Euro 2012 : La France tombe sur un os
Publié le Par Un Contributeur
Face aux anglais, l’Equipe de France est loin d’avoir démérité. Sans avoir fait un très grand match, c’est surtout l’Angleterre qui a refusé le jeu, se contentant du point du nul.- Par Raphaël Didio
L’Equipe de France a démarré son Euro avec un score final qui ne reflète absolument pas la physionomie du match. A commencer par la possession du ballon, nettement à l’avantage des Bleus (65% contre 35%), 21 tirs (mais 15 à l’extérieur de la surface) contre 5 pour les Anglais. Mais ce sont dans les duels que les Français n’ont pas été la hauteur : 56% d’entre eux ont été gagnés par l’Angleterre.
Cette dernière aurait pu ouvrir le score par James Milner dès la 14ème minute. Bien lancé par Young, le Citizen, qui avait bien devancé la sortie d’Hugo Lloris, n’a pas réussi à redresser son ballon dans les buts vides. Un quart d’heure plus tard, alors que la France faisait bien circuler le ballon, elle se fait surprendre sur un coup de pied arrêté tapé par Steven Gerrard. Il trouve alors Joleon Lescott qui profite d’une faute de marquage d’Alou Diarra pour propulser le ballon dans les filets. Moins de dix minutes plus tard, Samir Nasri égalise sur une frappe de vingt mètres.
Joleon Lescott sur l’ouverture du score de l’Angleterre (Crédits photo : Getty Images)
Mais ce qui a frappé dans ce match, c’est bien l’absence totale d’incursions décisives dans la surface. Benzema a dézoné tout le long du match, rappelant un certain Nicolas Anelka durant la dernière Coupe du Monde. Jamais présent dans les seize mètres adverses, il n’a pas su faire la différence devant, ne proposant quasiment aucune solution et se contentant de quelques frappes de loin. Il fallait sans doute rappeler à lui et ses copains, qui n’ont cessé de frapper à l’extérieur de la surface, que l’Angleterre a pour la première fois depuis très longtemps un vrai gardien dans les buts…
L’incompréhension vient aussi de Laurent Blanc : pourquoi n’a-t-il pas décidé de faire rentrer Olivier Giroud ? Le Montpelliérain, de par sa grande taille et sa capacité à jouer admirablement bien en pivot, aurait pu faire la différence en fin de match. On rappellera deux choses sur le cas Giroud : lors des matchs de préparation, il est à l’origine de trois passes décisives en autant de matchs, tout en étant rentré en fin de match. La seconde, c’est que Giroud et Benzema n’ont joué que quatre petites minutes ensemble depuis que le meilleur buteur de Ligue 1 a rejoint l’Equipe de France.
L’association Benzema-Giroud se fait attendre © MAXPPP
Mais Laurent Blanc s’obstine encore et toujours avec son milieu à 3 et son dispositif en 4-5-1 face à des équipes regroupées. Qui s’est souvenu lundi que Florent Malouda était sur le terrain ? Complètement perdu dans l’entrejeu tricolore, il n’a absolument pas pesé sur le terrain. Oui mais voilà, associer Giroud et Benzema ensemble, c’est sacrifier un autre élément : soit Nasri, soit Ribéry. Et Laurent Blanc a eu la bonne idée de n’appeler aucun autre attaquant de métier dans sa sélection…
S’il fallait retenir quelques joueurs, ce serait Philippe Mexès, qui a vraiment rassuré au poste de défenseur axial, Mathieu Debuchy, qui n’a cessé d’apporter des solutions côté droit offensivement tout en défendant de manière impeccable. On peut également citer Samir Nasri, buteur, mais qui a souvent proposé des solutions à la pointe de l’attaque. Mais son positionnement côté droit ne lui sied guère, lui qui est plus habitué à évoluer côté gauche voire dans l’axe. Son but est d’ailleurs parti du côté gauche de l’attaque française…
Enfin, il ne faut pas non plus rejeter la faute entièrement à l’Equipe de France, qui a malgré tout tenté de proposer un semblant de jeu et contenue la grande majorité des contre-attaques anglaises. L’Angleterre a fait un non match, un vide absolu indigne de son statut avec des joueurs aussi techniques tels que Young, Milner, Gerrard ou Chamberlain… Certes amputé de Rooney pour les deux premiers matchs, refuser le jeu dans un match de poule de l’Euro ne contribue pas à donner envie de soutenir une équipe de la sorte. Reste à savoir si les Anglais, à ce petit jeu, parviendrons à sortir de la poule. Face à la Suède et l’Ukraine, l’Angleterre devra jouer, sous peine de revenir à Londres dès mardi prochain. Mais en est-elle seulement capable ?
Raphaël Didio