Investissements étrangers : du mieux pour la France mais…
Publié le Par Antoine Sauvêtre
Les investissements étrangers en France ont progressé en 2013 après deux années consécutives de baisse. Mais la France perd encore du terrain sur ses principaux concurrents européens. L’enjeu : attirer les projets des pays émergents.
Certes la France a inversé la tendance. Avec une hausse de 9% du nombre de projets étrangers dans l’Hexagone en 2013 selon le baromètre de l’attractivité du cabinet EY, le pays a mis fin a deux années difficiles qui avaient vu les pays étrangers partir du territoire. L’implantation ou l’extension de 514 sites d’entreprises étrangères, principalement venues d’Europe et des Etats-Unis, ont notamment permis de créer 14 122 emplois sur l’année, moins qu'au Royaume-Uni (27 953) mais plus que l’Allemagne.
L’écart se creusePour autant, cette bonne nouvelle cache une autre réalité. Car en Europe, alors que la France se plaçait juste derrière le Royaume-Uni en nombre d'investissements étrangers il y a seulement 4 ans, elle se retrouve aujourd’hui derrière l’Allemagne. Et cette année encore, l’écart se creuse. La France fait même partie des pays les moins toniques en Europe. Au total, sur les 42 pays européens recensés dans cette étude, le continent a accueilli 3 955 implantations étrangères, un record historique. La France se contente de 13% d’entre eux.
Les pays émergents encore frileux
Les projets venus d’Inde, de Chine ou du Brésil expliquent notamment cet écart entre la France et ses deux principaux concurrents économiques européens. En effet, les pays émergents ne semblent pas encore rassurés par l’état économique de la France, alors qu’ils investissent massivement en Angleterre ou en Allemagne. En 2013, les pays émergents ont lancé 313 implantations en Europe. L’Allemagne en a attiré 107, soit plus d’un tiers. Le Royaume-Uni en a grappillé 87, principalement venus d’Inde alors que la France atteint difficilement le nombre de 19 projets de pays émergents, la plupart en provenance de Chine.
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Le 17 février, durant le Conseil de l’attractivité, François Hollande avait annoncé la couleur : « le premier défi est de faire venir davantage d’investissements des pays émergents ». Si la France peut toujours se satisfaire d’attirer les entreprises américaines et chinoises, elle doit désormais convaincre les pays investisseurs et plus seulement ses partenaires traditionnels.