SportExpress / L'arbitre était une femme...
Publié le Par Jacques-Henri Digeon
Des machos post-finale, un sommet exemplaire de rugby, le beau geste de Bardet, les bijoux d'Hamilton et un tennisman phénoménal, c'est l'actualité du sport vue au-delà du simple résultat.
Lynchage. Jérôme Rothen a été le premier à enflammer la toile en se lamentant (« Pauvre football... ») et en s'interrogeant sur le « mérite » de Stéphanie Frappart, désignée arbitre de la finale de la Coupe de France. Alors, après le penalty en faveur de Nantes pour la main du Niçois Boudaoui, vous imaginez le lynchage sur les réseaux sociaux et même de certains autres consultants qui ne semblent se complaire que dans la polémique: « Pas merci Madame Frappart » de Florian Gazan ou encore « Madame Frappart fait un mal fou à la cause, à l'arbitrage français... », de Mohamed Toubacher. Bien sûr, on pourra disserter longtemps pour savoir si le fautif avait ou non la main collée au corps, s'il aurait fallu visionner l'action, si ça n'a pas tué la finale, etc, etc... Mais voilà, l'arbitre était une femme ce qui dans ce milieu bien bien macho rend forcément la critique plus acerbe mais surtout déplacée et inutile. On signalera juste à ces messieurs qu'aucun Niçois, y compris le joueur incriminé, ni Christophe Galtier qui avait pourtant eu des démêlées avec cette arbitre, n'est venu contester la décision. Il y a eu main, c'était une action de but, à bout portant ou pas, qu'on le veuille ou non, c'est penalty. Et si Nantes a gagné cette finale, c'est aussi parce que les Niçois n'ont jamais su peser sur le match et que les Nantais l'ont plus voulu. Un point, c'est tout. « J'ai la confiance de la Fédération, de l'UEFA et de la FIFA (…) Je fais abstraction de ce qui est polémique, de ce qui entoure mes performances », disait Stéphanie Frappart avant le match. Que les lyncheurs se le disent... et lisent ce qui suit pour prendre un peu de la graine des valeurs du voisin ovale...
Valeurs. Le quart de finale européen entre le Munster irlandais et Toulouse, champion en titre, a été un modèle de rugby moderne : un engagement de titans, des essais de toute beauté, des renversements de situation, une prolongation angoissante, une égalité parfaite avant des tirs au but à se bouffer ce qu'il vous restait d'ongles. Mais surtout, passé le résultat (victoire de Toulouse) et l'aspect technique, ce sont avant tout les valeurs du rugby que nous retiendrons de ce choc de très, très haut niveau. Comme cette image furtive d'un Dupont croisant un tireur irlandais, les deux hommes se souriant respectueusement. La preuve encore, cette joie retenue des Toulousains au coup de botte final. « Sur le terrain, pas besoin d'en faire des tonnes, ne serait-ce que par respect pour le Munster et son public qui a parfaitement respecté les buteurs des deux camps », concluait Romain Ntamack. C'est ça le rugby...
Provoc. Septuple champion du monde de F1, Lewis Hamilton aime bien la provoc. Pas content d'une nouvelle réglementation interdisant aux pilotes de porter en course boucle, collier, bague, montre et autre quincaillerie de haute renommée, le Britannique s'est affiché en conférence de presse à Miami avec pas moins de huit bagues aux doigts, de quatre chaînes au cou et de trois montres au bras. Il a quand même eu droit à une exemption : son piercing au nez ne pouvant lui être retiré d'un coup, il aura deux grand prix pour se conformer à la règle.
Phénomène. C 'est la nouvelle coqueluche du tennis mondial : à 19 ans, Carlos Alcaraz vient d'aligner, pour ne pas dire exploser, Nadal, Djokovic et Zverev, à Madrid. Et remporter son deuxième Masters 1000, son quatrième titre de l'année (28 victoires). Il y a un an, il était 120e mondial, aujourd'hui, il est 6e et devient l'attraction-phénomène de Roland-Garros, et pourquoi pas le favori. Heureux tennis espagnol ! A faire pâlir encore plus le tennis français...
(Sources : L'Equipe, Le Parisien/Aujourd'hui, Ouest-France, sites internet)