Ligue des nations/Des Bleus toujours aussi poussifs
Publié le Par Jacques-Henri Digeon
0-0 contre Israël, l'équipe de France a une fois encore produit un football sans imagination et improductif malgré quelques belles occasions.
Avant même de se rendre en Italie dimanche, l'équipe de France a son billet en poche pour les quarts de finale de la Ligue des nations. Mais franchement, sur ce qu'elle a montré face à Israël ce jeudi soir, on la voit mal se retrouver dans le dernier carré au printemps prochain. Ce 0-0 est en cela très inquiétant.
Car une fois encore, ces Bleus se sont montrés sans imagination et sans dynamisme dans un jeu stéréotypé fait de quelques accélérations mais manquant singulièrement d'adresse et de percussion. On eut ainsi l'impression qu'ils comptaient uniquement sur leur talent individuel oubliant que, pour conclure, il faut aussi jouer avec sa tête. La question se pose d'ailleurs ici : l'équipe de France a t-elle un système de jeu ?
Bien sûr, ils pourront arguer de ce que les Israéliens leur ont opposé un rideau défensif particulièrement soudé en ne se projetant que rarement vers l'avant pour ne pas se mettre en péril. Mais cela ne suffit pas à excuser cette contre-performance.
Une action de but résume à elle seule cette incapacité des Bleus à transformer leur énorme domination en succès. 62e minute, les Israéliens peinent à repousser les assauts au point de paniquer et de voir Shlomo et son gardien Peretz se mélanger les pinceaux. Kolo Muani est là, récupère le ballon un peu par hasard et... ne frappe pas. Manque de spontanéité, manque de percussion...
Certes, des occasions il y en a eu. Tête de Kolo Muani (19e), plat du pied de Ngolo Kante (21e), trois ratés successifs de Olise, Kolo Muani et Barcola (43e), tir à bout portant de Zaire-Emery -(77e), tête Thuram (90e + 3). Sans oublier les tirs de loin de Camavinga (54e et 66e), les seules tentatives lointaines au demeurant, ce qui est faible pour une rencontre internationale...
Et pour conclure, on s'étonnera du turn-over pratiqué par Didier Deschamps. Avec d'abord les sorties de Barcola et Camavinga, deux des plus entreprenants, puis en faisant rentrer presque tout le reste du banc. Pour la cohésion, on repassera. Et pour l'ennui, on aura eu notre dose. Autant que le public réduit à peau de chagrin qui, après avoir essayé de galvaniser les Bleus, conclut la soirée par des manifestations de déception qui en ont dit long sur cette soirée ratée qu'il conviendra d'oublier tant sur le plan sportif que sur l'aspect politique et les passions qu'elle a suscitées.
La France clôturera dimanche cette phase de qualification face à des Italiens toujours aussi réalistes et victorieux en Belgique 1-0. Osons espérer que la qualité du football italien réveillera cette équipe de France franchement très poussive.