TourExpress2/Des miettes pour les Français
Publié le Par Jacques-Henri Digeon
C'en est terminé de la première semaine du Tour. Sans surprise (sauf accident ou maladie) la victoire se jouera entre Vingegaard et Pogacar. Et Cavendish n'a pas dépassé Merckx. Quant aux Français, il leur reste des miettes...
Où sont les Bleus ? Quand Victor Lafay a remporté en puissance devant la meute des sprinteurs la 2e étape, on s'est dit que cette année ça allait enfin sourire aux Bleus et ne pas avoir à attendre, comme en 2022, l'avant-dernière étape et la victoire de Laporte. Même qu'on promettait au coureur de Cofidis une bel avenir, qu'on ne connaissait pas ses limites, qu'il aurait peut-être un rôle à jouer, etc, etc... Mais après une semaine de course, on a déchanté. Le vainqueur de Saint-Sébastien est rentré dans le rang et navigue à plus d'une heure au général... Exceptées quelques présences dans des échappées vouées à l'échec, exceptés quelques pétards, hélas mouillés, de Julian Alaphilippe, exceptées les places d'honneur de Bryan Coquard (il est 2e au classement par points) dans les emballages et la (quand même) belle 2e place de Pierre Latour au Puy de Dôme, on ne peut pas dire que le ciel soit dégagé pour les Bleus. Tout juste peut-on se consoler avec David Gaudu (8e) et Romain Bardet (10e) dans le Top 10 et en lice pour... la troisième marche du podium, encore leur faudra t-il cravacher et espérer des défaillances de ceux qui les précèdent. Bref, même s'il reste encore deux semaines de course et qu'on ne sait jamais, le bilan des Bleus est pour l'instant maigrichon. Mais allez, il faut y croire...
Et encore...
Pourquoi pas ? A égalité avec Eddy Merckx de victoires d'étapes (34) dans le Tour, Mark Cavendish a été à deux doigts de devenir le seul recordman avec une deuxième place à Bordeaux. Hélas, le lendemain le Britannique, a chuté sur la route de Limoges et s'est fracturé la clavicule droite, blessure synonyme d'abandon, et a donc perdu toute chance de dépasser le ''Cannibale''. Sauf s'il remettait à plus tard sa retraite et rempilait une saison supplémentaire. Alexandre Vinokourov, son directeur sportif chez Astana, affirme en tous cas être prêt à lui donner sa chance en 2024 pour qu'il puisse conquérir son graal...
Abrutis (bis). Après celui de Lilian Calmejane pour les punaises jetées par quelques abrutis sur la route de la 2e étape, c'est au tour de Steff Cras de pousser son coup de gueule.Cette fois, à l'adresse de ce spectateur qui s'est trop approché des coureurs et qui l'a fait chuter lors de la 8e étape. « Cette personne n'a aucun respect pour les coureurs », a commenté le Belge, contraint à l'abandon. On mettra dans le même sac les abrutis qui, malgré les consignes mille fois répétées, courent à côté des coureurs, les aspergent de fumigène et agitent leur drapeau sans la moindre notion de prudence...
Prédiction. Il suit le Tour dans sa maison de retraite où l'ont rencontré nos confrères de Ouest-France. Outre ses souvenir personnels, Raphaël Géminiani s'est laissé aller à une prédiction : « Pogacar, c'est un phénomène, Vingegaard est impressionnant. Mais il y en a un qui va aller loin c'est le petit Breton David Gaudu. Il paraît qu'il a un caractère du tonnerre... » L'avenir nous dira si le ''Grand fusil'' a vu juste...
Clin d'oeil. 35 ans après, le Tour est revenu au Puy de Dôme, sommet de légende. Ce dimanche 9 juillet, L'Equipe a publié en pleine page de Une Pogacar et Vingegaard épaule contre épaule, photo des deux champions d'aujourd'hui incrustée dans le cliché de Roger Krieger, paru en 1964 lors du fameux coude à coude d'Anquetil et Poulidor. Avec en gros titre « Se frotter à la légende ». La vraie photo est en page intérieure. Un joli clin d'oeil...
Devinette. Une devinette pour conclure. Tout le monde se souvient de ce mano-a-mano Anquetil-Poulidor : en 1964. Mais au fait, qui avait gagné l'étape ? Allez, on vous donne un indice : c'était un grimpeur (forcément) espagnol. Et l'Espagne avait même réalisé le doublé. Allez, on vous donne le classement : 1er Julio Jimenez, 2e Federico Bahamontes (excusez du peu...) à 11'', 3e Poulidor à 57'', 4e Vittorio Adorni à 1'30'', 5e Anquetil à 1'39''. Et Anquetil prenait le Maillot jaune avec 14'' sur son grand rival...
(Sources : L'Equipe, Le Parisien/Aujourd'hui, Ouest-France, sites internet)