Paris perd du poids sur la scène économique mondiale
Publié le Par Raphaël Didio
L’Ile-de-France est en perte de vitesse sur la scène économique mondiale d’après un rapport qui sera rendu public mercredi 21 mai.
Le Monde a mis la main sur un rapport de la Chambre de commerce et d’industrie Paris-Ile-de-France (CCIP-IDF) et de Paris capitale économique, qui sera rendu public mercredi 21 mai. D’après ce rapport, la croissance est « languissante », l’attractivité « se détériore » et « sa dynamique touristique s’essouffle. » L’analyse se base sur les ressorts du dynamisme de seize grandes métropoles mondiales. L’étude démontre que celles qui valorisent leurs « avantages comparatifs » restent compétitives. « Le caractère généraliste et peu différencié du modèle économique francilien (…) nourrit un cercle vicieux de faible attractivité », pointe l'étude. La CCIP-IDF conclut qu'« il y a urgence » à changer la « stratégie économique » de l'Ile-de-France.
Pour cela, il est essentiel de valoriser ses points forts comme le tourisme et les industries du luxe. Ainsi, ce sont plusieurs indicateurs qui mènent à diagnostiquer le « déclassement » de l’Ile-de-France dans le palmarès des grandes métropoles. Entre 2000 et 2010, sa croissance « a été plus faible que beaucoup d’autres villes mondiales ». Le PIB par habitant a augmenté de seulement 0,8 % contre 1,4 % pour New York et 2,7 % pour Londres. Les projections de croissances actuelles n’indiquent qu’une hausse de 1 % entre 2010 et 2030. Moins d’investissements en provenance de l’étranger
Le souci majeur provient des investisseurs étrangers, qui sont de moins en moins à être attiré par l’Ile-de-France. Cette dernière est passée de la 4e place en 2008 à la 7e position en 2013 des villes accueillant des projets financés par des capitaux internationaux. Une baisse significative de plus de 40 % entre 2008 et 2012, qui pose un réel problème, puisqu’un emploi sur cinq dans la région dépend des capitaux à l’international.
Concernant le tourisme, si la ville de Paris a enregistré un record de fréquentation en 2013, elle est aussi celle qui « a connu la plus faible croissance en nombre de visiteurs depuis 2010 » parmi les dix villes les plus visitées au monde. Sa fréquentation touristique n’en fait que la troisième ville mondiale pour la fréquentation touristique. Pourtant, la semaine passée, la mairie de Paris avait déclaré que la capitale de l’Hexagone était la ville la plus visitée au monde. Enfin,, elle n’est que 5e concernant les dépenses des touristes. Compte tenu du potentiel de la Ville Lumière, de forts progrès sont possibles. A la condition d’y mettre les moyens… Une place financière en danger mais des points forts à faire valoir
Mais le plus grand danger provient de la place financière. A la 11e place mondiale en 2007, elle n’est plus que 26e d’après le Global Financial Center Index, cité dans l’étude. « On assiste au transfert lent mais continu des activités financières de Paris vers Londres. Or, il n'y a pas de grande métropole mondiale sans une place financière forte », note Pierre Simon, président de Paris capitale économique. Ainsi, l’IDF attire moins de sièges sociaux d’entreprises étrangères que Londres, Bruxelles ou encore Amsterdam. C’est le niveau élevé de la fiscalité sur les entreprises, le plus élevé d’Europe, qui pénalise la région, mais aussi le prix des logements. Paris doit donc compenser largement par ses points forts.
Le tourisme, donc, mais aussi le luxe, qui représentent 80 000 emplois dans la région grâce à ses industries (joaillerie, maroquinerie, parfumerie. « Dans le monde de l'immatériel dans lequel nous sommes, Paris a une image unique qui est celle de l'élégance, de l'art de vivre, du luxe et qui est au coeur du “soft power” de l'Ile-de-France », estime Pascal Morand, directeur général adjoint de la CCIP-IDF. « Paris fait rêver, Paris fait vendre », précise le rapport. Dans un colloque conclu par Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères, la CCIP-IDF, qui s’appuiera sur le rapport, devrait plaider pour la levée de « l'interdiction du travail dominical, dans certaines zones et dans les gares ». Paris doit se « positionner comme destination leader du tourisme de shopping. » « Une gouvernance unique et lisible »
La renommée de la capitale doit bénéficier à d’autres secteurs, comme l’automobile, le mobilier, les biens de consommation et l’agroalimentaire, en jouant sur « la réputation de Paris, synonyme de créativité et d'excellence, l'économie francilienne peut capter une clientèle française et internationale à hauts revenus, la région doit avoir une production qui monte en gamme », assure M. Morand, chargé des études à la CCIP-IDF. L’étude démontre également que « la réussite des grandes métropoles mondiales repose notamment sur une gouvernance unique et lisible », indique Pierre Antoine-Gailly, président de la CCIP-IDF.
