Alstom : l’Elysée convoque Montebourg, Royal et Valls
Publié le Par Antoine Sauvêtre
Le premier ministre et les ministres de l’Economie et de l’Ecologie participent, ce lundi 19 mai, à une réunion à l’Elysée au sujet du rachat d’Alstom alors que la proposition de l’allemand Siemens se précise.
« Faire le point » ou mise au point ? D’après l’Elysée, la raison de la convocation du premier ministre Manuel Valls, du ministre de l’Economie Arnaud Montebourg et de la ministre de l’Ecologie Ségolène Royal auprès du président de la République est de « faire le point sur le dossier Alstom ». Pour autant, le chef de l’Etat risque également d’évoquer les positions contradictoires de ses différents ministres sur la question du rachat du groupe français.
Rail et énergieMais la réunion intervient également alors que le groupe allemand Siemens est sur le point de finaliser, selon l’agence Reuters, une offre de reprise qui pourrait être présentée dans la semaine. Celle-ci permettrait de séparer la partie énergie de celle du rail. Précisément, Siemens s’emparerait des activités énergétiques d’Alstom et céderait ses activités ferroviaires au groupe français. En revanche, les actifs français dans l’éolien et le nucléaire seraient cédés à Areva pour préserver l’indépendance énergétique de la France, chère au gouvernement français. Enfin, pour limiter son emprise, Siemens proposerait à l’Etat français de passer de 0,9% à 10% dans le capital d’Alstom.
Décision fin maiDe son côté, le conseil d’administration d’Alstom s’est donné jusqu’à la fin mai pour étudier les différentes propositions de rachat. Pour le moment, c’est l’américain General Electric qui tient la corde avec une proposition à 12,35 milliards pour la partie énergie. Siemens ayant jusqu’ici valorisé la branche énergie d’Alstom à 10,6 milliards d’euros. Mais l’Etat, qui « a forcément son mot à dire » selon François Hollande, privilégie un rachat par un groupe européen. L’enjeu pour le chef de l’Etat est de favoriser l’offre qui « sera [la] plus favorable à la création d’activité et d’emplois » en France tout en maitrisant « l’indépendance de la France en matière énergétique ».