Euro 2012 : Jour-J
Publié le Par Un Contributeur
L’Euro démarre aujourd’hui. Seize équipes qui vont devoir cravacher pour remporter la compétition internationale la plus relevée de la planète football. Dernier tour d’horizon avant l’ouverture de la compétition à 18h et le non-alléchant Pologne-Grèce. - Par Raphaël Didio
Le podium de la dernière World Cup en guise de favori.
L’Espagne conservera-t-elle son titre ? (crédits photo : Reuters)
La Roja aura à cœur de réaliser l’exploit de faire le triplé Euro-Coupe du Monde-Euro. Elle pourra compter sur les joueurs moteurs des deux plus grands clubs du Monde, le Real Madrid et le FC Barcelone. Mais l’Espagne n’est peut-être plus ce rouleau compresseur qu’elle avait pu être. Le secteur défensif sera handicapé de la présence de Carlos Puyol, et devant, David Villa va cruellement manquer. C’est d’ailleurs ce secteur qui est en proie au doute malgré la présence de joueurs très talentueux. Tout le monde espère un retour en grâce de Torres, qui a montré des signes encourageants lors de ces dernières sorties avec Chelsea. Mais la non-présence de Soldado dans la sélection reste un mystère.
Chez les Pays-Bas, la sélection présente surtout des joueurs capables de faire la différence à tout moment devant. Les Sneijder, Van Persie, Huntelaar, Robben et Van der Vaart vont malgré tout faire face à un grand danger : eux-mêmes. Une tendance exacerbée à l’individualisme qui pourrait leur coûter une victoire à un Euro qu’ils n’ont pas remporté depuis 1988. Sachant que le secteur défensif est très loin d’être leur fort, les Oranjes vont devoir être sérieux et appliqués offensivement.
Les Allemands sont sans doute les vrais favoris de cet Euro. Déployant un football léché qui avait ravi le Monde entier lors de la Coupe du Monde, la Mannschaft arrive cette fois en Ukraine et Pologne avec une équipe encore jeune mais désormais plus expérimentée. L’Allemagne a toutes les cartes en main pour remporter la compétition. Si eux aussi ne sont défensivement pas forcément au point, au milieu comme en attaque, l’effectif est impressionnant mais surtout travailleur et perfectionniste. Et ne parlons même pas de leur banc.
Deux outsiders : la France et l’Italie.
Karim Benzema est l’homme en forme chez les Bleus (crédits photo : Julien Garroy)
Les Bleus sont sur une impressionnante série de 21 matchs sans défaite. Les trois derniers matchs de préparation ont rassuré beaucoup d’observateurs, même si elles étaient face à des équipes bien plus faibles. Mais décidément, c’est aussi leur secteur défensif qui ne rassure personne. La paire Rami-Mexès fait peur, Evra n’est que l’ombre de lui-même et Debuchy pourrait payer son manque d’expérience, malgré de bonnes sorties depuis son intronisation comme titulaire au poste d’arrière droit. Heureusement, Hugo Lloris dans les buts veille au grain. Au milieu, c’est l’interrogation. Après une saison en demi-teinte, M’Vila saura-t-il tenir son rôle de six ? Nasri ou Malouda au poste de relayeur aux côtés de Cabaye ? La seule assurance, elle est devant. Si tout n’est pas parfait, l’Equipe de France dispose de joueurs tels que Benzema, Ribéry, Ménez, ou encore Valbuena, Ben Arfa et Giroud en jokers de luxe, qui, s’ils se mettent au diapason, peuvent mettre à mal n’importe quelle équipe du circuit.
Les Italiens ont cette fâcheuse tendance à montrer leur nez là où on les attend le moins. Après le dernier scandale du Calcioscomesse, la Squadra aura à cœur de montrer que l’Italie est encore une grande nation du Football. Malgré leur dernière sortie en Russie où ils se sont faits étrillés (3-0), les Italiens disposent toutefois de joueurs solides à presque tous les postes. Reste à savoir, maintenant, s’ils sauront faire abstraction de toute cette atmosphère malsaine qui les entoure depuis plusieurs semaines…
Qui sera la surprise du chef ?
CR7 peut tirer la langue : 2012 ne devrait pas être l’année du Portugal (crédits photo : M.Ribeiro/Reuters)
Parce qu’il y en a toujours une. Difficile de voir les Portugais, malgré la Superstar Cristiano Ronaldo, passer le groupe de la mort composé de l’Allemagne, des Pays-Bas et du Danemark.
Difficile aussi de prétendre à un sursaut soudain de l’Angleterre, plus habitué à décevoir malgré des joueurs d’une immense qualité. Et en plus des forfaits de Lampard, Cahill, Barry, Roy Hodgson se prive de joueurs comme Rio Ferdinand ou Micah Richards. Les Anglais devront également se passer de Wayne Rooney lors des deux premières rencontres. Avant d’envisager une victoire suprême, il faudra déjà qu’ils soient en mesure de passer leur poule… Premier test contre la France, ce lundi, à 18h.
Dans la poule D, on retrouve justement la Suède, qui pourrait bien créer une petite sensation. Bien qu’une très grande majorité de l’effectif reste inconnue du grand public, à l’exception de quelques joueurs, comme bien évidemment Ibrahimovic, mais aussi Elmander ou Källstrom, les Suédois déploient un football intéressant et énergique. Mais comme toutes les équipes de ce groupe D, le plus dur sera surtout à prévoir en quart de final : il faudra en effet, se débarrasser soit de l’Espagne, soit de l’Italie voire de la Croatie.
Tiens les Croates, parlons-en justement. Luka Modric en tête, ils sont tout à fait capables de jouer les parfaits trublions dans cet Euro, avec des joueurs très techniques au milieu. Mais n’oublions pas la Russie. Dans cet Euro 100% ex-bloc Soviétique, les demi-finalistes de 2008, qui ont la chance d’évoluer dans le groupe le plus faible, se verraient bien créer l’exploit, n’en déplaisent aux Ukrainiens et Polonais… Cela dit, ils devront se coltiner très probablement l’Allemagne ou les Pays-Bas dès les quarts. Et là, c’est déjà une toute autre histoire… Mais cet Euro n’a-t-il pas prévu de nous faire rêver ?
Raphaël Didio