Essonne : un policier « se sentant menacé » tue un homme lors de son interpellation
Publié le Par Antoine Sauvêtre
Lors d’une interpellation, à Montgeron (Essonne), un policier a tiré sur un homme de 42 ans. Le policier, alerté avec ses collègues pour tapage nocturne, « s’est senti menacé » lors de l’interpellation mais les circonstances restent à éclaircir.
Que s’est-il passé pour qu’une simple interpellation pour tapage nocturne se termine par la mort d’un homme ? C’est ce que devra déterminer l’inspection générale de la police nationale alors qu’une enquête judiciaire a été ouverte après la mort d’un homme de 42 ans, un Roumain résidant en France, tué par le tir d’un policier.
Un individu menaçant ?
Les faits se sont déroulés entre 19h et 20h dans la rue du Moulin-de-Senlis, à Montgeron. Des policiers municipaux, alertés par des riverains pour tapage nocturne, arrivent devant un vieux bâtiment transformé en squat. Là-bas, ils tombent sur trois hommes « passablement éméchés et assez énervés » selon une source proche de l’enquête. Face à cette situation, les fonctionnaires décident d’appeler des renforts de la police nationale.
A leur arrivée, ils maitrisent deux des trois individus, l’un des fonctionnaires faisant d’abord usage d’un Flash-Ball, qui « se soumettent aux palpations, mais le troisième refuse ». Ce dernier se serait montré menaçant et se serait avancé vers le policier « avec un tesson de bouteille à la main, explique une source proche de l’enquête. Le policier, qui aurait trébuché et se serait retrouvé à terre, a alors fait usage de son arme. L’individu a été touché en plein thorax et est mort sur place malgré l’intervention des secours.
Légitime défense
Le maire (UMP) de la commune, François Durovray, interrogé par France Info, a défendu le fonctionnaire de police ce matin en invoquant la légitime défense. « Le policier national était à terre et a fait usage de son arme. Manifestement, le policier était en état de légitime défense, il était à terre », a-t-il expliqué. Un argument également défendu par le secrétaire régional du syndicat de police Alliance, Thierry Mazé. « Il ne s’agit en aucun cas d’un dérapage ou d’une bavure policière, clame-t-il. Il y a certes une fin tragique, mais c’était une intervention délicate et dangereuse où les policiers sont tombés face à un homme déterminé ». Thierry Mazé expliquant tout de même qu’il « faut rester extrêmement prudent puisqu’une enquête interne a été ouverte ».
De son côté, le maire a mis en cause les lieux du drame dans une interview au Parisien. « Ce lieu historique me préoccupe depuis mon élection [ndlr : en mars], explique-t-il. Et ce fait divers ne fait que renforcer mon souhait d’en reprendre la gestion. Le quartier est très tranquille, mais le Moulin est une zone de non-droit », estime-t-il. D’après le Parisien, le Moulin, un bâtiment du XVIème siècle, géré par une association en difficulté financière, abrite actuellement 24 familles dans des conditions aléatoires de salubrité et de droit.