Arnaud Montebourg espère rendre 6 milliards d'euros aux Français
Publié le Par Raphaël Didio
Alors qu’il devait initialement livrer ce jeudi 10 juillet sa feuille de route du redressement économique de la France, Arnaud Montebourg a finalement joué au professeur d’économie, annonçant toutefois ici et là quelques messages et précisions sur les mesures à venir.
Règle des trois tiers pour l’affectation des économies budgétaires
Arnaud Montebourg a précisé la façon dont il comptait répartir les économies de l’Etat français, en se basant sur une « règle des trois tiers » répartie de la façon suivante : un tiers pour la réduction du déficit, un tiers pour la baisse de la pression fiscale sur les ménages et un tiers pour la baisse des prélèvements sur les entreprises.
Trente mesures pour restituer 6 milliards d'euros de pouvoir d'achat
Le gouvernement aimerait réformer les 37 professions réglementées (médecins, notaires, etc.) afin de lutter contre les phénomènes de rente et de monopoles. Le ministre de l’économie a annoncé que le rapport sur celles-ci sera dévoilé « en temps voulu ». Il a toutefois révélé quelques pistes qui viendront nourrir la « loi sur la croissance et le pouvoir d’achat » annoncée pour septembre et supposée « réformer les mécanismes profonds de l'économie ». L'objectif initial est de « restituer 6 milliards d'euros de pouvoir d'achat aux Français. »
Pour cela, plusieurs pistes sont dans les tuyaux : aides pour développer l’économi sociale et solidaire et les modes de consommation alternatifs, soutien plus fort à la transition énergétique, investissements dans la révolution numérique, nouvelles entreprise de santé, investissements publics dans les ports français et les opérateurs de tourisme. Une accélération des investissements dans la révolution numérique, notamment dans la fibre optique, est l’un des grands enjeux.
Appel aux patrons pour qu'ils accélèrent leurs contreparties au CICE
« Les premiers effets du crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) devraient arriver en 2014 », a annoncé Arnaud Montebourg. Concernant les embauches et l'activité promises en retour, il a précisé que « six branches sur 40 seulement ont commencé à négocier les contreparties au CICE. C'est insuffisant », a jugé le ministre, avant de lancer un appel au patronat :
« Aux patrons petits et grands (…), les Français vous soutiennent en faisant le sacrifice historique de 40 milliards de baisse d'impôts et d'allégements de cotisations. (…) Donnez aux Français en contrepartie à voir votre sens patriotique en créant de l'activité en France, en embauchant autant que vous le pouvez et en investissant dans votre appareil productif. »
La date du 10 juillet était ainsi calculé par le ministre de l’économie, qui a prononcé son discours deux jours après la troisième conférence sociale – un fiasco avec le boycott de quatre syndicats – et du vote solennel à l’Assemblée du budget rectificatif pour 2014 de la Sécurité sociale qui contient les premières mesures du pacte de responsabilité, malgré l’abstention de 35 députés socialistes « frondeurs ».
Le décret de « patriotisme économique » validé par Bruxelles
Enfin, le fameux décret de « patriotisme économique », qui devrait permettre à l’Etat de s’opposer à la prise de contrôle d’un très grand nombre d’entreprises françaises, a été validé par la Commission européenne d’après Arnaud Montebourg. Bruxelles a estimé ce décret « parfaitement compatible avec les traités européens », a-t-il ensuite précisé. .