Paris : perquisition en Seine-Saint-Denis après le braquage de la bijouterie Cartier
Publié le Par Raphaël Didio
Mardi soir, deux soirs ont été arrêtés au terme d’une folle course-poursuite pour avoir braqué une bijouterie Cartier à Paris puis pris un commerçant en otage. Des perquisitions ont été menées ce mercredi matin en Seine-Saint-Denis où ils sont originaires.
Les deux braqueurs sont actuellement en garde à vue dans les locaux de la Brigade de répression du banditisme (BRB). La veille, ils avaient pénétré vers 18h30 dans la bijouterie de la rue François-1er (VIIIe arrondissement) à proximité de l’Arc de Triomphe. Ils ont menacé les employés avec leurs armes et avaient dérobé des bijoux avant de prendre la fuite sur un scooter blanc au moment où des sirènes de police ont retenti. S’en suit alors une folle course-poursuite dans le XVe arrondissement, avant que les deux hommes ne prennent en otage le gérant d’un salon de coiffure dans le XVe arrondissement. Les deux braqueurs ont ensuite relâché l’otage après plus d’une heure de séquestration et de négociation et se sont rendus.
Cazeneuve salue le travail des policiers
Le commerçant a témoigné sur BFM TV : « J’ai vu deux gars arriver avec un fusil d’assaut et l’autre un pistolet (…) Ils ont commencé à dire: "Ta gueule, vieux con". Il y en a un qui m’a pris par derrière et l’autre avait le pistolet. Ils m’ont dit : "Si tu ne fais pas le con t’auras rien"», avant de poursuivre : « Au bout de 10-15 minutes, ils m’ont appelé: "Papi", il y en avait un qui était blessé au bras. Je lui ai dit qu’il ne pouvait pas rester comme ça sinon il allait perdre tout son sang. Je lui ai proposé de lui faire un garrot s’il le voulait (…) C’était une façon d’occuper le temps parce qu’ils étaient énervés. (…) Un des deux a dit : "On va se rendre" et je leur ai dit qu’il n’y avait aucune issue. »
Hier soir, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve et la maire de Paris Anne Hidalgo ont tous deux salué l’action des policier ayant permis leur arrestion. Dans un communiqué, M. Cazeneuve a félicité « chaleureusement » les policiers de la Brigade de recherche et d’intervention (BRI) « qui ont permis, grâce à leur sang-froid et leur professionnalisme, la libération du commerçant pris en otage ». Il a aussi salué « le courage » des policiers de la Brigade anti-criminalité (BAC) du VIIIème arrondissement, de la Compagnie de sécurisation et d'intervention (CSI) et de la Brigade spécialisée de terrain (BST) des Champs-Elysées. Ce sont ces services qui sont intervenus au moment du braquage et qui ont pris en chasse les deux hommes.
Les deux malfrats ont fait preuve d'amateurisme
Anne Hidalgo avait salué dès mardi soir sur Twitter « l'action de la police qui dans des conditions difficiles, a pris en chasse les malfaiteurs en protégeant les passants »; « Le professionnalisme, la rapidité d'intervention et le travail des forces de police, ont permis ce soir de sauver des vies », a-t-elle ajouté, faisant part aussi de sa « vive émotion» au moment des faits. « En mon nom et en celui des Parisiens, j'apporte tout mon soutien au personnel de la boutique Cartier et à la gérante (sic) du salon de coiffure », a-t-elle encore écrit. C’est en effet bien un homme et non une femme qui a été pris en otage.
Quant aux malfrats, « ils semblent avoir fait preuve d’amateurisme » a expliqué mardi une source policière au Parisien. Philippe Goujon, le maire UMP, a lui assisté depuis la rue à la séquestration. « Les policiers ont négocié dans le salon avec les deux preneurs d’otage », a-t-il témoigné au quotidien. « Puis on a senti un peu d’agitation à l’intérieur. Ils les ont sorti les mains dans le dos menottés et les ont plaqués à terre. » Agés de 23 et 230 ans, les deux hommes sont originaires de Seine-Saint-Denis « sont connus des services de police pour des vols avec violence ». « L’un d’eux serait domicilié à Noisy-le-Grand » a précisé une source proche de l’enquête. Le plus jeune a été blessé dans la chute du scotter.