SportExpress/ Un héritage durable ?
Publié le Par Jacques-Henri Digeon
Le Mondial du Qatar et son héritage en question, les influences de Bernard Laporte, un invertébré super transporteur d'oxygène... L'actualité du sport vue au-delà du simple résultat.
Même s'il a fait vibrer les Français du foot et les supporteurs occasionnels (qui ignore tout du ballon rond à part Mbappé...), le Mondial 2023 au Qatar a été l'un des plus controversés de l'histoire (avec celui de 1978 dans l' Argentine de Videla). Parce que d'abord, le Qatar, champion des émissions de gaz à effet de serre a dépensé ses milliards pour offrir aux joueurs et spectateurs des stades "réfrigérés". Mais également pour ses atteintes aux droits de l'homme et sa gestion des travailleurs étrangers venus essentiellement d'Afrique et d'Asie du Sud pour, justement, la construction de ces stades.
Face à ces critiques - dont on regrettera quand même qu'elles furent trop beaucoup trop tardives et le fait d'un opportunisme de circonstance alors que la désignation du pays hôte datait de... décembre 2010 - les dirigeants qatari avaient revu leur copie sur le plan du droit du travail. Avec quelques avancées comme par exemple la création d'une antenne de l'OIT (Organisation internationale du Travail), la fin du parrainage des travailleurs désormais autorisés à changer de travail ou de quitter le pays sans l'autorisation de leur employeur et de l'instauration d'un salaire mensuel minimum (environ 250 euros!).
Le quotidien a ainsi retrouvé un Gambien rencontré à l'époque du Mondial. Déjà à l'époque, ce travailleur regrettait les paies irrégulières ( « Parfois ils paient, parfois pas... ») Aujourd'hui, « Je ne suis pas heureux ici, il n'y a pas de travail. Je voudrais partir mais je n'ai pas d'argent... », confie-t-il, racontant qu'il a pu subsister grâce à quelques petits boulots payés... 30 euros la journée ! Et donc pas question de payer un billet retour. Pire même, est-il précisé dans l'article, pour régler le loyer, il est contraint de demander de l'aide à sa famille. Le monde à l'envers.
Le Mondial laissera un « héritage durable », avait déclaré Gianni Infantino, en guise de justification et avec une certaine dose d'autosatisfaction. Depuis, le président du foot mondial, s'est félicité d'un Mondial 2030 organisé dans six pays différents *et sur trois continents (bonjour les déplacements...) et de celui de 2034 qui aura lieu probablement en Arabie Saoudite, seul candidat...
* Espagne, Portugal, Maroc, Argentine, Paraguay, Uruguay
Des mots...
Influences. « Si les gens en place avaient fait le boulot, on serait champion du monde. » Impayable Bernard Laporte qui laisse entendre que le peu de présence des dirigeants français dans les instances internationales n'a pas joué "en ''faveur" des Bleus lors du Mondial. Ce que l'ex-président du rugby français (contraint à la démission suite à sa condamnation pour trafic d'influence) ''oublie'' précise L'Equipe (21 novembre) c'est que Florian Gril, son successeur n'a été en poste que trois mois avant l'ouverture du Mondial et que « les nouvelles consignes arbitrales ont été décidées en 2022, donc sous Laporte. » C'est vrai qu 'en matière d'influences, Bernard Laporte s'y connaît...
… et des chiffres
14/12. Comme le nombre de défaites dont douze consécutives en NBA des Spurs de San Antonio où Victor Wembanyama a signé un mirifique contrat de 55 millions de dollars sur quatre ans. Le géant (2,22 m) français de 19 ans a beau aligner les paniers et les rebonds et être un des meilleurs réalisateurs de l'équipe, pour l'instant la colle n'a pas prise et les Spurs sont derniers du classement de la Conférence Ouest. On va bientôt se demander s'il a fait le bon choix...
10. Comme le nombre de jours où Patrice Collazo, viré de Brive, a été sans emploi avant d'être embauché par le nouvel homme fort de Montpellier, Bernard Laporte, lequel a, dès son arrivée, renvoyé les deux têtes du staff héraultais, l'Anglais Richard Cockeril et l'ex-international Jean-Baptiste Ellisalde, ce qui n'a pas empêché Montpellier de concéder, samedi face à Oyonnax, sa septième défaite consécutive, qui plus est sur sa pelouse. On croyait que Laporte avait de l'influence... (lire précédemment)
47. La première fois, c'était en 1976. Il aura fallu attendre quarante-sept ans pour que l'Italie remporte la deuxième Coupe Davis de son histoire en balayant l'Australie. Et mieux encore, en dominant en demi-finale la Serbie de Djokovic, le numéro un mondial, deux fois battu en quinze jours, par Jannick Sinner, valeur montante du tennis mondial. Et les Français ? Pas qualifiés pour la phase finale, mais ''on'' a des espoirs...
(Sources : L'Equipe, L'Equipe Mag, Le Parisien/Aujourd'hui, Ouest-France, sites internet)