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Les histoires que raconte Nordahl Lelandais

Publié le  Par Fabrice Bluszez

Crédit image © dr


"Qu'il parle !" La foule réclamait, la foule voulait savoir comment étaient morts la petite Maëlys et Arthur Noyer. Nordahl Lelandais, révèle-t-on ce vendredi 6 avril, raconte deux décès accidentels...

Deux morts tragiques sont attribués à Nordahl Lelandais...

Celle de Maelys, rapportée par Var-Matin...
 

« Nordahl Lelandais a indiqué que Maëlys était montée de son plein gré dans sa voiture pour voir les chiens malinois de l'ancien militaire. Sur le chemin, la fillette aurait alors paniqué... et demandé de faire demi-tour.

« C'est pour la calmer, que Nordahl Lelandais aurait alors flanqué "une gifle" à la petite.

« Les analyses réalisées par la police scientifique sur les ossements de la petite victime avaient révélé une fracture à la mâchoire. »


Celle d'Arthur Noyer, rapportée par Le Dauphiné...
 

Le procureur de la République de Chambéry, Thierry Dran, a indiqué au Dauphiné Libéré que Nordahl Lelandais a admis « avoir frappé de plusieurs coups de poing au visage Arthur Noyer, lors d'une bagarre, et l'un d'eux avait entraîné la chute de ce dernier. Nordahl Lelandais a alors constaté le décès de ce dernier ».

Le procureur de la République indique encore au Dauphiné Libéré que cette bagarre : « ne s’est pas déroulée à Chambéry » sans préciser toutefois le lieu où les coups mortels ont été portés.

Nordahl Lelandais aurait ensuite abandonné le corps à Cruet. Thierry Dran précise enfin que Nordahl Lelandais a uniquement reconnu des violences volontaires : « Mais il n’est pas question de pulsions. »


Intime conviction

Cette attitude de Nordhal Lelandais, qui n'avoue pas et distille des bribes de récit quand il est mis devant des preuves scientifiques, agace... Elle agace mais elle répond à deux besoins contradictoires.


D'un part tuer, sur un coup de folie, un coup de couteau, cela va vite, trop vite sans doute, mais le problème, le lourd problème ensuite, c'est le cadavre. Or dans ces deux affaires, on n'a pas retrouvé le cadavre tout de suite et on sait que Lelandais a fait des rechercherches sur la décomposition. S'étant donné tant de peine, il est normal qu'il se taise pour ne pas aider l'enquête. Au final, faute de témoin, il peut aussi bénéficier du doute : "meurtre" ou "coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner"... Ou accident ? La chute d'Arthur Noyer, la simple claque qui fracture la machoire de Maelys et la tue... On écarte le viol ou la tentative de viol aussi... "Pas de pulsion".

D'autre part, la presse relaie abondamment, avec complaisance, les déclarations des familles des victimes. Avec des questions tout  à fait normales : où est notre fille ? Où est notre fils ? Que s'est-il passé ? Ces gens dénoncent le mutisme du suspect. Dans la foule, des voix s'élèvent pour le faire parler sous la torture (avant de le pendre à un arbre, sans doute)...  En réalité tout cela alimente une chronique du meurtre de l'été qu'on fait durer jusqu'au printemps suivant... L'enquête est longue. L'instruction d'un procès est supposée secrète. Là, à chaque audition, chaque déplacement, on pose la question : a-t-il parlé ? Qu'a-t-il dit ? Le plus grave est sans doute que tous, procureur, avocats, s'entendent pour briser le secret... Les voitures de gendarmerie défilent devant les caméras. Chacun apparaît au journal du soir et raconte... C'est un spectacle, une forme de feuilleton, d'émission de téléréalité... 


Nordahl Lelandais peut raconter ce qu'il veut, ou ne rien dire, ce qui serait somme toute préférable. Au bout du chemin, il y aura un jugement en cour d'assises. Là, c'est "l'intime conviction" des jurés qui prévaut. Ils s'appuieront sur les preuves scientifiques, les déclarations à l'instruction et à l'audience, pour décider "en leur âme et conscience" si le suspect est bien un meurtrier. Mais au-delà du verbiage éhonté de la télévision, de ses "experts", il auront à rendre la justice. Une toute autre affaire.