Rugby/Fabien Galthié : « La cicatrice, on l'aura à vie »
Publié le Par Jacques-Henri Digeon
Mercredi, le sélectionneur a dressé le bilan du Mondial de rugby du Quinze de France. Morceaux choisis.
Prévu initialement fin novembre, la bilan du Mondial du Quinze de France par Fabien Galthié a finalement été avancé à hier mercredi 8 novembre. « Devant l'insistance, j'ai décidé d'accélérer », a avoué le sélectionneur qui précise avoir revu et analysé le match contre l'Afrique du Sud une dizaine de fois, la première dans le train entre Paris-Austerlitz et Cahors, « quatre-cinq jours après. »
Voici en quelques phrases, extraites de L'Equipe de ce jeudi (9 novembre), son analyse.
L'échec. « Nous avons échoué à atteindre l'objectif suprême », avoue-t-il en précisant qu'un échec en demi-finale ou en finale aurait été la même chose. « La douleur aurait été la même. Parce que c'est ça. Une douleur, un deuil. Nous, on voulait être champions du monde. La cicatrice, on l'aura à vie. »
La défaite contre l'Afrique du Sud. « Selon les datas, on aurait dû marquer 37 points. Nous en avons marqué seulement 28. Quand sur des données, vous êtes en capacité de marquer 37 points, c'est que tactiquement vous ne vous êtes pas trompés sur un plan offensif. »
L'arbitrage. Celui du jeu au sol et de la vitesse de libération des ballons dans les rucks « qui était clé pour nous » : « Entre influencer l'arbitre, l'accompagner et se mettre en opposition, la frontière est fragile. Et là, je pense qu'on a touché du doigt la frontière. » Et encore : « Parfois, tu peux pousser la décision de l'arbitre. Et parfois, tu ne peux pas. Et là, ce n'était pas possible. »
Sur les critiques qui ont suivi le match, Fabien Galthié est clair : « Je trouve que les arbitres travaillent bien, et qu'on travaille bien avec eux. Ce qui leur est arrivé, ce n'est pas juste.... Ce débat, ça les fragilise et ça me gêne. Parce que ça fragilise le rugby en général. »
Les blessures. Celles de Ntamack, Marchand, Willemse et Dupont : « Chaque fois, c'était des événements difficiles mais normaux. On les a toujours dépassés. »
Le vestiaire, le public. « J'ai serré les joueurs, juste serré. Parfois assis par terre, parfois ils titubaient. D'habitude, je ne parle pas après les matches. Là, j'ai parlé. Je les ai remerciés. » Avant d'ajouter qu'en conférence de presse : « J'ai tout de suite eu une pensée pour nos supporteurs. » Et encore : « Ce que les gens que je croisent me renvoient, c'est de l'amour. »
L'élimination. « Je me sens responsable de la défaite, de l'objectif non atteint. Mais je me sens tout aussi responsable des 80% de victoires en quatre ans, je me sens responsable d'avoir rempli les stades. »
Le futur. Précisant d'abord que le Quinze de France était passé de 35% à 80% de victoires... « Je le dis sans trembler, sans prétention. On a ce savoir, cette connaissance. Pour repartir, on a un trésor. Moi, j'ai un trésor à disposition. La FFR a un trésor. On a fait de cette équipe une merveille qu'on le veuille ou non même si ele a rendu extrêmement tristes les Français. C'est un bijou... »