Pacte de responsabilité : premier jour des négociations entre patrons et partenaires sociaux
Publié le Par Roxane Bayle
Après l'échec de l'inversion de la courbe du chômage en 2013, et les 9000 chômeurs supplémentaires en janvier 2014, tous les espoirs du gouvernement se tournent vers le pacte de responsabilité, la bouée de sauvetage de l'emploi pour le gouvernement.
Il pourrait permettre la création d'environ 300000 emplois : les négociations sur le pacte de responsabilité débutent aujourd'hui. Ce premier volet concernera les contreparties qui seront concédées par les entreprises, en échange d'une baisse des charges de 30 milliards. Il sera discuté, au siège du Medef, par les organisations patronales (Medef, CGPME et UPA) et les syndicats (CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC).
Le terme "contrepartie" est agressif pour Pierre Gattaz
Ces négociations risquent d'être assez houleuses : accompagnant François Hollande lors de son déplacement aux Etats-Unis, Pierre Gattaz avait déclaré que le pacte serait sans contreparties, avant de se rétracter. Il a récemment demandé de rebaptiser "l'observatoire des contreparties", terme jugé trop agressif qui "stresse" les patrons en "comité de suivi du pacte".
Quelques propositions en faveur de l’emploi
Le Medef, s'il se refuse à donner un engagement chiffré, a mis sur la table quelques propositions, en faveur de l'emploi, ouvrant à la "mobilisation des branches" professionnelles. Une ouverture que les syndicats pourraient apprécier et qui pourrait permettre la conclusion d'un accord. En revanche du côté de la CGPME, son président Jean-François Roubaud a démenti que le pacte apporterait de l'emploi : seule la branche métallurgique serait concernée, les autres souffrant d'un nombre de commandes insuffisantes.
Le pacte de responsabilité, "un cadeau sans contreparties"
Du côté des syndicats, on s'interroge sur "la crédibilité du pacte" pour la CGE-CGC. Les autres dénoncent un cadeau empoisonné, fruit d'un "deal" entre Pierre Gattaz et François Hollande : "Le président de la République signe son deal avec Pierre Gattaz, puis on nous demande de nous rencontrer entre organisations patronales et syndicales. Il nous siffle, et il faudrait qu'on arrive ! On a l'impression d'être utilisés, c'est assez désagréable" selon le responsable CGT Thierry Lepaon. Pour Jean-Claude Mailly, leader FO, ces réunions ne servent à rien : "Personne ne peut obliger une entreprise à embaucher. La contrepartie c'est du pipeau" lâche-t-il sur France 5.
L'issue de la réunion du jour, qui devrait établir le cadre et l'agenda de travail, reste donc incertaine.