Paris : vers une fermeture de l’hôpital du Val-de-Grâce ?
Publié le Par Antoine Sauvêtre
Après les urgences de l’Hôtel-Dieu, voici qu’un autre hôpital parisien serait menacé de fermeture. D’après le journal Le Monde, le gouvernement envisagerait de se séparer de l’hôpital militaire du Val-de-Grâce.
Le gouvernement va-t-il fermer l’un des hôpitaux les plus emblématiques de France ? C’est en tout cas ce que croit savoir le journal Le Monde, qui affirme que le célèbre hôpital militaire du Val-de-Grâce serait aujourd’hui jugé trop cher et peu utile par le gouvernement. Si ce dernier refuse de communiquer sur le sujet – l’Elysée affirmant qu’il n’est « pas à l’ordre du jour au niveau du président à ce stade » - le ministère de la Défense, dont l’hôpital dépend, devrait faire des annonces « avant la fin du mois ».
Un hôpital trop cher et inutileL’hôpital d’instruction des armées de Paris, fondé en 1796 afin de devenir un établissement d’excellence pourrait pourtant bien disparaitre, indique Le Monde. Alors qu’un vaste plan de restructuration se prépare au ministère de la Défense, l’hôpital serait aujourd’hui une cible privilégiée pour faire des économies. L’avenir de l’établissement s’écrit en pointillés. Trois options sont envisagées : la fermeture complète, la fermeture partielle ou la cession à l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris. Or les deux dernières hypothèses impliquent une remise aux normes du bâtiment estimé à 250 millions d’euros. Un investissement que le gouvernement ne serait pas prêt à financer.
Le personnel inquietEt l’inquiétude du personnel de l’hôpital semble confirmer la fermeture complète. « Depuis la fin 2013, de nombreux médecins généraux, patrons de service sont partis, indique le délégué FO Arnaud de Cooman au Monde. Puis un plan de restructuration proposé par la direction a été retoqué par le service de santé des armées. Et le chantier des remises aux normes des infrastructures a été stoppé. De plus en plus d’officiers nous disent que l’on va fermer ». Que deviendra le personnel alors que le Val-de-Grace emploie près de 1 500 agents (hôpital, école de médecine militaire et musée) dont 800 personnels de la Défense ?
Plusieurs questions en suspens
Le ministère de la Santé, qui doit lui aussi maitriser ses dépenses, ne serait pas prêt à hériter d’un établissement aux finances jugées « chancelantes ». Le Val-de-Grace, d’une capacité de 357 lits, réputé pour avoir soigné des chefs d’Etat français (François Mitterrand, Jacques Chirac), des personnalités politiques nationales (Alain Juppé, Jean-Pierre Raffarin) mais aussi étrangères (Abdelaziz Bouteflika), pourrait ainsi fermer et ses services être dispatchés dans les différents hôpitaux parisiens. Une solution qui inquiète les autres établissements de la capitale, notamment l’hôpital Cochin, situé juste en face du Val-de-Grâce.
La mairie de Paris n’est pas plus rassurante et s’inquiète de voir une possible « baisse globale de l’offre de soins dans la capitale », indique le directeur de cabinet d’Anne Hidalgo, Mathias Vicherat. Quant au site du Val de Grâce, situé dans le 5ème arrondissement, la Ville ne serait pas prête à débourser une somme probablement astronomique pour l'acquérir. Affaire à suivre donc…