France – Angleterre 22-16 : ça fait vraiment du bien !
Publié le Par Jacques-Henri Digeon
En plus d’une victoire sur les Anglais, ce succès du Quinze de France pourrait être celui du renouveau.
Deux défaites d’affilée pour les Anglais, il y avait un temps que ce n’était arrivé. Et deux victoires consécutives des Français, il avait également longtemps. Mais, pour le compte de l’avant-dernière journée du Tournoi des VI Nations, ce succès du Quinze de France acquis face à des Anglais revanchards après leur défaite en Ecosse pourrait bien être celui du renouveau du rugby national. Il est en tout cas des victoires qui font du bien et celle-là sur ‘’notre’’ meilleur ennemi a une saveur toute particulière.
Emmenés par un Guirado toujours aussi pugnace mais surtout un Bastareaud d’une rare efficacité à ce niveau de compétition, digne des plus grands joueurs mondiaux, les Bleus ont su faire douter leurs adversaires grâce à une défense de tous les instants et des initiatives de morts de faim.
Egalité au repos. Quant après douze minutes de jeu, les Français avaient trois pénalités, quatre touches perdues et un dégagement contre contre deux ‘’petits’’ grattages, on se mit à penser qu’une fois encore ça n’allait pas le faire… D’autant que les Anglais monopolisaient le ballon avec notamment une succession de temps de jeu longue de près de trois minutes. Mais les Blancs s’y voyaient-ils déjà ? Toujours est-il que l’orage passé, les Bleus abandonnèrent leurs complexes et grâce à une impeccable organisation défensive et une solide agressivité, empêchèrent les Anglais de déployer leur jeu.
Force est néanmoins de reconnaître que cette première mi-temps, hors l’engagement des deux formations, nous offrit à certains moments une succession d’approximations des deux parties. Les pénalités se succédèrent pour finalement afficher un score de parité au repos (9-9), Farrell et Machenaud butant à 100%.
Un combat féroce. La deuxième période fut d’une toute autre intensité : un vrai combat entre des Anglais certes entreprenants mais trop brouillons et des Français défensivement féroces et sans complexe. Galvanisés par l'essai de pénalité que leur accorda l'arbitre*, les Français se mirent à y croire de plus en plus. Mais ils ne purent empêcher leurs adversaires de réduire le score à six minutes de la fin d’un essai de May après de longs, très longs temps de jeu. Et il fallut toute la volonté farouche des Bleus pour empêcher les Britanniques de scorer une nouvelle fois, synonyme d’une défaite à l’irlandaise… Comme écrit précédemment, Bastareaud fut la pièce maîtresse de ce Quinze de France transfiguré. Ce sera d’ailleurs le Toulonnais qui aura le mot de la fin lorsqu’il annihila la dernière charge des Anglais à un mètre de la ligne et libéra enfin les Bleus après cinq dernières minutes d’un terrible suspense.
Oh, que ça fait vraiment du bien !
Paris/Saint-Denis (Stade de France. France bat Angleterre, 22-16 (mi-temps 9-9)
France. 1 essai (de pénalité 48e)* ; 5 pénalités (Machenaud, 23e, 32e , 36, 62e ; Beauxis, 77e)
Angleterre. 1 essai (May, 74e) ; 1 transformation (Farrel, 74e); 3 pénalités (Farrell 3e, 21e 27e ).
*L’essai français a été accordé par l’arbitre après contrôle vidéo: sur une longue passe au pied, Fall récupéra le ballon mais ne put plonger dans l’en-but en raison d’un placage heut et dangereux de Watson. L’Anglais écopa d’un carton jaune et la France récolta fort justement un essai de pénalité.