Sommet européen : traité budgétaire et Grèce au menu du jour.
Publié le Par Jennifer Declémy
Premier sommet européen de l'année, les dirigeants, moins la Grande-Bretagne, auront à discuter de deux sujets importants pour l'avenir de la zone euro.
Ce ne sera pas un sommet dans l’urgence, contrairement à ce qu’on avait pu assister ces derniers mois, où les réunions catastrophes s’étaient multipliées. Non aujourd’hui au programme des dirigeants européens : le futur traité budgétaire, dont le seul objectif est d’imposer une règle d’or controversée, et le problème de la Grèce, qui embête de plus en plus de gouvernants européens.
Le traité budgétaire.Revendication uniquement allemande, le traité est loin de faire l’unanimité parmi les pays membres. Nommé Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance dans l’union économique et monétaire, il est le résultat d’une exigence d’Angela Merkel qui refusait sans cela tout avancement dans la solidarité financière européenne. Hormis la France, peu de partenaires cependant saluent ce texte, et d’ailleurs le Royaume-Uni avait choisi fin 2011 de ne pas s’y associer.
D’autres pays cependant ont fait connaitre leur désaccord, à l’instar du ministre finlandais des affaires étrangères, qui qualifie ce futur traité de « inutile et nuisible ». Et même les autres organes européens n’y voient pas l’intérêt, dans la mesure où d’autres traités vont déjà dans le sens d’une discipline budgétaire. Et même les syndicats européens se sont mobilisés contre ce traité qu’ils accusent de vouloir multiplier les plans de rigueur dans toute la France.
Le cas épineux de la Grèce.Deux ans après l’immersion du problème grec sur la scène européenne, les autres pays membres commencent sérieusement à s’impatienter devant l’absence d’avancées et de résorption du déficit toujours faramineux. C’est dans cet esprit que le gouvernement allemand, en accord avec la commission européenne, a laissé fuiter ce week-end la possibilité de durcir la surveillance budgétaire sur la Grèce. Un texte, qui explicite cette ambition, laisse entendre que « la Grèce doit accepter un transfert de souveraineté vers le niveau européen », avec notamment la création d’un commissaire qui aurait droit de veto « sur toute décision budgétaire incompatible avec les objectifs européens ». De même, la Troïka s’installerait définitivement dans le pays.
Aussitôt le gouvernement grec a crié au scandale devant ces rumeurs, dénonçant un ignoble chantage car « quiconque pose à un peuple un dilemme entre aide financière et dignité nationale ignore les enseignements historiques fondamentaux » et exclue catégoriquement tout transfert de souveraineté en matière budgétaire. L’Autriche et le Luxembourg avaient d’ailleurs critiqué cette volonté allemande.
Devant la volée de critiques survenues, l’Allemagne a fait mine de reculer ce matin en expliquant que cette idée n’était qu’un « chantier », une « piste de réflexion ». Cependant, le sujet sera clairement posé cet après-midi entre les dirigeants européens qui s’impatientent devant la lenteur des réformes engagées.
Cependant, le cas de la Grèce pose un véritable problème tant le pays est au bord de l’implosion sociale. 25% d’augmentation de personnes sans domicile, la famine qui se répand, des citoyens qui fuient le pays, qui n’hésitent pas à dire que la Grèce est au bord de la faillite et qui ne supportent plus d’abord les plans de rigueur, ensuite la tutelle économique imposée par Bruxelles. Plus que jamais c’est l’avenir du pays qui est en jeu.