SportHebdo : de la grisaille à l’éclaircie
Publié le Par Jacques-Henri Digeon
Ce n’est pas encore tout à fait ça, mais le Quinze de France va mieux. A part ça, un sprinter sans crédit, un président sous pression, un autre sans contrôle et l’actu sportive en petites tranches.
Un drop au coup de gong qui offrira quatre matches plus tard un grand chelem à l’Irlande, une deuxième mi-temps amère et une piteuse nocturne à Glasgow, une fin d’errances sans saveur contre l’Italie, une touche ‘’Beauxis’’ pour prolonger la menace anglaise à Saint-Denis, une pénalité d’école immanquable et un en-avant de cadet à Cardiff…
’’Savoir gagner’’. Ce pourrait être les images singulières du Tournoi des VI Nations qui vient de s’achever sur un goût d’inachevé. Mais plutôt que le côté sombre et les trop rares éclats sans suite, il faudra surtout retenir les lueurs d’espoirs que les Bleus de Jacques Brunel ont rallumé.
On regrettera d’abord le manque de ‘’savoir-gagner, comme l’a écrit Fabien Galthié (L’Equipe 18 mars) : moins deux contre l’Irlande en ouverture, moins six en Ecosse, moins un en terre galloise. Avec un petit brin de réussite, moins de complexes et surtout plus de certitudes sur leur potentiel, les Bleus ont retrouvé une partie de cet esprit de conquête oublié, ce qui n’était pas évident après deux ans de grisaille, de nuages, de galères et un changement de staff à digérer. Bien sûr, le brouillard n’est pas totalement dissipé et il reste encore beaucoup d’interrogations, de schémas à régler, de détails à corriger, de postes à conforter, de jeunes à éclore et de fondations à cimenter.
Rose fanée. Mais à défaut de n’être pas encore rose, le bleu du rugby français devient plus soutenu. Et puis pour terminer sur un clin d’œil, on dit qu’avec une victoire sur l’Angleterre, c’est un Tournoi réussi. Il l’est d’autant plus pour le Quinze des Bleus que celui de l’équipe de la Rose semble un un peu fanée : trois défaites dont une humiliation par l’Irlande dans le temple de Twickenham pour une peu glorieuse cuiller de bois des nations historiques de la compétition. Ca aussi, ça fait du bien d’imaginer que la roue est peut-être en train de tourner…
Crédit. Nacer Bouhanni n’en finit pas de ne pas se retrouver. Il a dû abandonner Paris-Nice souffrant d’un refroidissement. Et alors qu’il misait sur Milan-San Remo, son équipe ne l’a pas retenu pour la Primavera, première grande classique. C’est le jeune Christophe Laporte qui l’a remplacé et qui, sans un incident mécanique dans le sprint, aurait pu faire mieux que 13e. S’il ne se distingue pas dans les sprints futurs, Bouhanni pourrait perdre du crédit chez Cofidis…
Tremblement. Déjà embringué dans une affaire de conflits d’intérêt avec le président de la fédération Bernard Laporte et sous le coup d’une enquête du Parquet national financier, l’entrepreneur héraultais Mohamed Altrad, propriétaire-président du Montpellier-rugby, pourrait se voir épingler pour dépassement du ‘’salary cap’’ (plafonnement de la masse salariale des clubs) par la ‘’police’’ de contrôle de gestion (DNACG) ; le roi de l’échafaudage peut trembler…
Violence. Ivan Savidis, a eu beau présenter ses excuses, le mal était fait et le championnat de football de Grèce a été suspendu. Il y a deux dimanches, mécontent d’une décision arbitrale contre son équipe lors du match contre l’AEK Athènes, le président russo-grec du PAOK Salonique (par ailleurs élu au parlement russe et ami de Vladimir Poutine !), est entré sur le terrain avec …un pistolet. A côté, les supporteurs envahisseurs de Lille sont des enfants de choeur…
A part ça. A part ça, Mathieu Valbuena a déclaré (Aujourd’hui, 18 mars) qu’il était prêt à « serrer la main de Benzema » s’il le croisait, ce à quoi l’attaquant madrilène aurait répliqué sur les réseaux : « Garde ta main… » sans commentaire… A part ça, mandaté par la GMF, des huissiers sont venus au vélodrome de Marseille lors du match de rugby France-Italie pour constater que le contrat publicitaire était bien respecté ; la confiance se fissurerait-elle entre la fédé et son plus ancien partenaire… A part ça, ça ne s’arrange pas pour Tony Yoka : suspendu un an avec sursis par sa fédération pour trois manquements aux contrôles, le glorieux boxeur de Rio pourrait voir sa sanction alourdie par l’Agence française antidopage (AFLD) ; ça sent le knock down…
(Sources: L'Equipe, Aujourd'hui, internet)