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Réchauffement climatique : l'agriculture victime, cause et... solution

Publié le  Par Patrick Béguier

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A l'approche de la COP21, Paris Dépêches a décidé de donner la parole à Bruno Parmentier pour qu'il aborde le difficile dossier du réchauffement climatique sous l'angle de l'agriculture et de l'alimentation. Rappelons qu'il est l'un des meilleurs spécialistes français dans ces deux domaines.

    L’agriculture et le climat sont intimement liés et interdépendants. L’agriculture est ainsi triplement concernée par le phénomène actuel du réchauffement climatique, alors qu’elle devra fournir un effort considérable pour augmenter de 70 % sa production dans les prochaines décennies, pour faire face à la hausse de la population (nous devrions être plus que 9,5 milliards en 2050) et à celle des classes moyennes, qui se mettent à consommer de façon immodérée les produits animaux (viande, laitages et œufs). En fait, l’agriculture en est tout à la fois :   Victime : c’est une des activités humaines qui va le plus souffrir des effets du réchauffement, lequel compromettra gravement son développement dans de nombreuses régions du monde.   Cause : elle est un des acteurs majeurs de ce réchauffement, car elle émet à elle seule entre 20 et 25 % des gaz à effet de serre d’origine humaine.   Solution : elle détient un des seuls outils disponibles pour contribuer à résoudre le problème : la réduction de la teneur en gaz carbonique via sa fixation dans les arbres et le sol.  Bruno Parmentier, que nos internautes connaissent bien, nous propose, selon ce schéma aussi clair que pédagogique, une contribution au débat qui aura lieu lors de la conférence internationale de Paris sur le climat. Il est l'auteur de Nourrir l'humanité, de Faim zéro (éd. La Découverte), de Manger tous et bien (éd. du Seuil) et il est l'administrateur de diverses ONG.  Voici la première partie de son analyse :   1- L’agriculture est une des premières victimes du réchauffement de la planète   L'agriculture est une activité qui au sens strict « occupe » la planète en utilisant à plein les éléments naturels (soleil, pluie, vent, température) ; elle est donc particulièrement sensible aux changements climatiques. Bien entendu, ce phénomène aura des conséquences dans les pays tempérés. Mais elles resteront néanmoins… tempérées ! Il n'en est pas de même en Afrique subsaharienne, au Moyen-Orient, ou en Asie, qui vont subir de plein fouet les conséquences de nos inconséquences : cyclones, canicules, avancée des déserts, inondation des deltas fertiles, baisse des rendements, augmentation du risque sanitaire, etc. Cela va rendre beaucoup plus difficile à atteindre l’objectif de tripler la production agricole en Afrique et de la doubler en Asie d'ici le milieu du siècle… Notre mode occidental de vie, avec ses biftecks, ses 4/4 et son air conditionné, risque bien de faire avancer la faim dans le monde, ou tout du moins d'empêcher de la diminuer.   1A- EN FRANCE, ON DEVRAIT POUVOIR S’ADAPTER A DES CONDITIONS SENSIBLEMENT DIFFERENTES   L’agriculture française devrait pouvoir s’adapter, moyennant de nombreux ajustements. Ainsi le climat océanique qui baigne l’ouest de la France va disparaitre progressivement. Le tiers sud du pays souffrira de plus en plus de problèmes d’eau et d’étés beaucoup plus chauds. Les agricultures irriguées du sud des Alpes et du nord des Pyrénées vont souffrir, et les conflits pour l’utilisation de l’eau s’exacerber. Dans ces régions, la culture intensive du maïs irrigué sera menacée à terme. D'ici quelques décennies, quand il n'y aura plus d’eau l'été dans la Garonne, à l'image des rivières du sud-est, une bonne partie de l'agriculture du sud-ouest devra se transformer.  