L’Euro en coulisses
Publié le Par Jacques-Henri Digeon
Après deux semaines de compétition, Paris Dépêches évoque l’Euro de football par le petit bout de la lorgnette avec ses anecdotes et ses bons mots.
Express. Bilan rapide des matches de poules. La France passe facile, c’est la moindre des choses. Surprenante Islande, 2e de son groupe, et combative en diable : l’Angleterre ferait bien d’être sur ses gardes…Quatre équipes britanniques engagées (Angleterre, Eire, Irlande du Nord et Galles) et les quatre en 1/8e ! Diesel, le Portugal et Ronaldo ont accéléré contre la Hongrie ; mais il leur faudra mettre le turbo contre la Croatie qui a surpris une Espagne trop sûre d’elle et soufflant le chaud et le froid. Comme l’Italie d’ailleurs, capable du meilleur (victoire sur la Belgique) et du moins bon (battue par l’Eire). La Belgique ? Difficile de se faire une idée mais si le trio Hazard-De Bruyne-Lukaku fonctionne, ça doit passer. L’Allemagne ? Sans bruit, au petit trot, toujours là. Quant à Zlatan, il se fait voler la vedette par le Gallois Gareth Bale et quitte l’Euro sans but, la tête basse et s’aperçoit que les défenses européennes sont moins friables que celle de la L1…
Souvenir. Les supporters de l’Eire n’ont pas oublié qu’en 2009 la main de Thierry Henry avait qualifié l’équipe de France pour le Mondial 2010. La preuve en est cette banderole brandie par trois d’entre eux et portant l’inscription : « Je suis handball. » Le 1/8e de finale France – Eire de dimanche aura un goût particulier. Et Thierry Henry qui ne voulait plus entendre parler de cette main va être servi…
Déchirés. Les équipementiers ont dû passer une mauvaise soirée lors du match France-Suisse. D’abord, on a vu des Français perdre leurs appuis et dévisser à plusieurs reprises. A croire que crampons et chaussures n’étaient pas adaptés à l’état (lamentable, certes…) de la pelouse lilloise. On a aussi vu pas moins de trois maillots suisses déchirés obligeant les Helvétiques à en changer. A croire que les Français étaient passés maîtres dans l’art du tirage, une photo de Pogba dans L’Equipe du 21 juin pouvant le prouver. En fait, l’équipementier allemand des Suisses a reconnu un défaut de fabrication sur un lot. Enfin, on a vu une chose rarissime : un ballon explosé lors d’un duel Griezmann-Behrami ! Nike, Puma et Adidas auraient peut-être préféré une meilleure publicité !
Triste. Des Russes en prison, d’autres (une vingtaine) reconduits à la frontière manu militari, des Hongrois qui tabassent des stadiers à Marseille, un autre magyar chopé avec une matraque télescopique, des Espagnols en garde à vue pour s’être attaqué à un gérant de supérette à Nice (il refusait de leur vendre de l’alcool !) et, même des Français, supporters de l’équipe… turque pris en possession de fumigènes, c’est entre autres méfaits, une petite partie du triste bilan de la première moitié de l’Euro. Supporters avez-vous dit…
Seigneur. Comme beaucoup de stars, Ronaldo a un ego surdimensionné. Cela ne l’empêche pas d'avoir du cœur. A l’issue du match nul du Portugal contre l’Autriche, il a empêché le service d’ordre d’expulser un supporter qui voulait faire un selfie avec son idole et s’est prêté au jeu. Grand seigneur certes mais qui a quand même soigné son ego…
… Et les bons mots
De l‘Irlandais du Nord, Gareth McCauley, poète : « Le foot est un sport romantique où les petits poucets arrivent parfois à gagner. » Comme les Irlandais l’ont fait face à l’Ukraine…
De l’Espagnol Nolito, admiratif: « Dans trente ans, je pourrai dire que j’ai joué avec lui. » Lui, c’est Iniesta, le meneur de jeu ibérique, qui mériterait bien un jour d’être Ballon d’Or...
De Paul Pogba, concentré : « Je suis là pour jouer au football, pour le maillot et pour l’équipe de France. Dans tous les cas, ça va parler, mais moi je ne veux pas répondre. » Mais parler de quoi ?
De l’attaquant russe Fiodor Smolov, optimiste (trop) : « Je ne suis pas venu ici pour faire trois matches et repartir. ». Et il est reparti…
De la maman de Cristiano Ronaldo, pieuse : « Notre-Dame de Fatima sera avec nous. Je vais allumer un cierge et nous allons gagner. » Elle a été entendue et son fiston a marqué deux des trois buts et une passe décisive…
De Bernd Storck, l’entraîneur de la Hongrie, historien : « Il y a eu la très grande génération des années 50 mais c’est du passé. Notre équipe mérite qu’on en parle et pas du passé.»
De Marc Wilmots, l’entraîneur de la Belgique, sincère : « Bravo pour ta carrière, tu as fait du bien à ce sport et bonne continuation. » Ibrahimovic, auquel il s’adressait, aura sûrement apprécié…