SportHebdo : les sourires en coin

      Loco. Il faut le voir au bord du terrain. En survet’, assis sur sa glacière, calme et concentré, ou vociférant sur un ballon perdu  ou encore tournoyant et moulinant de joie sur un but de l’OM. Et que dire de ses conférences de presse aux réponses monocordes, visage fermé, tête baissée, sans un regard vers la salle… Marcelo Bielsa est vraiment à part et mérite bien son surnom d’El loco. Vous en connaissez des entraîneurs qui sanctionnent leur meilleur joueur pour investissement insuffisant à l’entraînement ? Dimitri Payet, le meneur de jeu, a fait les frais de cette rigueur et a été mis en vacances avant les autres. Mais cette main de fer, c’est aussi le secret de la réussite de l’OM, sacré champion d’automne dimanche après le dynamique succès sur Lille (2-1). Laurent Blanc est assurément plus transparent avec ses stars…   Chapeau !  Qui l’eut cru ? La jeune équipe de Lyon que personne n’imaginait à ce niveau achève la première moitié de L1 à la 2e place, derrière Marseille et devant le (très) décevant Paris SG. L’équipe d’Hubert Fournier a terminé l’année, dimanche soir par un cinglant 5-0 ( !) à Bordeaux avec deux buts et une passe décisive de l’inévitable Lacazette et la meilleure attaque de L1 (40 buts). Mais plus que les chiffres, c’est cette faculté qu’a eu Lyon de rester à flot qui interpelle. Car après une longue domination (sept titres consécutifs !), l’Olympique lyonnais est rentré dans le rang après avoir dû alléger sa masse salariale et se séparer de nombreux cadres. Et en misant sur la formation, le club du président Aulas s’est patiemment reconstruit, parfois dans la douleur mais sans crise. Quelle que soit sa place finale, chapeau !    Deux poids… deux mesures ! La semaine dernière, nous évoquions les nombreux cas de dopage ou de suspicion de… ou encore ces  « no show », absences non justifiées lors de contrôles inopinés… Parmi ces derniers cas, celui de la footballeuse internationale Laure Boulleau. Elle sera peut-être blanchie pour vice de procédure, le contrôle ayant été effectué par l’Agence française de lutte conte le dopage… non habilitée à le faire. Et la 3F de ne pas la suspendre ! Pour la même chose, le cycliste Yann Offredo avait été puni un an. Et la semaine dernière,  Steeve Guenot (deux fois médaillé olympique) s’est vu rajouter six mois de suspension au semestre que lui avait déjà infligé sa fédération. Par l’AFLD qui, là, est habilitée à suspendre… C’est vrai que Guenot  ne joue pas au foot, il est seulement lutteur…   Ironie. Souvenez-vous, c’était le 9 juillet 2006 à Berlin en finale du Mondial. La France joue les prolongations contre l’Italie. Zidane a marqué sur penalty. Mais à la 110e, incroyable : Zidane est expulsé après un coup de tête dans le thorax de Marco Materazzi qui l’a insulté. La France perdra la finale et Zidane, comme il l’avait annoncé raccrochera son maillot. Huit ans et demi après, Marco Materazzi, 41 ans, vient lui de jouer son dernier match. En Inde, en Indian Super League, championnat de peu de niveau où quelques vieilles gloires sont venues finir leur carrière et… faire du dollar. Entraîneur-joueur du Chennaiyin FC, Materrazzi a d’abord raté un penalty que l’arbitre lui avait fait retirer. Et ironie du sort, il se fera expulser en prolongation après un deuxième carton jaune pour une faute grossière ! Comme Zizou…     Engagez-vous ! Il est bien loin le temps du Bataillon de Joinville où les sportifs de haut niveau (Platini, Noah, Lizarazu, entre autres) effectuaient leur service militaire tout en pratiquant leur sport. Aujourd’hui, c’est l’Armée… qui s’engage. Plus précisément, l’Armée de Terre qui vient d’obtenir son visa pour accéder au niveau « Continental », 3e division du cyclisme pro. Soutenu par Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, passionné de vélo et déjà impliqué dans l’équipe Bretagne-Séché-Environnement, ce projet va permettre à vingt coureurs amateurs de haut niveau de courir avec le gratin du cyclisme. Avec leur maillot vert kaki au design camouflage, les vingt coureurs, au grade de caporal, dirigés par l’ex-professionnel Jimmy Casper, n’auront sans doute qu’un mot d’ordre en course :  engagez-vous !   Jacques-Henri Digeon est journaliste sportif.