilomètres... Sa démarche, honorable et humble, nous semble sincère.

 

 







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