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Le plan d’économie de 50 milliards pourrait coûter 250 000 emplois

Publié le  Par Raphaël Didio

Crédit image © Flickr - Parti Socialiste


C’est ce qu’annonce la rapporteure générale du Budget, Valérie Rabault (PS). Un chiffrage qualifié de « calculs en chambre » par Michel Sapin.

Si le pacte de responsabilité et de solidarité devrait créer 190 000 emplois, 250 000 devraient être détruits suite au plan d’économie annoncé par le gouvernement. Au total, on dénombrera une destruction de 60 000 emplois d’ici 2017. Ce chiffre, c’est la rapporteure général du Budget, Valérie Rabault, qui l’a publié ce week-end dans son rapport sur le projet de loi de finances rectificative.

En s’appuyant sur des documents qu’elle a récupérés au ministère des Finances, elle a ainsi estimé qu’une baisse des dépenses de l’Etat de 50 milliards d’euros, soit l’équivalent de 2 points de PIB « aurait un impact négatif sur la croissance de 0,7% par an en moyenne entre 2015 et 2017, et pourrait entraîner la suppression de 250.000 emplois » d’ici la fin du quinquennat.

Un impact récessif mais compensé

La baisse des dépenses publiques a un impact récessif sur la croissance et toutes les économies ne se valent pas selon elle, car une baisse de l’investissement public a un effet négatif beaucoup plus important qu’une baisse des dépenses de fonctionnement ou des prestations versées aux ménages. Et d’après les éléments fournis par le gouvernement - qu’elle juge par ailleurs insuffisamment détaillés -, la baisse des dépenses de fonctionnement de l’Etat devrait participer pour 18 milliards d’euros aux économies prévues.

Un impact récessif qui sera toutefois compensé d’ici 2017 par les mesures en faveur des entreprises et des ménages prévues dans le cadre du pacte de responsabilité et de solidarité. En 2017, 41 milliards d’euros seront versés aux entreprises et 20,9 milliards aux ménages. L’ensemble des dépenses liées au pacte de responsabilité et de croissance devrait « rehausser l’activité de 0,6 point à l’horizon 2017 et créer 190 000 emplois ». Quant à l’allègement des cotisations patronales, cela devrait créer ou sauvegarder 150 000 emplois d’ici 201

60 000 emplois détruits


Mais au final, ce sont bien 60 000 emplois qui seront malgré tout détruits d’après Valérie Rabault, qui valide malgré tout la stratégie du gouvernement. Car en l’absence de mesures pour réduire le déficit, « la dégradation des conditions de financement du déficit et de la charge de la dette serait à très court terme insurmontable ». La députée souhaite ainsi obtenir de Bercy une estimation des effets positifs du redressement des comptes publics sur l’activité. Concernant la méthode, elle note que « la reprise progressive devrait être moins impactée, à moyen terme, par la baisse des dépenses que par une nouvelle hausse des prélèvements ».


Michel Sapin n’est pas vraiment d’accord avec ces calculs. Ce lundi, il les a qualifié de « calculs en chambre, extrêmement théoriques ». « Elle s'appuie sur une évaluation de la Direction générale du Trésor qui se fonde sur des hypothèses de ce que pouvait être le plan d'économies » lors de son annonce en janvier dernier a-t-il expliqué. Pour le ministre, une évaluation pourra être réalisée avec exactitude au moment de la présentation du Budget pour 2015, une fois le plan d’économies connu en détail.