SportExpress/Signe des temps
Publié le Par Jacques-Henri Digeon
Le public sportif est versatile mais aussi de moins en moins fair-play. L'actualité du sport vu par les mots et les chiffres au-delà du simple résultat.
Des mots...
Elégance disparue. « Les détracteurs sont un bon problème. Personne ne déteste ceux qui sont bons ; ils détestent ceux qui sont grands. » Reprenant cette déclaration de Kobe Bryant, Novak Djokovic a répondu avec philosophie à ses ''détracteurs'', ces spectateurs de Roland-Garros qui n'hésitent pas à le siffler ou le huer. Des manifestations devenues hélas monnaie courante dans les travées de la Porte d'Auteuil dès lors que le public prend parti contre le présumé favori. Et qui n'hésite pas par exemple à se manifester bruyamment entre deux balles de service, à siffler pour un point indécis ou même applaudissant une double faute. Autrefois sport d'élégance, le tennis a désormais un public dans l'air du temps. Mais heureusement, insensible à ces comportements, le Serbe a réussi à leur faire ravaler leurs humeurs et leur salive en devenant le premier à remporter vingt-trois Grand Chelem.
La roue tourne. « On peut me critiquer, ça passe, je m'en fiche. Le vélo est un sport populaire. Mais les insultes, me faire traiter de ''fils de p...'' (…) ça va cinq minutes. On peut me critiquer mais insulter des membres de ma famille, non... » Il a raté son Dauphiné, incapable de se mêler à la lutte des favoris. Mais était-ce une raison pour s'en prendre à David Gaudu ? Sûrement pas. Mais si le public cycliste reste heureusement l'un des plus loyaux sur le bord de la route, aujourd'hui la roue tourne en n'échappant pas aux débordements des réseaux sociaux. Signe des temps, comme en tennis...
...et des chiffres
50. Exceptée sa présence en Grand Tourisme, Ferrari n'avait plus été vu dans la catégorie reine des 24 heures du Mans depuis... 1973, soit 50 ans, et n'y avait plus gagné depuis... 1965 ! Une longue, très (trop?) longue attente pour les tifosi et la firme légendaire de Maranello. Pour son retour sur le circuit mythique de la Sarthe, les bolides rouges au cheval cabré ont réussi un coup de maître, qui plus est pour le 100e anniversaire de l'épreuve. Légendaire ! Coïncidence ou beau coup d'audience, France 2 avait programmé ce dimanche soir "Le Mans66" qui retraçait le retour gagnant et le triplé de Ford aux dépens de... Ferrari.
25. Depuis l'arrivée de Waldemar Kita, le FC Nantes a changé pas moins de dix-sept fois d'entraîneur, un record ! Antoine Kombouaré, remercié à quatre matches de la fin du championnat, a été remplacé par Pierre Aristouy avec lequel le club a réussi à se maintenir en Ligue1. Le hic, c'est que l'intéressé n'a pas le diplôme pour entraîner une équipe pro. En conséquence, le FC Nantes devra payer 25.000 euros par match jusqu'à ce qu'il régularise sa situation. Espérons pour les finances du club qu'il le fera avant la fin de son contrat de deux ans. A moins qu'il s'ajoute dans les liste des virés nantais...
15. Quinze ans, c'est le temps qu'a dû attendre l'Abu Dhabi United Group (ADUG) pour voir son investissement dans le football concrétisé et récompensé par une consécration européenne. C'est en 2008 que cette organisation étroitement liée au gouvernement de l'émirat du Golfe persique avait racheté Manchester City, vainqueur (1-0 face à l'Inter Milan) samedi dernier, de la Ligue des champions. Propriétaire du PSG depuis 2011, le Qatar ne doit donc pas désespérer. Mais sans Messi, Neymar et peut-être Mbappé, il va peut-être devoir attendre encore un peu...