TourExpress/Pour un quart de boyau...

Pour un quart de boyau, Mark Cavendish aurait dû attendre encore pour devenir le recordman absolu de victoires d'étapes dans le Tour. C'était au siècle dernier, en 1972, à l'arrivée de la 15e étape au Mont-Revard au dessus d'Aix-les-Bains, se souvient L'Equipe. Bien qu'assuré de son quatrième succès dans le Tour, Eddy Merckx, toujours aussi insatiable, disputa le sprint qu'il crut remporter en levant les bras trop tôt. La photo-finish révéla que Cyrille Guimard avait devancé le Belge d'un quart de boyau...

Sans ce trop plein de confiance, le Belge, qui en remporta finalement onze autres (34 au total), aurait totalisé 35 succès et le Britannique n'aurait donc fait hier qu'égaliser le Cannibale et aurait dû récidiver dans ce Tour 2024 pour le détrôner. Mais voilà, c'est désormais Mark Cavendish le nouveau roi du Tour au royaume des vainqueurs d'étape. A 39 ans, le "Cav" a maîtrisé l'emballage final de Saint-Vulbas devant les meilleurs sprinteurs actuels (Philipsen, Kristoff, De Lie...) récompensant ainsi son opiniâtreté et son choix de poursuivre un an de plus sa quête du Graal sous les couleurs d'Astana. Le voilà ancré dans la légende du Tour. Côté chiffres, on retiendra que Cavendish a remporté son premier sprint du Tour en 2008 à Châteauroux, qu'il a empilé six étapes en 2009 et que, de son côté, Merckx a fait mieux à deux reprises avec huit étapes à ses compteurs de 1970 et 1974 (Sources L'Equipe, Le Parisien/Aujourd'hui en France).

En attendant Colombey... Deux étapes en ouverture, Romain Bardet le premier jour, Kevin Vauquelin le lendemain, le Tour ne pouvait pas mieux commencer pour les coureurs français. Mais depuis dimanche dernier, les choses ont changé. Et les Bleus rentrés dans le rang. Premier d'entre eux dans l'étape du Galibier/Valloire, Guillaume Martin, 20e, et désormais 17e au général à 4'40''. Ce n'est pas le sprint de ce jeudi et encore moins de chrono de vendredi qui va remettre de l'eau dans le moulin. Mais pourquoi pas samedi, à Colombey-les-Deux-Eglises, ce qui serait un beau symbole...

Le chiffre. 2'48''. C'est l'écart que sépare Joao Almeida de Giulio Ciccone au classement général. Le Portugais est 8e et l'Italien 9e. Bien sûr, Nice est encore loin et Pyrénées et Alpes peuvent tout remettre en cause. Mais au rythme de ce Tour, et vus les noms de ceux qui les précédent*, on peut se demander si le Top 10 final n'est pas déjà composé...
(*Pogacar, Evenepoel, Vingegaard, Ayuso, Roglic,C. Rodriguez, Landa(

La phrase. « S'il peut encore gagner le Tour cette année, je ne comprends plus la course. » S'il ne cache pas son admiration pour Tadej Pogacar, Bernard Hinault semble ne pas croire aux chances de Jonas Vingegaard de remporter un troisième Tour. Et peut-être de s'étonner, entre les lignes, au début de Tour du Danois qui a répliqué au Slovène dans la 1re étape avant de lui répondre un moment dans l'ascension du Galibier. Cela après trois mois sans compétition en raison de sa grosse chute au Pays Basque. Bizarre, bizzare...