SportHebdo/ Les rêves envolés

Souvenez-vous, dans "Tintin et le crabe aux pinces d'or", le capitaine Haddock, en plein désert, qui aperçoit un horizon de bouteilles de whisky. Hélas, ce n'était qu'un mirage. En 2018, ce ne sont pas du whisky qu'ont vu les dirigeants des clubs de foot français mais des euros. Beaucoup d'euros, 800 millions pour commencer et plus de deux milliards sur quatre ans. On les voit encore dans le désert de leurs résultats européens s'imaginant rivaliser enfin avec le richissime football anglais, la dynamique Liga ou la solide Bundesliga grâce à la manne des droits télé promise par Mediapro. Pour attirer eux aussi les plus grands entraîneurs, les meilleurs joueurs du monde... Comme dans une BD avec des billets virevoltants au dessus des têtes. Ah çà oui, ils se sont vus plus que beau. Et aujourd'hui, ils n'ont plus que leurs yeux pour pleurer au rêve envolé. Parce qu'en plus de ce satané covid qui n'en finit plus de les priver des recettes de leurs supporteurs, il a fallu que ce groupe espagnol doublé de fonds chinois leur joue un mauvais tour de magie après leur avoir fait miroiter un avenir financier sonnant et trébuchant. Une véritable mine d'or et d'argent sans crainte du trébuchet*
Maxime Saada les avait pourtant mis en garde. Oui, mais estimaient les présidents de clubs, le président du directoire de Canal+ était trop partie prenante dans cette affaire, le groupe de la chaîne cryptée étant depuis plusieurs années le grand argentier des clubs pros de l'Hexagone. Même refrain concernant les réserves de Nasser Al Khelaifi, le président du PSG, lui aussi trop impliqué puisque patron de BeIn Sports, autre diffuseur. Même les Italiens avaient prévenu...
Aujourd'hui, les ''dollars'' sont envolés. Les clubs français vont se serrer la ceinture. Bien sûr, Canal va probablement les sauver de la faillite crainte. Mediapro s'en sortira avec un chèque de compensation de 100 millions. Mais il va d'abord leur falloir alléger leur masse salariale. Oh ! pas en diminuant les exorbitants salaires mais en se séparant de joueurs. Et surtout devenir plus raisonnables. A cet effet, deux exemples sont révélateurs d'une certaine gabegie. Prenez le cas de l'Espagnol venu du Real au PSG, payé 400.000 euros mensuels sans jouer parce que n'entrant pas dans les plans des entraîneurs. Ou encore Stéphane Ruffier, gardien emblématique de Saint-Etienne, mis à pied et bientôt viré des Verts pour des retards ou des manquements aux entraînements mais surtout en conflit avec l'entraîneur ; 200.000 euros par mois et même pas sur les feuilles de match depuis plusieurs mois !
Le foot français doit vite revenir sur terre et éviter de régler ses comptes...
*Le trébuchet est la balance de l'orfèvre qui authentifie la pureté du métal.
 

Des chiffres...

4. C'est en millions d'euros ce que se partageront basket, hand, hockey sur glace et volley en guise de compensation aux pertes de billetterie dues la crise sanitaire. Sur les 107 millions octroyés par le gouvernement, 48 iront aux clubs pros de foot, 40 à ceux du rugby et le reste aux organisations d'événements sportifs. La part de gâteau a du mal à passer chez les sportifs en salle...

7. En ne laissant aucune chance à Montpellier, le Leinster, champion d'Europe en titre a privé le rugby français du Top 14 d'un carton plein pour le premier tour de la Coupe d'Europe. Mais 7 succès en 8 matches, c'est un beau score. On ne peut pas en dire autant du foot français... 

42. Rugby encore. Le renouveau des Bleus et leurs performances dans le Tournoi et la Coupe d'automne rabibochent les clubs du Top 14 et la sélection nationale. Du coup, ils devraient accepter le rassemblement de 42 joueurs souhaités par Fabien Galthié pour le Tournoi au lieu des 31 initialement souhaités. Quand les Bleus vont, tout va...

527. Il a marqué deux buts face à Mönchengladbach permettant ainsi au Real de se qualifier in extremis aux huitièmes de finale de la Ligue des champions. Mais en plus d'être le buteur de Madrid, Karim Benzema entre dans l'histoire du prestigieux club espagnol en devenant le joueur étranger ayant porté le plus souvent le maillot blanc. Onze ans et demi après l'avoir porté pour la première fois, le Français entre dans la légende du Real... 

 

… et des mots

« Le Grand Sud, c'est comme les enfants. On t'a prévenu que tu ne dormiras pas au début, qu'ils vont tout le temps être là... ». Charlie Dalin, leader du Vendée Globe, avait connu des tempêtes mais celle qu'il a affrontée en rentrant dans les mers du Sud ont été au-delà de ce qui l'imaginait. Un sacré baptême...

« Je veux saluer l'ami Sébastien Thoen qui n'a pas eu la sortie qu'il aurait méritée. On lui souhaite bon vent. » En rendant cet hommage à son collègue limogé de Canal + pour avoir parodié Pascal Praud et l'émission ''L'heure des pros'' sur Cnews (chaîne du groupe Canal), Stéphane Guy, commentateur vedette du foot sur Canal+ a été, lui, mis à pied. L'humour et la camaraderie, Monsieur Bolloré ne connait pas...

« S'il n'y a pas de raison de croire une version plus que l'autre, n'en croyons aucune, et donc le dossier est vide. » Allez savoir qui dit la vérité : Alain Flaccus qui, après avoir affirmé qu'il avait injecté de l'EPO à Ophélie Claude-Boxberger à son insu, est revenu sur ses paroles ou l'athlète elle-même qui nie s'être dopée. Jean-Baptiste Euvrard, l'avocat de l'entraîneur, saura t-il la vérité ? Réponse le 17 décembre, peut-être...

(Sources : L'Equipe, Le Parisien/Aujourd'hui, Ouest-France, sites internet)..