Dans les deux tiers nord de la France, on aura à la fois davantage d’eau l’hiver (et d’inondations) et davantage de sécheresse et de chaleur l’été. Le Bassin parisien ou le Pas-de-Calais devraient connaître le climat actuel de Midi-Pyrénées, et on sera probablement obligés de mieux y gérer l’eau pour en stocker davantage l’hiver afin d’en disposer l’été (notamment dans le sol, via les techniques d’agroforesterie et de couverture permanente des sols, ou dans des retenues collinaires), et dans tous les cas de mieux l’économiser (par exemple via les techniques d’arrosage au goutte-à-goutte, y compris pour le maïs).   Canicule et parasites… tropicaux   La première canicule hexagonale de l'année 2015 s’est produite avant la récolte de blé, une occasion de prendre conscience que même cette culture emblématique de la civilisation française peut être menacée. N’oublions pas que la canicule française de 2003 n’avait pas touché que les personnes âgées : elle avait également provoqué entre 20 % et 30 % de baisse de la production agricole. Plus généralement, on estime que la progression des rendements du blé et du maïs a été amputée respectivement de 5,5 % et de 3,8 % entre 1980 et 2010, à cause des vagues de chaleur et de la modification des régimes pluviométriques. Ce phénomène va se poursuivre et s’accélérer et ce sont les régions tropicales qui vont souffrir le plus. Les experts estiment néanmoins que dans les pays industrialisés, les effets positifs pourraient dominer, grâce par exemple à la mise en culture d’une partie de la Sibérie et du Nord canadien, et que la production totale des pays développés pourrait augmenter de 5 à 10 %. On va probablement assister à un développement important des maladies cryptogamiques ou fongiques (causées par des champignons parasites) : rouille, oïdium, tavelure, mildiou, gravelle, fusariose... et par des attaques de parasites tropicaux, sans savoir si nous trouverons rapidement des parades efficaces et sans danger. Par exemple, on a vu depuis 2014 que la production européenne d’huile d'olive (qui représente 73 % du total mondial), est extrêmement menacée par des attaques bactériennes et d’insectes parasites favorisées par une succession d'étés chauds et humides. De même, des arbres qu’on croyait durablement installés et emblématiques dans leurs régions, comme les palmiers de la Côte-d’Azur ou les platanes de Midi-Pyrénées, commencent à subir les attaques dévastatrices du charançon rouge tropical ou du chancre coloré. Le buis lui-même, qui ornait les jardins « à la française » depuis des siècles, semble menacé par la pyrale.   Des menaces sur l'élevage français   L'élevage français souffrira aussi, de la chaleur bien sûr, et de la raréfaction du fourrage en cas de déficit ou d’excédent d’eau au printemps. C’est ainsi qu’en 2003, puis en 2011, on a manqué gravement de fourrage et que, faute de mieux, les agriculteurs se sont solidarisés pour transporter des milliers de tonnes de paille issue des zones céréalières vers les zones d'élevage. La paille est un aliment pauvre en sucres solubles, en matières azotées, en minéraux et en vitamines, encombrant et peu digestible, mais elle permet de faire face au plus pressé, en y ajoutant des compléments alimentaires. On a utilisé également au maximum les sous-produits de l’industrie agro-alimentaire (pulpes de betteraves, lactosérum, drêches de brasserie, pommes, carottes, pommes de terre), une pratique qui pourrait devenir courante. Mais le risque le plus important pour l'élevage est le risque sanitaire, car plus il fera chaud, plus on aura droit à toutes les maladies des pays chauds. Dans son rapport d'avril 2005, l’AFSSA (Agence française de sécurité sanitaire des aliments) identifiait déjà six affections dont l'incidence est susceptible d'être modifiée par le changement climatique :  La fièvre catarrhale ovine, ou maladie de la langue bleue, propagée par un diptère suceur de sang, qui progresse nettement ces dernières années sur le pourtour méditerranéen. En 2006-2008, elle est remontée dans le nord de l’Europe (Allemagne, Pays-Bas, Belgique, et, en France le Nord-est et le Pays basque), où elle a tué plusieurs milliers d’animaux.  