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PSG : Pourquoi Paris n’y arrive pas

Publié le  Par Un Contributeur

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Après le nul à Ajaccio 0-0, Paris a récidivé dimanche soir au Parc face à Bordeaux. Un fond de jeu proche du néant, une absence cruelle d’occasions franches, ce début de saison du PSG est très loin des attentes espérées après le recrutement coûteux réalisé. Débuts d’explications.- Par Raphaël Didio

 

 

Trois nuls en autant de journées, Paris déçoit fortement en ce début de saison. Plus que les résultats, c’est surtout le niveau de jeu inquiétant qui est pointé du doigt. Il est vrai qu’Ancelotti n’a pas eu tous ses joueurs clés à disposition durant la préparation. Il est vrai aussi que certains joueurs, à l’image de Thiago Motta qui effectuait son retour face à Bordeaux, sont loin d’être aptes physiquement. Mais la non-rigueur tactique fait cruellement défaut. Les joueurs semblent perdus sur le terrain, sans cohésion aucune.

 

Bien évidemment, Paris ne pourra pas compter sur le seul Ibrahimovic pour espérer remporter la Ligue 1 et bien figurer en Ligue des Champions. Même si Ancelotti a avoué n’avoir aucune objection quant à une future Ibra-dépendance, le match à Bordeaux devrait lui faire changer d’avis. Le Suédois, de retour de blessure, était bien trop esseulé pour espérer faire la différence. Pis encore, les Nenê et Pastore ont été incapables de faire la différence à ses côtés. L’Argentin a rendu une copie à l’image de la saison précédente, à savoir une prestation trop inégale, manquant d’entrain et de justesse dans le dernier geste.

 

 

Pastore, ici sur sa seule occasion du match entre Sané et Henrique, aura réalisé une copie insipide face aux Girondins

 

Il faut également rendre hommage à Francis Gillot, qui, trois jours après le déplacement à Belgrade, a tenté un coup de poker en alignant une équipe remaniée sur le terrain (Planus, Trémoulinas, Maurice-Belay, Plasil (de retour de blessure, il est vrai) et Gouffran sur le banc notamment), et en composant une stratégie similaire à celle de l’an passée au Parc, à savoir un 3-3-2-1 compact qui a empêché les Parisiens de déployer leur jeu. 

 

 

Les choix d’Ancelotti discutables

 

Le technicien Italien semble têtu et bien décidé à faire marcher son sapin de Noël. Avec l’absence de Lavezzi (suspendu, il sera également absent à Lille), il a décidé de faire (re)monter d’un cran Pastore aux côtés de Nenê et Zlatan. Au milieu, il alignait notamment Matuidi, l’une des rares satisfactions depuis le début de la saison et Thiago Motta effectuait son grand retour - il n’avait pas joué une seule minute depuis sa blessure lors de la finale de l’Euro. Un retour précipité puisque l’ex-Intériste est passé complètement à côté de son match avec une multitude de passes ratées et un apport à la récupération très léger.

 

Enfin, la surprise était la première titularisation en match officiel du jeune Adrien Rabiot, 17 ans, quand tout le monde attendait Marco Verratti. Mais le jeune Italien était en légère bisbille avec Ancelotti qui lui a reproché à l’entrainement de trop conserver le ballon. Résultat, Verratti a légèrement envoyé paitre son coach, ce qui a forcément déplu à celui-ci et a décidé de le faire rentrer à seulement dix minutes du terme. 

 

 

Une première prometteuse pour Adrien Rabiot, à seulement 17 ans (avec le ballon, Jallet à droite). Photo : C. Gavelle/PSG

 

 

La titularisation de Rabiot posait un autre problème de taille : trois gauchers au milieu du terrain. Mais plus que ça, le jeune joueur s’est montré incapable de créer quoi que ce soit à ce poste de relayeur droit. Bien que techniquement adroit, il ne pouvait s’empêcher de ralentir le jeu en se remettant constamment sur son bon pied et créait rarement le décalage sur son côté avec ses partenaires. Mais Rabiot a tout de même livré une prestation honnête pour sa première apparition en Ligue 1.

 

Non, le vrai problème de ce PSG, c’est que Paris n’ose plus jouer sur les côtés. Depuis le double contre fatal des Lorientais suites à deux montées de Jallet, Ancelotti a probablement dû calmer les ardeurs de ses latéraux à monter régulièrement. Résultat, le Capitaine et Maxwell aux postes de latéraux ont affiché une prestation indigne. Rares furent leurs montées, défensivement loin d’être rassurants, ils ont été clairement un handicap dans la construction du jeu parisien, ne proposant que trop rarement des dédoublements ave leurs milieux excentrés (Matuidi/Rabiot) ou les plus offensifs (Pastore/Nenê).

 

Paris sans Ménez n’est plus la même équipe

 

La non-titularisation de Ménez a été handicapante. Son entrée en jeu a d’ailleurs redonné un peu de tonus au jeu parisien, étant le seul à pouvoir faire la différence à tout moment avec Zlatan, grâce à ses accélérations et ses perforations de défense dont il est coutumier du fait. Ancelotti rechigne à jouer dans un simple 4-5-1, mais il est vrai que Pastore en 10 n’est que trop rarement à son avantage. Enfin, il faudra également attendre le retour à son meilleur niveau de Thiago Motta, mais aussi de Momo Sissoko, qui fera son retour dans les semaines à venir. Avec ces deux joueurs au milieu dans une condition physique optimale, Paris devrait retrouver un peu de contrôle sur les matchs.

 

 

Bien pris par la défense Girondine, Ménez aura tout de même beaucoup apporté dès son entrée en jeu. Photo : C. Gavelle/PSG

 

 

D’ici là, Ancelotti a encore du travail et devra dès dimanche à Lille, pas non plus au meilleur de sa forme, remédier à la situation et empocher sa première victoire avant la trêve internationale. Les absences de Motta et Sissoko ne sont finalement qu’un prétexte tant l’effectif est pléthorique. Ancelotti paie-t-il alors sa méconnaissance du championnat français ? Possible, car depuis son arrivée en janvier, le Paris version Ancelotti n’a pas montré un visage très flamboyant à l’exception de quelques rencontres. Il faut du temps, certes, pour les automatismes et pour que les joueurs retrouvent une certaine fraicheur physique. Mais les automatismes ont bon dos, d’autant plus que la majorité des joueurs se connaissent depuis la saison passée. Au coup d’envoi, seul Zlatan et Rabiot ne figurait pas dans l’effectif la saison passée…

 

Paris devrait commencer à montrer un autre visage après la première trêve internationale et la réception de Toulouse. Après ça, plus le droit à l’erreur. La Ligue des Champions reprendra ses droits (tirage au sort vendredi) et Paris n’aura plus de temps à perdre.

 

Raphaël Didio