Bouygues Telecom : un plan social massif menace entre 1500 et 2000 emplois
Publié le Par Antoine Sauvêtre
L’un des plus grands groupes français de la téléphonie mobile est en crise depuis l’arrivée de Free sur le marché. Pour faire face, Bouygues Telecom pourrait engager un plan social menaçant près de 20% de ses employés.
Mis en difficulté par l’arrivée de Free sur le marché de la téléphonie, Bouygues Telecom fait face à une nouvelle crise après l’échec du rachat de SFR. Pour faire front, le groupe pourrait mettre en place un nouveau plan social massif, deux ans après la vague de départs volontaires qui avait vu 596 salariés faire leurs valises. Cette fois-ci, entre 1 500 et 2 000 emplois seraient menacés, soit entre 16 et 20% des effectifs de la filiale télécom.
Des résultats en baisse
Depuis 2012, les résultats de Bouygues Telecom sont en chute libre. L’arrivée de Free sur le marché de la téléphonie cette année là a fait très mal au groupe, qui a dû baisser ses tarifs de 30% en moyenne pour suivre les offres de son nouveau concurrent. Dès lors, l’opérateur a enregistré une perte de 14 millions d’euros en 2012. Une première depuis 11 ans. L'année précédente, son bénéfice s’élevait à 331 millions d’euros.
L’année 2013 a été plus rassurante, mais les comptes de Bouygues devraient chuter de nouveau cette année. Les résultats du premier trimestre sont attendus le 15 mai prochain et devraient officialiser une rechute. Inquiet, le représentant du syndicat FO Alain Bernard s’est voulu prudent. « Pour l’instant, nous n’avons pas encore été informés de quoi que ce soit, a-t-il déclaré, il ne faut pas aller trop vite en besogne ». Le syndicaliste s’étonne également de voir ces chiffres sortir en pleine affaire Alstom. « Le contexte politique peut expliquer l’agitation soudaine des dirigeants de Bouygues autour de l’emploi », lâche-t-il. En effet, Martin Bouygues s’est engagé dans la cession des 29,3% des parts qu’il détient dans Alstom.
Echec de la 4G
Autre échec du groupe : la 4G. Les investissements sur ce nouveau réseau plus performant n’ont pas eu les retombés économiques attendues. « Nous avons le plus grand réseau 4G mais le chiffre d’affaires le plus faible des trois opérateurs historiques. Cherchez l’erreur », soulignait un délégué de la CFDT. Le groupe détient en effet le plus grand réseau de très haut débit en couvrant 60% de la population contre 50% chez Orange et SFR. Sauf que le nombre de clients ne suit pas, le groupe en a perdu 200 000 depuis l’arrivée de Free, et ses 11 millions d’abonnés ne suffisent pas à couvrir les frais.
Le rachat de SFR aurait permis d’agrandir la base de clients mais l’échec a plombé les espoirs de la filiale. Désormais, selon les observateurs, la seule solution de sortie de crise pour Bouygues serait de s’unir avec un autre groupe. Et ce dernier pourrait être… Free. Celui qui lui a fait tant de mal mais qui est le seul a bénéficié de fonds suffisants pour prendre Bouygues sous son aile.