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L'Euro 2016 de football à Saint-Denis ?

Publié le  Par Paris Dépêches

Crédit image © © UEFA


La France est candidate à l'organisation de l'Euro 2016. Le Stade de France sera bien entendu le centre névralgique de la manifestation si l'UEFA choisit la candidature tricolore... Suspens : on connaîtra le nom du pays hôte (la France, l'Italie, la Turquie ou la Norvège) le 28 mai, à 13h pile. En attendant, Paris dépêches a posé quelques questions à Pierre Quay-Thevenon, adjoint au maire de Saint-Denis, ville indissociable des événements internationaux qui font battre le Stade de France depuis 12 ans.


Paris dépêches : Votre objectif est-il de faire "mieux" ou au moins "aussi bien" qu’en 98 ?

Pierre Quay-Thevenon : Mieux, bien sûr ! Car depuis 1998, il y a eu les finales de la Champions League en 2000 et en 2006, les Championnats du Monde d’athlétisme en 2003, la Coupe du Monde de rugby en 2007, autant de grands rendez-vous qui ont connu un succès sportif et populaire.


Quelles leçons votre ville a-t-elle tirées de l’expérience Coupe du Monde ? Des erreurs à ne pas commettre de nouveau ?

Plus qu’une leçon... En 98, nous avons eu la confirmation que notre parti pris de l’époque était le bon : il disait simplement que pour que la fête soit pleinement réussie dans le stade, il fallait qu’elle le soit également hors du stade ! Cela s’est vérifié, à Saint-Denis et dans les autres villes qui ont accueilli la Coupe du Monde. Le rendez-vous sportif (son rayonnement, son impact, sa notoriété) ne se réduit pas à la performance. Il se construit bien en amont dans l’association des publics, du public sportif bien sûr, mais aussi des scolaires, des militants associatifs, culturels, éducatifs, des salariés d’entreprises, des bénévoles.

En 2016, le Stade de France aura 18 ans... Des travaux seront-ils souhaitables ?

Depuis 98, chaque année, le stade fait des travaux plus ou moins importants. C’est pour cela qu’il a grandi, pas vieilli. C'est pour cela que ses occupants, sportifs ou spectateurs, l’aiment. La Ville l’apprécie également et se félicite des liens de travail, des liens amicaux qui se sont tissés au fil des coopérations entre le Consortium, ses dirigeants successifs (aujourd’hui Philippe Collin-Delavaud, le directeur) et les élus de la Ville, dont le Maire Didier Paillard, et ceux de l’agglomération dont le Président, Patrick Braouezec.

Dans cette candidature française, comment Saint-Denis va-t-elle défendre le pluriculturalisme, son ADN ?

Tous ensemble ! C’est le mot d’ordre de nos 105 000 habitants, des 340 000 de l’agglomération. Saint-Denis compte près de 80 nationalités différentes. Toutes les associations membres de l’UEFA ont ici des supporters... Cette diversité est un atout formidable. Elle se retrouve aussi dans les pratiques sportives des Dionysiens (le nom des habitants de Saint-Denis, ndlr). Nous comptons aussi sur notre expérience reconnue dans l’accueil des grands événements. Notre ADN c’est aussi un engagement écologiquement exemplaire que nous appliquons à l’accompagnement des manifestations sportives. Notre ADN, c’est aussi un engagement ancien contre le racisme, les discriminations et pour l’égalité.

A quoi ressembleront les transports en commun dionysiens en 2016 ?

Les moyens existants seront améliorés. C’est nécessaire même si le réseau est tout à fait exceptionnel avec les autoroutes A1 et A86, avec l’accès direct par les lignes de RER B et D depuis l’aéroport Charles-de-Gaulle et le cœur de la capitale, avec les lignes de tram... La fréquence des trains SNCF sera augmentée : une rame toutes les trois minutes pendant les heures de pointe, dans les deux directions. Dès 2012, le stade et les "Fan Zones" seront desservis par la ligne 13 du métro en 22 minutes depuis les Champs-Elysées, par la ligne B du RER en 7 minutes depuis la station Châtelet-Les Halles, par la ligne D du RER en 5 minutes depuis la Gare du nord Eurostar, par les lignes de tram 1 et 3, par cinq lignes d’autobus et quatre stations de vélos en libre-service.

Comment comptez-vous impliquer les habitants de votre ville dans ce projet ?

Comme pour les précédents rendez-vous : en misant sur les habitants scolarisés, sur le réseau des clubs et des associations sportives, les structures de quartiers. En sollicitant, sans attendre 2016, les bénévoles qui s’impliquent dans ce que nous appelons "la présence accueillante", en mobilisant aussi nos propres structures comme le Réseau des villes étrangères avec lesquelles nous avons des accords de coopération, en travaillant avec le club informel que nous avons constitué en 98 avec les villes qui ont accueilli des matchs du Mondial (groupe relancé en 2007). Les bons plans peuvent ainsi mieux circuler.

Serez-vous encore adjoint au maire de Saint-Denis en 2016 ?

Cela ne dépend pas de l’UEFA, ni de Raymond Domenech mais des électeurs de l’an 2014


Photographie de Pierre Quay-Thevenon © C.Filieule - DR - Plaine commune