Tour de France/ Duel aux sommets
Publié le Par Jacques-Henri Digeon
Le Tour de France qui s'élance ce samedi du Pays Basque se jouera très probablement sur les hauteurs de l'Hexagone. Revue des forces en présence et des caractéristiques du parcours.
Les favoris
Deux favoris. Vainqueur sortant, Jonas Vingegaard (photo de tête), entouré des super équipiers de la Jumbo, peut viser le doublé. Il vient de survoler le Dauphiné.
Face au Danois, Tadej Pogacar, double vainqueur 2020-2021, a archi dominé les classiques de printemps (Tour des Flandres, Amstel Gold Race, Flèche Wallonne) avant de se blesser à la main dans Liège-Bastogne-Liège. Excepté le championnat de son pays, il n'a pas couru depuis. Il risque de manquer de rythme d'entrée de Tour. Mais le bonhomme a du talent et est revanchard...
Les outsiders
Outsiders ou... suiveurs. Derrière ce duo d'ultra-favoris, à moins d'une énorme surprise (accident, maladie...), les outsiders se distribueront les miettes et joueront la troisième marche. On pense notamment à l'Australien Ben O'Connor (AG2R), 4e du Tour 2021 et 3e du Dauphiné cette année ; à son compatriote Jai Hindley (Bora) ; à l'Equatorien Richard Carapaz (EF Education) ; et aux expérimentés Mikel Landa (Barhain), Eric Mas (Movistar) et Michael Woods (Israël). Sans oublier le Français David Gaudu, 4e en 2022. Reste l'interrogation Egon Bernal. Lauréat 2019, où en est le Colombien qui tarde à retrouver ses sensations après son grave accident il y a deux ans, quand il a percuté un car.
Les Français
Dernière victoire française dans le Tour, celle de Bernard Hinault en ...1985. Voilà 38 ans ! Il faudra probablement encore attendre. Quoi qu'il en soit, David Gaudu (Groupama-FDJ) sera le chef de file des Bleus. Sa 4e place de l'année dernière l'a conforté dans ses ambitions de podium. Il aura comme super équipiers, Valentin Madouas, superbe champion de France la semaine dernière et Thibaut Pinot qui court sa dernière saison l'esprit libre, prêt à un ultime exploit personnel et dévoué à son jeu compatriote.
Julian Alaphilippe se dit prêt à dynamiter le début de l'épreuve et aura son mot à dire dans les étapes de baroudeur. Romain Bardet s'appuiera quant à lui sur ses qualités de grimpeur et devraient longtemps suivre les meilleurs. Il ne lui manquera peut-être que le ''jump'' final. Mais il a d'ores et déjà coché l'arrivée au Puy de Dôme, son terrain de jeunesse...
Les sprinteurs
Ils sont nombreux et ça promet quelques emballages de haut vol : Christophe Laporte (Jumbo), Mathieu Van der Poel (Alpecin), Caleb Ewan (Lotto), Alexander Kristoff (Uno X), Peter Sagan (TotalEnergies) et l'Erythréen Biniam Girmay (Intermarché-Wanty) seront les plus en vue. On n'oubliera bien entendu pas Mark Cavendish (Astana). Avec 34 victoire d'étapes dans le Tour, il est tout proche du record d'Eddy Merckx et ses 35 succès. Malgré ses 38 ans, le Britannique est encore un des plus rapides finisseurs du peloton.
Les absents
Trois grands absents. Primoz Roglic d'abord. Le récent vainqueur du Giro a préféré renoncer et ne réalisera probablement pas (plus?) son rêve de Tour de France. Arnaud Demare, le sprinteur de la FDJ, n'a pas été sélectionné, Marc Madiot jouant la carte Gaudu. Troisième grand absent, Chris Froome. Le quadruple lauréat de l'épreuve française, n'a jamais retrouvé le haut niveau après son grave accident dans le Dauphiné il y a trois ans. Malgré sa 2e place l'année dernière à l'Alpe d'Huez Israël Tech ne l'a pas sélectionné. Ca sent la fin de carrière. Grandeur et décadence...
Les craintes
Que les chutes ne viennent pas perturber la bonne marche du peloton et n'éliminent pas les ténors du peloton. Et que le covid, toujours aussi sournois, ne perturbe pas les bon déroulement de l'épreuve...
Le parcours
L'Ouest et la moitié Nord ''zappés'', un parcours en diagonale du Pays Basque au Jura et aux Vosges, un menu diabolique dans les Alpes et le retour au légendaire Puy de Dôme, ce sont les grandes lignes du Tour de France 2023.
- Départ piégeux. Au Pays Basque, ce pourrait être un départ piégeux avec un dénivelé de plus de 3000 m le premier jour de autour de Bilbao et des toboggans pentus le lendemain. Gare aux faux-pas d'entrée. Mais les ténors devraient plutôt s'observer.
- Trois étapes clés.
6 juillet, 6e étape : arrivée à Cauterets-Cambasque (16 km à 5,4%) après l'Aspin et le Tourmalet.
9 juillet, 9e étape : la montée du Puy de Dôme (13,3 km à 7,7%. Une arrivée mythique.
18 juillet, 16e étape : 22 km de chrono avec la côte de Domancy en final (2,5 km à 9,4%).
- Alpes diaboliques.
Le Grand Colombier, Joux-Plane, la Forclaz et la Croix-Fry, le Cornet de Roseland, le col de la Loze, autant de références qui vont peser sur les organismes et... sur la course.
Les étapes
1ere étape, 1er juillet : Bilbao-Bilbao (182 km)
2e étape, 2 juillet : Vitoria/Gasteiz-San Sebastian (209 km)
3e étape, 3 juillet : Amorebieta/Extano-Bayonne (185 km)
4e étape, 4 juillet : Dax-Nogaro (182 km)
5e étape, 5 juillet : Pau-Laruns (165 km)
6e étape, 6 juillet : Tarbes-Cauterets (145 km)
7e étape, 7 juillet : Mont-de-Marsan – Bordeaux (170 km)
8e étape, 8 juillet : Libourne-Limoges (201 km)
9e étape, 9 juillet : Saint-Léonard-de-Noblat – Puy de Dôme (184 km)
10 juillet : repos
10e étape, 11 juillet : Vulcania-Issoire (167 km)
11e étape, 12 juillet : Clermont-Ferrand-Moulins (180 km)
12e étape, 13 juillet : Roanne-Belleville/en/Beaujolais (169 km)
13 étape, 14 juillet : Chatillon-sur-Chalaronne-Grand Colombier (138 km)
14e étape, 15 juillet : Annemasse-Morzine (152 km)
15e étape, 16 juillet : Les Gêts -Saint-Gervais/Mont-Blanc (180 km)
17 juillet : repos
16e étape, 18 juillet : Passy-Combloux (22 km, CLM)
17e étape, 19 juillet : Saint-Gervais -Courchevel (166 km)