Comment le PSG a –t-il pu tomber en crise ?
Publié le Par Raphaël Didio
Avec son recrutement de rêve, Paris devrait d’ores et déjà roulé sur la Ligue 1. La défaite face à Rennes au Parc samedi, en jouant à 11 contre 9 pendant toute la seconde mi-temps a ravivé de vieux démons. En chutant deux fois de suite à domicile face à des outsiders et ne prenant qu’un point sur les neuf derniers, Paris démontre qu’il reste un futur grand fragile.
Qu’elle était triste, cette seconde mi-temps face au Stade Rennais… Réduits à 10 suite à l’explusion de son gardien Costil à la 25ème puis à 9 après le second jaune reçu par Jean II Makoun, les Rennais auront réussi à tenir l’un des exploits de la saison en empêchant Paris de renverser la vapeur. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir essayé : quand Paris aura tenté 24 tirs dont 10 cadrés, 18 corners, un nombre incalculable de centres tout en ayant touché trois fois les montants, le Stade Rennais n’aura tenté que 8 fois au but, avec aucune frappe dans la surface… Mais deux buts à la clé !
Une insolente réussite qui aura fait tomber Paris dans une nouvelle crise de novembre. Avec un seul point en trois rencontres, Paris paie son manque criant de collectif et surtout son incapacité à jouer sans Ibrahimovic. Entré en jeu en fin de première mi-temps à la place de Jérémy Ménez blessé, Guillaume Hoarau aura montré toutes ses limites une fois de plus, loupant par deux fois l’immanquable. Si le grand réunionnais ne sait trop que faire de ses grandes guiboles, Kevin Gameiro lui démontre son incapacité à jouer face à une défense regroupée. Au final, la prestation de Cheick Ndiaye, le remplaçant de Costil, n’aura pas été si incroyable tant les Parisiens auront fait preuve de maladresses, tirant sans cesse sur le gardien rennais.
Ce qui est regrettable, c’est que défensivement, Paris encaisse deux buts sans avoir eu une seule occasion concédée. Une (nouvelle) frappe venue d’ailleurs d’Alessandrini, puis un coup-franc aux abords de la surface concéde par Matuidi suite à une perte de balle – c’est la deuxième fois en deux matchs pour Matuidi avec le ballon perdu à Montpellier qui amène le but de Cabella. Mais surtout, un mur extrêmement mal placé par Sirigu qui permet à Féret de redonner l’avantage à Rennes, pourtant réduits à 10 dix minutes plus tôt.
Pastore à terre. Symbole d'un PSG en plein doute. Crédits : Reuters
La Ligue 1 trop resserréeL’entente collective est bien évidemment le premier facteur de ce début de saison mi-figue mi-raisin. Et heureusement que le PSG évolue en Ligue 1 et que ses opposants ne soient pas aussi réguliers. En étant 3ème, derrière le leader Lyon et Bordeaux, et malgré deux revers de suite à domicile, Paris et ses 23 points en 13 journées s’évitent pour le moment une crise totale, étant à deux points de Lyon.
A titre d’exemple dans les autres championnats :
12ème journée de Premier League : City 1er avec 28 points, United second avec 27 points, Chelsea 3ème avec 24 points, WBA 4ème avec 23 points.
13ème journée de Serie A : Juve 1ère avec 32 points, Naples et FIorentina 3ème et 4ème avec 27 points, Lazio 5ème avec 23 points.
12ème journée de Liga : Barcelone 1er avec 34 points, Atletico Madrid second avec 31 points, Real 3ème avec 26 points, Levante 4ème avec 20 points.
12ème journée de Bundesliga : Bayern 1er avec 31 points, Schalke 04 et Eintracht Francfort 2ème et 3ème à 23 points, Borussia 4ème à 22.
Ou quand la Ligue 1 est le seul des cinq majeurs à n’avoir aucune véritable locomotive. A noter que seul l’Allemagne n’a pas un second ayant plus de points que Lyon, tout en ayant une journée de moins.
Est-ce la faute à un championnat trop fermé ? Ou bien la faute à des équipes trop irrégulières, peu habitué à imposer une véritable hiérarchie dans le haut du tableau depuis des années ? Les équipes françaises sont bien plus à l’aise au dos du mur, à réaliser un exploit plutôt qu’à truster régulièrement le haut de l’affiche. Jouer le PSG fait donc office de match de Ligue des Champions pour chacune des équipes, avec une motivation décuplée.
Ainsi, Paris n’arrive pas à imposer son jeu et étaler ses ressources offensives face aux différentes équipes, puis rompre les blocs défensifs rencontrés. La faute à des équipes qui ne laissent peu d’espaces, quelque soit leur standing (Bordeaux, OM, Saint-Etienne). Mais c’est aussi la raison qui fait que Paris n’est pas encore largué. Les autres cadors affichent dans l’ensemble de grandes faiblesses dans l’animation offensive et semblent incapables de véritablement enchaîner les bons résultats.
Très mécontent, Ancelotti a déclaré après-match qu'il y aura du changement. Crédits : Reuters
Paris se cherche un milieuChez les Parisiens, les différentes absences au milieu du terrain n’aident toujours pas à assurer une bonne cohésion entre les joueurs. Matuidi joue trop et commence à avoir une baisse de régime après un début de saison tonitruant, Motta s’est de nouveau blessé, Verratti ne peut pas porter le milieu à lui tout seul, Momo Sissoko peine à retrouver son rythme, tandis que Chantôme ne semble pas en mesure de s’imposer durablement. Il n’est ainsi pas étonnant de voir sans cesse revenir le nom de Daniele De Rossi pour le mercato hivernal.
Quant à Pastore, il a montré contre Rennes qu’il était définitivement plus à l’aise dans une position plus reculée. Il a été le meilleur joueur parisien face aux Bretons, et de loin. Disponible, passeur décisif sur le but de Nenê, il a été le seul parisien a véritablement trouvé ses camarades tout au long du match. Avec le retour d’Ibra, qui semble préférer jouer dans une position reculée, la vraie position de l’Argentin est sans doute un cran en-dessous.
La venue de Troyes samedi prochain au Parc (17h Canal +) arrive à point nommé. Avec 8 points en 13 journées (et une seule victoire face à l’OM), les joueurs de Jean-Marc Furlan semble être l’adversaire idéal pour relancer un PSG en plein doute. D’autant plus que les Parisiens retrouveront Zlatan. Mais gare à un nouveau faux pas. Avec trois revers consécutifs à domicile dont une face à l’avant-dernier, la crise sera totale. En attendant, Paris pourra également se rassurer en allant chercher sa qualif’ pour les 1/8ème de finale de la Ligue des Champions mercredi à Kiev. Un point suffira.
Raphaël Didio