Un pilotage économique de Paris et de l’Ile-de-France « lisible », sur le modèle du Grand Londres ou de New York, est préconisé par la Chambre consulaire, un établissement public d’Etat ayant pour rôle de représenter les acteurs du secteur privé des différents secteurs économiques. Elle exerce pour leur compte des activités d’appui comme le développement du territoire. Si la région francilienne stimule son modèle économique, la CCIP-IDF estime que ce ne sont pas moins de 50 000 emplois qui pourraient être créés annuellement d’ici quinze ans.
Pour cela, il est essentiel de valoriser ses points forts comme le tourisme et les industries du luxe. Ainsi, ce sont plusieurs indicateurs qui mènent à diagnostiquer le « déclassement » de l’Ile-de-France dans le palmarès des grandes métropoles. Entre 2000 et 2010, sa croissance « a été plus faible que beaucoup d’autres villes mondiales ». Le PIB par habitant a augmenté de seulement 0,8 % contre 1,4 % pour New York et 2,7 % pour Londres. Les projections de croissances actuelles n’indiquent qu’une hausse de 1 % entre 2010 et 2030. Moins d’investissements en provenance de l’étranger
Le souci majeur provient des investisseurs étrangers, qui sont de moins en moins à être attiré par l’Ile-de-France. Cette dernière est passée de la 4e place en 2008 à la 7e position en 2013 des villes accueillant des projets financés par des capitaux internationaux. Une baisse significative de plus de 40 % entre 2008 et 2012, qui pose un réel problème, puisqu’un emploi sur cinq dans la région dépend des capitaux à l’international.
Concernant le tourisme, si la ville de Paris a enregistré un record de fréquentation en 2013, elle est aussi celle qui « a connu la plus faible croissance en nombre de visiteurs depuis 2010 » parmi les dix villes les plus visitées au monde. Sa fréquentation touristique n’en fait que la troisième ville mondiale pour la fréquentation touristique. Pourtant, la semaine passée, la mairie de Paris avait déclaré que la capitale de l’Hexagone était la ville la plus visitée au monde. Enfin,, elle n’est que 5e concernant les dépenses des touristes. Compte tenu du potentiel de la Ville Lumière, de forts progrès sont possibles. A la condition d’y mettre les moyens… Une place financière en danger mais des points forts à faire valoir
Mais le plus grand danger provient de la place financière. A la 11e place mondiale en 2007, elle n’est plus que 26e d’après le Global Financial Center Index, cité dans l’étude. « On assiste au transfert lent mais continu des activités financières de Paris vers Londres. Or, il n'y a pas de grande métropole mondiale sans une place financière forte », note Pierre Simon, président de Paris capitale économique. Ainsi, l’IDF attire moins de sièges sociaux d’entreprises étrangères que Londres, Bruxelles ou encore Amsterdam. C’est le niveau élevé de la fiscalité sur les entreprises, le plus élevé d’Europe, qui pénalise la région, mais aussi le prix des logements. Paris doit donc compenser largement par ses points forts.
Le tourisme, donc, mais aussi le luxe, qui représentent 80 000 emplois dans la région grâce à ses industries (joaillerie, maroquinerie, parfumerie. « Dans le monde de l'immatériel dans lequel nous sommes, Paris a une image unique qui est celle de l'élégance, de l'art de vivre, du luxe et qui est au coeur du “soft power” de l'Ile-de-France », estime Pascal Morand, directeur général adjoint de la CCIP-IDF. « Paris fait rêver, Paris fait vendre », précise le rapport. Dans un colloque conclu par Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères, la CCIP-IDF, qui s’appuiera sur le rapport, devrait plaider pour la levée de « l'interdiction du travail dominical, dans certaines zones et dans les gares ». Paris doit se « positionner comme destination leader du tourisme de shopping. » « Une gouvernance unique et lisible »
La renommée de la capitale doit bénéficier à d’autres secteurs, comme l’automobile, le mobilier, les biens de consommation et l’agroalimentaire, en jouant sur « la réputation de Paris, synonyme de créativité et d'excellence, l'économie francilienne peut capter une clientèle française et internationale à hauts revenus, la région doit avoir une production qui monte en gamme », assure M. Morand, chargé des études à la CCIP-IDF. L’étude démontre également que « la réussite des grandes métropoles mondiales repose notamment sur une gouvernance unique et lisible », indique Pierre Antoine-Gailly, président de la CCIP-IDF.
Un pilotage économique de Paris et de l’Ile-de-France « lisible », sur le modèle du Grand Londres ou de New York, est préconisé par la Chambre consulaire, un établissement public d’Etat ayant pour rôle de représenter les acteurs du secteur privé des différents secteurs économiques. Elle exerce pour leur compte des activités d’appui comme le développement du territoire. Si la région francilienne stimule son modèle économique, la CCIP-IDF estime que ce ne sont pas moins de 50 000 emplois qui pourraient être créés annuellement d’ici quinze ans.