SportHebdo : « J’attends le vainqueur » disait Prévert
Publié le Par Jacques-Henri Digeon
Des hôtesses en suspens, des ch’tis qui n’en sont plus, un boxeur qui s’oublie et des cyclistes dans le brouillard…
Hôtesses, miss et poms-poms. Après les ‘’Grid girls’’ qu’on ne verra plus sur les grilles de départ des grands prix de F1, il paraît que le Tour s’interroge à son tour sur la présence des jeunes filles à fleurs qui remettent les différents maillots. Non mais, où va-t-on ? C’est la tradition en cyclisme, la remise des bouquets, la bise au vainqueur. Y’en a même qui ont trouvé l’amour sur le podium. Demandez à Christophe Moreau… D’accord, en 2013, Peter Sagan s’était laissé aller à une ‘’fantaisie’’ mal-t-à-propos mais il s’en est excusé. Et ce n’est pas parce que les sponsors du Tour de France et autres grandes épreuves choisissent des belles filles et que l’air du temps s’en inquiète qu’on devrait empêcher la rosière (si, si, il y en a encore…), la miss du village, celle du département ou la petite-fille du maire de remettre le bouquet au vainqueur du tour du canton de saint-machin-sur-bidule et de connaître leur humble moment de gloire avec leur photo le lundi dans les pages locales du journal du coin…. « Que fais tu là petite fille avec ces fleurs fraîchement coupées, que faites vous là jeune fille avec ces fleurs séchées (…) J’attends le vainqueur », disait Prévert… Pour revenir au Tour, a-t-on pensé que ces jeunes femmes sont aussi parfois aussi des étudiantes qui trouvent là un moyen de financer une partie de leurs études tout autant que celles et ceux qui distribuent les gadgets sur les routes de la Grande boucle.
Et pendant qu’ils y sont tous ces bonimenteurs de bonne morale, d’égalité des sexes ou de je-ne-sais quel dénonciateur de l’avilissement des femmes, il faudrait aussi empêcher de jeunes femmes de remettre les mascottes aux lauréats des Jeux olympiques ou autre championnat du monde ou de porter les breloques sur un coussin avant la remise de la médaille par un officiel ou une personnalité... Et les poms-poms girls du basket qui animent les temps morts, aussi ? Pendant qu’on y est, devra t-on supprimer les justes au corps échancrés des patineuses sur glace ou les deux-pièces des sprinteuses sur les pistes d’athlé. Et par extension, verra-t-on un jour les danseuses (des sportives elles aussi…) de cabaret et de french-cancan interdites de scènes et les danseurs de l’Opéra (eux aussi de haut-niveau) obligés de dissimuler leurs parties intimes en portant des tenues plus amples…
Au fait, savez-vous que les ‘’Grid girls’’ de la F1 seront remplacés par des enfants. De quoi donner du grain à moudre à nos pourfendeurs de circonstances qui mélangent tout et oublieront que de l’enfance exploitée est, elle, une noble cause…
Ch’tis c… Ce sont probablement les mêmes que ceux qui se sont entassés sur la grille du stade d’Amiens pour célébrer un but de "leur" Lille. Samedi, ils ont fait pire : mécontents (le mot est faible) du résultat du LOSC (face à Montpellier) ces soit-disants supporteurs ont envahi le terrain du stade pour s’en prendre, les uns menaçant, les autres violemment, aux joueurs lillois. Des débordements intolérables, inexcusables qui seront sanctionné et qui sanctionneront le club. Mais quand donc les dirigeants des clubs et la presse cesseront-ils de s’intéresser à ces olibrius de très bas étage, ces ultras de basse fosse… Samedi, avec tout le respect que l’on a pour les gens du Nord, c’étaient des ch’tis c...
Tout beau, tout faux… Il était tout beau avec son or olympique des super-lourds. Et encore plus avec sa compagne Estelle Mossely, elles aussi championne olympique sur le ring. On le voyait déjà au sommet du noble art. Mais voilà, la notoriété et la popularité, ce n’est pas toujours facile à gérer. Et surtout, ça n’autorise pas à passer outre les règlements. Tony Yoka en fait l’amère expérience qui s’est laissé entraîner par les écarts et son aura. Déjà, en janvier 2017, il n’avait pas voulu payer sa place aux championnats de France amateurs. Plus tard, il avait fait des infidélités à Canal+, son diffuseur. Et maintenant, le voilà suspendu un an avec sursis pour trois manquements à des contrôles hors compet’. Dur, dur de gérer la gloire…
Nuages in the Sky. Et dire que l’équipe Sky se vantait de réinventer le cyclisme. Retour de bâton… D’abord, le contrôle anormal de Froome qui a inhalé à deux fois la dose autorisée de salbutamol pour mieux respirer. Comme si ces ennuis de l’asthmatique quadruple vainqueur du Tour ne suffisaient pas, voila qu’une commission du noble Parlement britannique accuse Sky et son manager, Dave Brailsford, d’avoir prescrit des corticoïdes à ses coureurs pour améliorer les performances et non pour les soigner. Ajoutez à ça Poel qui tombe dans Paris-Nice alors qu’il était 2e au général, Gerraint Thomas ; leader de Tirreno, qui crève à moins de deux kilomètres de l’arrivée et Froome deux fois largué et bien largué. Comme dirait l’autre, le ciel s’assombrit pour Sky…
A part ça… A part ça, quelques bonnes nouvelles en forme de retour. Les grands champions, c’est comme les grandes équipes, ca ne meurt pasla preuve : Tiger Woods, qui en a fini de ses problèmes de dos et de médicaments, a retrouvé son drive et son put pour prendre une belle 2e place en Floride…Oui, ça a fait du bien cette victoire des Bleus qui plus est sur le Quinze de la Rose : une victoire au Pays de Galles en fin de semaine serait la cerise sur le gâteau du Tournoi… Marc Soler a surpris tous les favoris dans la dernière étape pour remporter Paris-Nice : et mieux encore, les observateurs ont vu de lui une future copie de Contador …Sébastien Loeb n’a rien perdu de son coup de volant car sans une traîtresse crevaison, il aurait pu remporter le rallye du Mexique : vivement sa prochaine "pige" en Corse…
(Sources : L’Equipe, Le Parisien, sites internet).