Brésil-France : les Brésiliens enterrent leurs vieux démons
Publié le Par Raphaël Didio
La dernière victoire du Brésil face à la France remontait à 1992 et une sélection emmenée par Gérard Houllier. Entre temps, la Selecao s'était notamment inclinée face aux Bleus en finale de coupe du monde 1998 et quart de finale en 2006. Cette fois, devant son public, le Brésil n'a fait qu'une bouchée d'une équipe de France trop timorée, sur un score qui nous rappelle pourtant de bons souvenirs...
3-0. Un score ô combien savoureux pour les Français un certain 12 juillet 1998... 3-0, c'est aussi le score d'hier soir qui reflète parfaitement la physionomie du match. Devant les 50 000 spectacteurs du Grêmio Arena à Porto Alegre, les Brésiliens ont été supérieurs tactiquement, physiquement et techniquement. Ou la différence entre une équipe qui prépare une compétition – la Coupe des Confédérations – et l'autre la tête en vacances, avec une sélection largement remaniée. Avec une quatrième défaite en cinq rencontres en 2013, la France ne se rassure pas à un an d'une Coupe du Monde pour laquelle elle n'est toujours pas qualifiée…
Pourtant, jusqu'à l'ouverture du score, la France s'en sortait convenablement. Plutôt solide derrière, malgré une frayeur d'Hugo Lloris dès l'entame de la rencontre, sortant balle au pied au-devant des attaquants puis se faisant chiper le ballon par Neymar, ils se sont même créés quelques opportunités, notamment par l'intermédiaire de Dimitri Payet, très remuant son sur flanc gauche. Et puis en seconde mi-temps, les joueurs craquent.
A la 54e, sur une récupération au milieu de terrain de Luis Gustavo sur Valbuena, les Français, pensant qu'une faute allait être sifflée, s'arrêtent presque de jouer. La sentence ne se fait attendre. Côté gauche, Fred dispose de Debuchy avant de transmettre le ballon plein axe à Oscar qui ne se prive pas d'ouvrir le score à bout portant. Une demi-heure plus tard, après un corner manqué, un contrôle raté de Payet et un contre bien emmené, le Brésil double la mise : centre de Lucas pour Neymar, remise sur le « Prophète » Hernanes, qui marque malgré une frappe écrasée. Enfin à la 93e, un pénalty logiquement accordé par l'arbitre suite à une faute de Debuchy sur Marcelo. Le joueur du PSG, Lucas, l'inscrit tranquillement d'un contre-pied.
Faut-il douter ?
Difficile de se faire un avis bien tranché après ces deux défaites en terres sud-américaines. Le groupe largement remanié pour cette tournée démontre bien qu'il s'agissait surtout de faire une large revue des troupes potentiellement disponibles l'année prochaine. Difficile alors dans ces conditions d'affirmer si des joueurs comme Guilavogui ou Mathieu, très friables hier soir, ont leur place à long terme dans ce groupe France.
On peut également noter quelques maillons faibles dans cette équipe. Debuchy et Rami dans un premier temps, chacun fautif sur deux des trois buts. Ou bien Karim Benzema qui continue sa longue traversée du désert (dernier but inscrit le 6 juin 2012, soit près de 1080mn sans marquer) et qui ne parvient pas à dresser sa patte sur le jeu. Mais est-ce l'absence de joueurs de calibre internationale chez les avants français qui obligerait presque Didier Deschamps à continuer de faire confiance à l'attaquant madrilène ? Possible. Le talent de l'ancien lyonnais est là, mais sa confiance s'évapore au fil des rencontres. Et gêné par un kyste derrière son genou, il devait être opéré depuis plus d'un mois… DD a-t-il alors bien fait de l'appeler ?
La prochaine rencontre des Bleus se déroulera le 14 août prochain à Bruxelles, pour y affronter la Belgique. Les retours de Ribéry, Clichy, Evra, Varane ou encore Pogba seront bienvenus pour restructurer une équipe en mal de confiance et dans l'incapacité de déployer son jeu. Surtout, une victoire sera presque impérative. Le classement FIFA sera en jeu, même pour les amicaux, et en cas de qualification à la Coupe du Monde, un mauvais classement coïnciderait avec un mauvais chapeau lors du tirage des poules. A bon entendeur.