CDM 2014 : l’Algérie pour l’histoire
Publié le Par Raphaël Didio
Pour la première fois de son histoire, l’Algérie peut se qualifier pour les huitièmes de finale d’une coupe du Monde. Pour cela, il lui faudra obtenir au moins un nul contre la Russie.
Si l’Algérie obtient un nul ce soir contre la Russie, elle ouvrira une nouvelle page de son histoire en se qualifiant pour la première fois pour les huitièmes de finale d’une coupe du Monde. Un nul devrait suffire, car on imagine mal la Corée du Sud cartonner la Belgique, déjà qualifiée et qui voudra assurer sa première place. Car en cas de défaite et d’une victoire de l’Algérie, c’est cette dernière qui prendra la tête du groupe. Le premier devrait en effet affronter le second du groupe de l’Allemagne, qui joue, au moment où nous écrivons ces lignes, contre les Etats-Unis. Il ne faut qu’un point aux Allemands par ailleurs pour finir en tête de son groupe.
Mais c’est bien évidemment l’Algérie qui nous intéresse ici. Si l’on parle beaucoup plus ces derniers temps des frasques de leurs (non) supporters un peu partout dans l’Hexagone, on trouve pourtant dommage de ne pas s’intéresser de plus près à cette sélection emmenée par le charismatique Vahid Halilhodzic. Le Bosnien, ancien entraîneur du PSG, a su développer une vraie rigueur au sein des Fennecs, alliant solidité avec certains hommes clés comme son capitaine Madjid Bougherra, Rafik Halliche, Carl Medjani, Djamel Mesbah, Abdelmoumene Djabou et quelques leaders techniques, avec Sofiane Feghouli, Yacine Brahimi ou encore Icham Slimani.
Le moment de franchir un cap
Face à la Russie de Fabio Capello, l’Algerie peut jouer crânement sa chance. Les Russes ont développé un jeu trop rigide, sans saveur, peu efficace offensivement, sans éclat, mais toutefois solide défensivement. C’est l’image de marque du technicien italien, qui même du temps où il coachait le Real Madrid, déployait un jeu peu porté vers l’offensive. Face à la Corée du Sud, les Russes ont failli se faire surprendre à force de minimiser les risques. Une boulette de son gardien star Igor Akinfeev, et il a fallu qu’ils s’en remettent au vétéran Alexander Kerzhakov suite à un billard dans la surface pour arracher le point du nul. Face aux Belges, bis repetita, les Russes n’ont pas su imprégner suffisamment de rythme pour embêter les Diables Rouges, alors qu’ils ne sont pas dans la forme de leur vie, se contenant de repousser les offensives, avant de se faire surprendre en toute fin de rencontre sur un dernier coup de rein d’Eden Hazard pour Divock Origi.
C’est là où l’Algérie peut faire la différence. S’ils n’ont pas su gérer la pression de ce premier match face à la Belgique, ils ont su se libérer contre la Corée, déployant un jeu rafraîchissant, porté vers l’avant, technique avec le sentiment d’avoir su développer un collectif soudé. Le seul ennemi de l’Algérie sera bien évidemment l’Algérie, capable du meilleur comme du pire. Mais cela fait plusieurs rencontres que les Algériens montrent de belles choses. Leurs trois matches de préparation à ce Mondial se sont soldés par trois victoires contre la Slovénie (2-0), l’Arménie (3-1) et la Roumanie (2-1). Bref, il est temps pour l’Algérie de franchir enfin un cap et de faire oublier à tout le monde le scandale de la coupe du Monde 1982 et le fameux match de la honte entre l’Allemagne et l’Autriche qui avait privé la bande à Rabah Madjer et Mustapha Dahleb d’une qualification. Ce serait du coup un beau clin d’œil de l’histoire de voir l’Algérie et l’Allemagne se rencontrer en huitièmes de finale…