SportHebdo : un week-end en bleu
Publié le Par Jacques-Henri Digeon
Les bleus des équipes de France sont passés du bleu gris au bleu roi ce week-end. Et ces derniers temps, on en a vu de toutes les couleurs. L’actualité sportive vue par Jacques-Henri Digeon.
Ciels bleus. C’était un week-end de ciel bleu. Le bleu brume pour la première mi-temps lénifiante du onze de Deschamps contre le Portugal et le bleu fumée pour la victoire (1-0) au Portugal. Le bleu gris pour le succès contre l’Ecosse (19-16) du quinze de Saint-André (en maillot rouge) après un match sans relief et « d’une intense médiocrité » (Pierre-Michel Bonnot, L’Equipe du 6/09). Le bleu horizon pour le cinq de Vincent Collet en rodage contre la Finlande (97-87) en ouverture de l’Euro basket avant l’efficacité retrouvée contre la Bosnie (81-54). Même bleu pour le six de Laurent Tillie qui, en préparation de l’Euro volley d’octobre, a résisté (2-3) au Brésil, numéro un mondial, avant une belle revanche (3-2) dimanche à Paris. Mais le plus beau, c’est le bleu roi ou bleu saphir de Pauline Ferrand-Prévot, la nouvelle étoile, devenue samedi en Andorre championne du monde de VTT après avoir été sacrée sur la route puis en cyclo-cross, le tout en moins d’un an. Bleu, bleu, bleu !
Manne. C’est le transfert surprise de l’été. Le tout jeune (19 ans) Anthony Martial a quittté Monaco et portera le maillot rouge de Manchester United, l’un des clubs les plus riches de la planète foot. Montant du transfert : 80 millions avec les bonus (nombre de buts, nombre de sélections, etc…). Plus cher que Zizou au Real ! Avec lui, douze autres joueurs français de L1 (dont le Parisien Cabaye et le Marseillais Thauvin) ont été achetés par des clubs de Premier League et une trentaine. Compte tenu de la manne apportée par l’augmentation des droits télé en Angleterre, les Anglais peuvent se permettre les plus grandes folies. A ce rythme, les clubs anglais vont devenir les principaux sponsors des clubs hexagonaux. A commencer par le CO Les Ulis, club formateur de Martial, qui devrait empocher 600.000 euros !
Accidents. Une chute dans le sprint final du championnat de France, deux gamelles au Tour de France et un abandon à la 5e étape, trois autres dans la Vuelta et là encore, retour à la maison à 8e étape. Embauché à prix d’or par Cofidis, le sprinter Nacer Bouhanni a certes glané quelques succès (sept) mais jamais face aux cadors de l’emballage. Et surtout Cofidis tablait probablement sur les grands tours pour un retour sur investissement. Il reste au sprinter le championnat du monde aux Etats-Unis sur un circuit, dit-il, à sa convenance mais ce sera sous le maillot bleu de l’équipe de France et pas avec le rouge du groupe financier. Il faut dès lors souhaiter à Nacer Bouhanni une prochaine saison plus prolifique. Sinon, on ne sera pas loin de l’accident industriel pour Cofidis….
Sourds. Ralentisseurs, haricots, ronds-points, coureurs inexpérimentés (Ah ! l’internationalisation…), pelotons trop fournis, pression exacerbée « à la gagne », autant de risques qui expliquent la multiplication des chutes dans les courses cyclistes. Et ces oreillettes ! Elles font perdre aux coureurs tout sens tactique mais surtout tout contact avec la réalité de la vie en course parce que trop concentrés sur les directives des directeurs sportifs et sourds aux bruits du peloton (coups de freins, avertissement d’un danger…). Bien sûr, la course professionnelle évolue dans une bulle et s’exempte de toute réglementation routière y compris de cette nouvelle loi qui interdit même aux cyclistes de porter oreillettes et kits mains libres. Mais il est temps de débattre sur l’utilisation de ces oreillettes. Le cyclisme de compétition ne doit pas continuer de faire la sourde oreille.
Ils l’ont dit. « Je ne pensais pas qu’on serait aussi nul », d’Antoine Kombouaré, l’entraîneur de Lens, après la déroute (0-4) à domicile contre Le Havre. « Je ne viens pas pour rester sur le banc », de Nabil Fekir avant le match de l’équipe de France au Portugal (1-0) match où l’attaquant lyonnais a été gravement blessé (ligaments croisés) après treize minute de jeu. « Je vais bien et je vais continuer à me battre », de la perchiste autrichienne Kira Grünberg qui restera paraplégique après une chute lors d’un saut à 4,50m. « Les journalistes auront des papiers à écrire. Il peut se passer des choses dans les semaines à venir.. », de Richard Gasquet à propos de l’équipe de France de Coupe Davis. « Quand on ne se la raconte pas, qu’on joue les uns pour les autres, on est une équipe très difficile à battre… », de Blaise Matuidi après la victoire des Bleus au Portugal.