Football: le Chaudron pleure Robert Herbin
Publié le Par Jacques-Henri Digeon
Joueur puis entraîneur de la grande époque de l’équipe de Saint-Etienne, Robert Herbin s'est éteint à 81 ans.
« Le peuple vert est en deuil ». Bernard Caïazzo, l’actuel président du club, a ainsi commenté la disparition de celui qui fut l’un des plus fidèles serviteurs de l’AS Saint-Etienne.
Un peu plus d’un mois après Michel Hidalgo, sélectionneur de l’équipe de France, c’est un autre monument du football français qui vient de disparaître. Robert Herbin, emblématique entraîneur du Saint-Etienne des années 70, est décédé lundi, à l’Hôpital Nord de la capitale forézienne. Il avait 81 ans.
Avec sa tignasse frisée rousse, celui qu’on surnommait "Le Sphynx" en raison de son calme légendaire sur les bords du terrain et de ses parcimonieuses déclarations restera comme l’un des personnages les plus marquants du football français avec en point d’orgue sa fidélité au club stéphanois.
Arrivé de Nice, il fera toute sa carrière à l’AS Saint-Etienne sauf dans ses dernières années d’activité dans le football. Joueur clé de la défense, il évolua sous la direction des ‘’historiques’’ Jean Snella et Albert Batteux avec lesquels il remporta cinq titres de champion de France (64, 67 ,68 ,69 et 70). Il fut 23 fois international et participa à la Coupe du Monde 66 en Angleterre. Passé entraîneur, il collectionna quatre titres à sa collection (74, 75, 76 et 81) ajoutant à ce palmarès déjà bien fourni pas moins de six Coupes de France. Mais c’est bien sûr avec l’épopée européenne des Verts, irrésistibles dans le Chaudron de Geffroy-Guichard, qu’il inscrivit son nom au ‘’Panthéon’’ des plus grands entraîneur français avec cette inoubliable, bien que perdue, finale de Coupe des champions à Glasgow face au Bayern Munich (0-1). Avec lui et Michel Platini, le club stéphanois restera au sommet jusqu’en 1981, année du dernier titre.
Limogé du Saint-Etienne présidé par Roger Rocher (lui aussi obligé de quitter son fauteuil) après l’affaire de la caisse noire du club, Robert Herbin termina sa carrière dans le football en pointillé avec des contrats à Lyon, en Arabie Saoudite et au Red Star) entrecoupé d’un bref retour dans le Forez. Retiré des terrains et des bancs, il gardait un œil sur le football en étant chroniqueur dans le journal local.
« Le Chaudron pleure », a dit Ghislain Printant, ex-entraîneur du club. Comme toute la France du football.