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Le Parlement européen avide de révélations sur les prisons secrètes de la CIA.

Publié le  Par Jennifer Declémy

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Mardi dernier, les députés européens ont adopté une résolution visant à connaître la vérité sur les prisons secrètes de la CIA, sans vraiment cependant attendre des résultats.

A une écrasante majorité, les députés européens ont adopté mardi dernier une résolution (par 568 voix contre 34 contre et 77 abstentions) visant à demander aux états membres de l'Union européenne "d'enquêter sur l'existence de prisons ou d'installations secrétes sur leur territoire où des personnes auraient pu être détenues en vertu du programme de restitution de la CIA".

 

Ce n'est qu'une résolution, et elle a peu de chances d'aboutir à quelque chose de concret. Cependant, cette résolution précède la publication d'un rapport qui détaille les opérations secrètes de la CIA au lendemain des attentats du 11 septembre, et ainsi lève le voile sur une des plus importantes atteintes qu'il y ait eu ces dix dernières années aux libertés et des droits des citoyens.

 

Si l'on ne sait pas grand chose de concret sur les opérations secrètes menées par la CIA, on pense savoir en revanche qu'il y a eu environ une soixantaine de pays qui auraient été complices des Etats-Unis dans la perpétration d'actes de torture, de détentions illégales, transferts ou enlèvements. Or, "si elles sont pratiquées de manière répandue ou systématique, les détentions secrètes, qui équivalent à des disparitions forcées, peuvent être considérées comme un crime contre l'humanité" constate l'eurodéputée Hélène Flautre.

 

Certains pays de l'Union européenne ont commencé à collaborer avec le Parlement pour faire la lumière sur ces questions gênantes : l'Allemagne, le Danemark, la Finlande, l'Irlande ou encore la Lituanie acceptent de répondre aux questions et requêtes des eurodéputés. Cependant, le Parlement européen constate qu'à tous les niveaux, ses parlementaires ont bien du mal à avoir accès à l'information, et même face au Conseil européen qui a d'ailleurs tenté d'induire en erreur les eurodéputés en fournissant des informations fausses ou tronquées. Le Royaume-Uni, le Danemark, la Pologne et la Roumanie sont eux suspectés d'avoir collaboré avec les Etats-Unis.

 

Cette initiative du Parlement européen n'est cependant pas la première du genre : en 2007 déjà un rapport mettait en exergue les atteintes aux droits des personnes perpétrés sur le sol européen, mais aussi le fait que la plupart des états membres étaient au courant de ces violations américaines du droit international. Sans que rien n'ait été changé depuis.....