La peste équine se transmet selon un schéma proche mais tue, actuellement, 90 % des animaux infectés ; elle est pour le moment cantonnée en Afrique centrale et Afrique du Sud. En Europe, la maladie a pour le moment été éradiquée depuis 1991 grâce à de nombreuses vaccinations mises en place en Espagne et au Portugal, les deux pays touchés.  La fièvre de la vallée du Rift se transmet par différentes espèces de moustiques susceptibles de remonter en Europe avec le réchauffement ; endémique en Afrique, elle peut également affecter l'homme.  Tout aussi dangereuse, la fièvre du Nil occidental, également transmise par des moustiques après incubation sur des oiseaux migrateurs venant d’Afrique. Elle a été repérée durant l’année 2000 en Camargue, où elle a tué 21 chevaux. En 2003, 2 chevaux ont succombé dans le Var et 7 humains ont été infectés.   Autre maladie qui prend de l’ampleur avec le changement climatique, la leishmaniose. Transmise par des diptères, elle se développe très rapidement en Afrique du Nord et touche désormais régulièrement les canards du sud de la France. Les hommes qui sont piqués développent des boutons provoquant des lésions irréversibles. Non soignée, cette maladie devient mortelle. On enregistre actuellement de l’ordre de 2 millions de nouveaux cas humains par an, répartis dans 88 pays.  Enfin, la leptospirose, véhiculée par une bactérie présente dans l'urine des rongeurs, pourrait se diffuser dans les cours d'eau durant les années où il ne gèlera pas suffisamment. En 2003, on a enregistré en France 37 hospitalisations et 2 décès.  Et ne parlons pas des risques de voir les invasions de criquets se répandre au nord de la Méditerranée, avec les désastres écologiques que provoquent ces nuages de dizaines de millions d’insectes qui peuvent parcourir 200 Km en une journée, dévastant la flore naturelle et les champs cultivés !   1B- MAIS DES ETES CHAUDS PEUVENT AUSSI PROVOQUER DES PRODUCTIONS RECORD   L'homme n'a pas dit son dernier mot, et on trouvera certainement des variétés génétiques de plantes qui résisteront davantage aux nouvelles conditions atmosphériques (chaleur, sécheresse, humidité). On pourra également adapter nos pratiques culturales : arrosage au goutte-à-goutte, couverture permanente des sols, agro foresterie, etc. De même pour les animaux : par exemple les troupeaux laitiers issus du croisement de zébus Gir indiens avec des vaches hollandaises Prim’holstein (race Girolanda) se révèlent à la fois productifs et résistants à la chaleur au Brésil. Sans compter que mettre les vaches à l’ombre, via l’agroforesterie, a fait ses preuves depuis longtemps, par exemple en Normandie où elles se regroupent spontanément sous les pommiers aux heures chaudes de la journée !   Du vin anglais ou norvégien !   Si l’on met au point des protections sanitaires efficaces dans les pays européens, on peut également assister à un fort développement de la production, preuve que rien n’est joué. Car, si les plantes disposent de suffisamment d’eau, davantage de soleil peut signifier aussi davantage de photosynthèse. Passons en revue certaines productions emblématiques de l’agriculture française : Là où le maïs disposera d’assez d’eau, on pourra espérer une bonne production, car cette plante originaire d’Amérique centrale tropicale humide supporte soleil et chaleur. Mais, contrairement au blé qui, sous nos latitudes « boit quand il pleut » (entre mars et mai), elle a besoin d’eau en juillet-août. En conséquence, sans eau l'été, plus de maïs ! Il est donc probable que cette culture sera menacée dans le sud-ouest, sauf variétés moins gourmandes en eau, ou irrigation au goutte à goutte. Le plus raisonnable risque d’être le passage à une autre plante tropicale, mais provenant du tropique aride, le sorgho, qui a naturellement moins besoin d’eau l’été. La situation du blé, plante originaire de pays plus tempérés, est fort différente, car elle supporte mal la grande chaleur et risque de voir sa production baisser. En effet, au-delà de 25° les grains risquent « l’échaudage » (arrêt plus ou moins total de leur remplissage ou de leur maturation, ce qui conduit à des grains ridés et de faible poids spécifique).  