Drancy : une série d’incidents à la gare de triage inquiète les riverains et les élus
Publié le Par Antoine Sauvêtre
Une série d’incidents à la gare de triage de Drancy (Seine-Saint-Denis) inquiète les riverains et les élus. Plus de 250 000 wagons, dont 15 000 contenant des produits toxiques, transitent par ce centre, à proximité d’habitations.
Ce sera certainement le principal enjeu des municipales. Quel candidat arrivera à rassurer les riverains quant à l’exploitation de la gare de triage de Drancy ? Ce centre, l’un des plus grands de France, jouxte notamment une zone résidentielle. Pourtant, 250 000 wagons de fret, dont 15 000 contiennent des produits toxiques, transitent par cette gare chaque année. Plusieurs incidents récents ont fait réagir les élus de Drancy, du Bourget et du Blanc-Mesnil. Le député-maire de Drancy, Jean-Christophe Lagarde (UDI) a même déposé plainte auprès du tribunal de grande instance de Bobigny après l’un d’entre eux.
Odeur nauséabondeLe combat des édiles contre la dangerosité du site ne date pas d’hier, mais plusieurs incidents récents ont tiré la sonnette d’alarme, à quelques jours des municipales. Dans les nuits du 6 au 7 et du 7 au 8 février dernier, des odeurs nauséabondes ont été détectées sur le site laissant suspecter des fuites de produits toxiques. Le 11 décembre, un wagon d’acide chlorhydrique, heureusement vide, avait déraillé dans cette gare. Puis le 23 décembre, c’était au tour d’un wagon de déchets nucléaires.
Danger sur un périmètre de 2600 m
Finalement sans gravité, ces événements ont, selon le maire de Drancy, rappelé que les habitants ne sont pas à l’abri d’une catastrophe. Sur les 15 000 wagons transportant des produits toxiques, 70% contiennent des produits inflammables, 10% du chlore et de l’ammoniac et 20% des substances radioactives, toxiques et explosives. En 2011, l’Etat estimait qu’en cas de brèche de 2 cm ou de rupture totale sur un wagon de chlore, les habitants d’un périmètre de 2600 m seraient exposés à des dangers mortels. Or, en plus de petits pavillons, un tel périmètre accueille un hôpital, une clinique, des stades sportifs ou encore des lycées, collèges ou une école.
Toute construction à moins de 620 mètres autour de la gare est interdite par le préfet depuis le 22 avril 2013, soit 30% du territoire de Drancy et 20% de celui du Blanc-Mesnil. Ce qui provoque la colère des maires qui ne peuvent plus construire de bâtiments publics dans cette zone. Tout comme les particuliers qui ont acheté des terrains aujourd’hui inutilisables.
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