Montebourg : Dailymotion est une pépite française qu'il faut préserver
Publié le Par Nina G.
Le ministre du redressement productif a assuré être intervenu mercredi 1er mai pour empêcher une transaction colossale. L'américain Yahoo! souhaitait racheter à France Télécom 75% (voire 100%) du capital de Dailymotion. L'Etat, partiellement propriétaire de France Télécom, ne voulait pas aller au-delà de 50 %. "Dailymotion est une pépite française qu'il faut préserver" a martelé Montebourg.
Au micro d'Europe 1, le ministre a assuré que "Yahoo voulait dévorer Dailymotion". Et de continuer "Nous voulons une solution 50/50" prenant exemple sur l'alliance Peugeot-Nissan. Une alliance qui permet de "préserver l'identité des deux entreprises, le tout dans une perspective de développement mondial". Créée en 2005, l'entreprise est un site d'hébergement, de partage et de visonnage de vidéos en ligne. Dailymotion est devenu la propriété exclusive de France Telecom depuis janvier dernier. L'Etat détient encore 27 % du capital de France Telecom. Or, France Télécom souhaitait réduire sa participation dans le site de partage. Le 20 mars, le Wall Street Journal assurait que Yahoo était en pourparlers avec Orange pour acquérir 75% des parts de Dailymotion -soit une valeur de 300 millions de dollars-. Le grand groupe aurait refusé les 50% voulus par le gouvernement français. Le ministre est alors intervenu pour empêcher cette transaction. Rappel à l'ordre du patron de France Telecom Stéphane Richard a interpellé Arnaud Montebourg en rappelant que "Dailymotion est une filiale d'Orange, et non de l'Etat. C'est le groupe , sa direction et son conseil d'administration qui gèrent ce dossier" a-t-il assuré dans un entretien accordé aux Echos jeudi 2 mai. Selon le Wall Street Journal, le groupe américain a jeté l'éponge dès l'officialisation du refus du gouvernement français. Le 12 avril, une réunion s'est tenue à Paris entre Montebourg, le directeur financier de France Telecom, Gervais Pellissier et le numéro deux de Yahoo!, Henrique de Castro. Montebourg aurait lancé "Je ne vais pas vous laisser vendre l'une des meilleures start-up françaises. (...) Vous ne savez pas ce que vous faites". La recherche d'un partenaire étranger reste nécessaire afin de favoriser le développement du site à l'échelle mondiale. M. Richard a assuré :"Maintenant, nous allons reprendre nos recherches". Benoît Hamon, le ministre de l'économie sociale et solidaire, a affirmé sur France Inter que " les gouvernements ont le droit de dire ce qu'est l'intérêt général. Cessons de décrire la France comme une sorte d'apocalyspe économique dans laquelle les investisseurs étrangers ne viendraient plus. Ils viennent". Et d'ajouter: " Nous prenons des décisions pour protéger nos capitaux, nos créations, nos caoacités d'innovation. Si l'Europe se protégeait beaucoup mieux, elle serait beaucoup plus forte face aux Etats-Unis, à la Chine, aux émergents" a-t-il conclu.