La vigne, elle, déjà menacée en Espagne et en Italie, va progressivement remonter d’Europe du sud à l’Europe du nord. En Languedoc, dans le Bordelais et dans la vallée du Rhône, on note une augmentation du taux d’alcool, signe de grande chaleur. Il faudra probablement autoriser une certaine irrigation, pratique quasiment interdite en France, sauf pour les « vins de pays », et procéder à certaines adaptations génétiques, car l’échaudage, ou « grillage », affecte les grappes de raisin au cours des journées très chaudes d'été, qui font que les baies se flétrissent et se dessèchent sous l'action de la sécheresse et de l'insolation. En revanche en Champagne, en Bourgogne et dans la vallée de la Loire, on devrait voir la production augmenter à la fois en qualité et en volume. Mais de nouveaux concurrents vont apparaître… par exemple en Angleterre, Belgique ou Danemark, voire même en Suède et en Norvège.   Des forêts en mutation   Une production aussi spectaculaire que celle de la forêt landaise, la plus grande forêt d’Europe, mérite d’être réévaluée de près. Notons que le nom de cette région, les Landes, montre bien que ce n’était pas historiquement une zone forestière. Dans cette région de végétation herbacée et de marais, on pratiquait l'élevage extensif de moutons, au milieu des moustiques, et on avait même inventé les échasses pour que les bergers ne se mouillent pas trop les pieds. C'est alors qu'on a trouvé un produit de substitution prodigieux : le pin maritime, qui pousse facilement dans cette zone sablonneuse grâce à ses racines horizontales, ce qui a permis d'assécher les marais et d'assainir la région. Mais il s’agit d’une production « en dur » et de long terme, et il faut compter une quarantaine d'années avant de récolter le bois (car dorénavant, la récolte de la sève pour l'industrie chimique est passée de mode). En revanche, la situation de cette région, adossée à l'océan Atlantique avec des vents dominants de l'ouest, la rendent particulièrement sensible aux tempêtes. Celles de décembre 1999, Lothar et Martin, ont détruit près de 30 % des pins, et Klaus, 10 ans plus tard, en janvier 2009, a abattu plus de la moitié de ce qui restait. Qui va croire, avec le réchauffement de la planète, qu’il n'y aura plus de tempête dans les Landes dans les 40 ans qui viennent et qu'on pourra récolter sans problème les arbres qui ont été replantés après Klaus ? La menuiserie est donc maintenant sérieusement menacée dans cette région. Il faudra probablement y relire nos classiques comme la fable du Chêne et du roseau, et y produire dorénavant des plantes qui « plient mais ne rompent pas », comme les taillis à croissance rapide destinée à produire des agrocarburants de deuxième génération… D’une manière générale, les forêts sont à l’aube d’une gigantesque mutation en Europe. D’ici la fin du siècle, la Normandie, aujourd’hui couverte de hêtres, pourrait bien devenir la patrie des pinèdes. Ayant besoin de beaucoup d’eau, le hêtre se montre peu résistant à la sécheresse et s’avère incapable de lutter contre l’augmentation du gaz carbonique. Au cours du XXIe siècle, cette espèce risque donc fort de migrer vers le nord-est de la France, puis de l’Europe. Le chêne-vert, lui, déserterait la Provence pour s’imposer en Bretagne et les derniers pins montagnards gagneraient les plus hauts sommets.  