Tournoi/Les Bleus en trompe l'oeil
Publié le Par Jacques-Henri Digeon
Face à une équipe d'Ecosse entreprenante et virevoltante, les Bleus dominés mais réalistes l'ont emporté et se replacent dans la course du Tournoi.
La victoire du réalisme sur le panache, un succès en trompe l'oeil, un résultat défiant la logique... Appelez ça comme vous voulez, toujours est-il qu'après sa défaite il y a quinze jours en Irlande, l'équipe de France a retrouvé au Stade de France le chemin de la victoire en prenant le meilleur, 32-21 sur l'Ecosse. Avec en prime le pont du bonus offensif pour ses quatre essais.
Mais il convient d'emblée de préciser que ce match laissera un goût amer aux Ecossais. Les Russel, Van der Merwe et Jones, en autres, ont eu beau tout essayer, ils n'ont pas réussi à rester dans la course au Grand Chelem. Car durant quatre-vingt minutes, les hommes du Chardon ont pilonné une équipe de France en la privant de ballons, en la forçant à reculer.
Ouverture fracassante. Il n'empêche. Et c'est là que le mot ''réalisme'' prend tout son sens. Bousculés, retranchés le plus souvent dans leur moitié de terrain, les joueurs de Galthié ont scoré pratiquement à chaque incursion dans le camp écossais. Excepté, faut-il le préciser, l'entame du match, plus que parfaite, avec deux essais de Ntamack d'abord puis de Dumortier à la suite d'une superbe passe genre missile sol-air de Dupont relayée par Ntamack. A 12-0 après seulement dix minutes, on ne pouvait fichtrement rêver mieux. Et plus encore lorsque Ramos intercepta une longue passe hasardeuse de Russel pour filer à l'essai et voir le tableau d'affichage passer à 19-0.
Remontée écossaise. Et pourtant, malgré cet avantage, on ne put rester serein tant les Ecossais remettaient le couvert, déferlant par vagues face à des Bleus incapables de mettre la main sur ce satané ballon plein d'épines écossaises. Ce que l'on pressentait se réalisa donc avec une lente mais inexorable remontée de 0-19 à 7-22 à la mi-temps puis à 14-22 dès la reprise et enfin à 21-25 grâce à Jones, auteur d'un doublé et à Russel.
Il restait alors douze minutes à jouer et le Stade de France n'en menait pas large. Mais comme on vous l'a dit en début, le réalisme était cet après-midi du côté français. Et sur une des rares occupations des 22 Ecossais, l'indispensable Fickou transperça adroitement le rideau pour sceller la victoire. Ouf !
Gaël Fickou délivre le @StadeFrance #FRAECO #XVdeFrance #SixNations #NeFaisonsXV pic.twitter.com/DZaYqhrsbM
— France Rugby (@FranceRugby) February 26, 2023
Mais franchement, cette équipe de France a plutôt inquiété par son manque de fluidité, son incapacité à reprendre l'initiative, ses trop nombreuses fautes, ses ballons grattés par l'adversaire alors que c'était sa force...
On regrettera pour finir le mauvais geste de Ahoua tête baissée sans retenue dans une mêlée ce qui lui valut un carton rouge fort logique. Sa trop grande agressivité, non contenue, lui aura peut-être valu de ne pas être sélectionné pour le Mondial. A noter également l'exclusion de l'Ecossais Gilchrist pour un contact dangereux sur Jolonch. Tant et si bien que les deux équipes jouèrent à quatorze après un peu plus d'un quart d'heure de jeu...
Paris/Saint-Denis (Stade de France). France bat Ecosse 32-21 (mi-temps 22-7)
France. 4 essais : Ntamack 5e, Dumortier 9e, Ramos 19e, Fickou 79e ; 3 transformations : Ramos 5e, 19e et 79e ; 2 pénalités : Ramos 35e et 57e ; 1 carton rouge : Haouas11e.
Ecosse. 3 essais : Jones 25e et 52e, Russel 67e ; 3 transformations : Russel 25e, 52e et 67e ; 1 carton rouge : Gilchrist 7e.
Les autres matches
Italie-Irlande, 20-34
Galles-Angleterre, 10-20
Classement
1. Irlande, 15 pts
2. Ecosse, 10 pts
3. Angleterre, 10 pts
4. France, 10 pts
5. Italie, 1 pt
6. Galles, 0 pt.
Prochaines journées
4e journée. Samedi 11 mars : Italie-Pays de Galles (15h15) ; Angleterre-France (17h45)
Dimanche 12 mars : Ecosse-Irlande (16 heures)
5e et dernière journée. Samedi 18 mars : Ecosse-Italie (13h30) ; France-Pays de Galles (15h45) ; Irlande-Angleterre (18 heures)