Seine-Saint-Denis : un Rom de 16 ans lynché et dans le coma
Publié le Par Raphaël Didio
Vendredi 13 juin, un adolescent Rom de 16 ans s’est fait lyncher par une douzaine de personnes et se trouvait toujours dans le coma lundi.
C’est un jeune homme âgé de 16 ans, vivant dans un bidonville de la commune de Pierrefitte-sur-Seine (Seine-Saint-Denis), qui a été retrouvé vendredi vers 23h30 dans un chariot de supermarché laissé à l’abandon sur la Nationale 1 près de la cité des Poètes. L’enquête a été confiée à la police judiciaire de Seine-Saint-Denis mais personne n’a pour le moment été interpellé. Les premiers éléments de l’enquête indiquent que ce jeune Rom aurait été roué de coups par des habitants qui le soupçonnaient d’avoir cambriolé l’appartement d’une habitante de la cité des Poètes quelques heures auparavant.
« Un groupe de plusieurs personnes est venu le chercher dans le campement et l'a emmené de force », a déclaré une source policière au Monde. Il aurait ensuite été séquestré dans une cave où ses agresseurs l’auraient frappé avec une violence inouïe. Au total, ce ne sont pas moins d’une douzaine de personnes qui ont participé à ce lynchage. C’est la mère du jeune homme qui a prévenu la police de son enlèvement. Grièvement blessé, il a été transporté d’urgence à l’hôpital Lariboisière à Paris. « Son pronostic vital est engagé. Il est dans le coma », a indiqué une source judiciaire. Le jeune homme était lui connu pour des vols et avait été interpellé à plusieurs reprises a précisé Michel Fourcade, le maire PS de Pierrefitte-sur-Seine.
Ces dernières semaines, des voitures aux vitres cassées ont été cambriolées ces dernières semaines dans la cité des Poètes, ce qui a rendu furieux les habitants envers qui accusent les Roms du campement d’être les auteurs de ces vols. Les associations de défense des Roms s’inquiètent quant à eux de l’augmentation des violences envers eux. « Il y a des paroles et des actes racistes contre les Roms qui se déploient avec de plus en plus de permissivité », a noté le président du mouvement antiraciste européen EGAM, Benjamin Abtan à l’agence France-Presse. « On attend un changement radical de discours et une dénonciation extrêmement claire des violences qui les concernent. »