Par ailleurs, les phénomènes liés à l’arrivée du printemps surviennent en moyenne deux à trois jours plus tôt à chaque décennie. Par exemple, les arbres fruitiers de la vallée du Rhône fleurissent entre une et trois semaines plus tôt depuis ces dernières trente années. De même, dans la même région, la date des vendanges a avancé de 19 jours en 50 ans. Enfin, les arbres gardent plus longtemps leurs feuilles. Le problème est de s’assurer que l’ensemble des paramètres écologiques maintiennent leur calendrier à la même vitesse car par exemple si les arbres fleurissent avant que ne commencent à travailler les insectes qui les fécondent, il y aura problème, sans parler du risque accru d’exposition aux coups de gel tardifs.   La pomme de terre a la patate !   Prenons un autre exemple particulièrement significatif : la pomme de terre. Originaire des hauts-plateaux andins, froids et secs, elle supporte mal les étés chauds et humides. Elle est alors très sensible à une maladie « cryptogamique » causée par un microorganisme, qui attaque également, entre autres, la tomate et la vigne : le mildiou. Celui-ci se manifeste par des taches brunes ou une apparence de moisissures blanches et cotonneuses, suivies d'un flétrissement général de la feuille, puis de toute la plante. Le tubercule atteint pourrit rapidement, tout en dégageant une odeur désagréable et forte. Dans une période relativement récente, le mildiou tuait ! Le cas le plus spectaculaire se produisit en Irlande entre 1845 et 1848 quand la production de pommes de terre, aliment de base de la population, dégringola de 14 000 à 2 000 tonnes. Désormais, on sait traiter le mildiou, et on ne risque donc plus la famine. Y compris en agriculture biologique, où les fongicides à base de sulfate de cuivre ou d’iode, ou encore de bicarbonate de soude, avec du savon à vaisselle, font merveille, sans oublier les fongicides de synthèse pour les non bios. Mais… un nouveau phénomène se fait jour lors des étés chauds et humides, comme celui de 2014 : l’augmentation de la productivité à l’hectare, aux conséquences également désastreuses, non plus pour la vie des consommateurs, mais pour les revenus des producteurs. En effet la plante, lorsqu’elle n’est plus attaquée, profite largement de ces conditions climatiques qui lui permettent un meilleur développement. Entre 1960 et 1990, en France, le rendement moyen était déjà passé de 20 à 33 tonnes. En 2000 il avait encore grimpé à 42 tonnes. En 2014, année chaude et humide, on a dépassé les 50 tonnes en France, et même les 56 tonnes en Belgique ! Mais le problème est que la pomme de terre ne peut pas être conservée d’une année sur l’autre. Du point de vie de sa commercialisation, elle ressemble davantage à un légume : une mauvaise récolte ou une légère baisse de la production provoque une envolée des prix, tandis qu’à l’inverse, les prix chutent brusquement les « bonnes » années, surtout si les cours soutenus les années précédentes avaient incité les producteurs à augmenter les surfaces de production. Dans les pays producteurs du nord-ouest européen, la production totale est passée en 2014 de 24,2 millions de tonnes à 28,6 (+ 18 %), alors que la demande n’a absolument pas bougé. Résultat, le prix de vente de la pomme de terre de consommation, qui était de l’ordre de 300 € la tonne en 2012, et de 200 € en 2013, est tombé entre 35 et 90 € la tonne fin 2014, ce qui parfois ne paye même plus le coût de la récolte. Preuve que tout reste possible avec le réchauffement climatique : la ruine des paysans… ou celle des consommateurs. Cependant, au prix d’un certain nombre de changements de pratiques agricoles ou de types de production qu’il est maintenant urgent de mettre en œuvre, rassurons-nous donc : la faim n’est quand même pas prête de menacer les Français.   N.B. : les intertitres sont de la rédaction.   À suivre, le mercredi 4 novembre, sur Paris Dépêches : l'angoissant problème de la pêche