Avec les migrants de l'université Paris 8
Publié le Par Fabrice Bluszez
L'université Paris8 est fermée jusqu'au lundi 12 février pour "chauffage défaillant". Les étudiants ont voulu soutenir les migrants qui en occupent malgré tout le bâtiment A. En images...
Une cinquantaine de migrants occupent le bâtiment A de l'université Paris 8, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Malgré un chauffage insuffisant, les migrants qui ont échoué là y resteront ce week-end, ayant transformé des classes en dortoirs. Une photographe résume la situation par ces lignes...
« Tandis que le plan grand froid est déclenché depuis 4 jours sur la région Ile-de-France, l’occupation de l’université de Paris 8, pour héberger des exilés et demander une révision de la loi asile, risque d’être stoppée cette après-midi par une fermeture de la fac pour raison climatique, avant le rassemblement de 18 heures prévu ce jour-même devant le lieu de mobilisation. Un appel au soutien est lancé devant l’université ! »
Les migrants de Paris 8 ont un blog sur Mediapart,qui suit cette affaire... On lira aussi un article de Libération (Paris VIII : Le dialogue entre la direction et les soutiens des migrants se tend) ou celui de Valeurs actuelles : Des clandestins africains occupent l'université Paris 8 depuis le 30 janvier". A suivre aussi sur Twitter : #occupP8.
On lit dans Libération :
Depuis le début de l’opération, la présidence de l’université cherche à faire libérer le bâtiment A, où des cours ne peuvent ces jours-ci plus se tenir, et propose de placer tout ce monde dans l’amphithéâtre X. Refus du comité de soutien : «Les personnes logées ici en ont discuté entre elles et ont refusé, explique un de ses membres. Le lieu était trop à l’écart, il n’y avait pas de possibilité de mettre en place des espaces séparés, notamment pour les femmes, le lieu était jugé trop petit. [Les migrants] ont aussi dit que ça leur rappelait les hangars dans lesquels ils étaient enfermés en Libye, car l’amphi est en sous-sol et n’a pas de fenêtre.»
On lit dans Valeurs actuelles :
Car le but de ce rassemblement est bien de « sanctuariser » une partie de l’université pour en faire un centre d’hébergement permanent, avec accès aux douches, à une cuisine, et offre d’aide juridique. Avec menaces de heurts si l’administration laisse entrer la police : « Si les gens sont mis en danger, ce sera à cause de la présidence » met en garde le comité de soutien.
Mercredi, « un groupe d’intellectuels et d’universitaires » signait une tribune dans Libération pour soutenir l’occupation et protester contre le projet de loi asile-immigration du gouvernement. Signataires, Thomas Piketty, Annie Ernaux, Édouard Louis ou encore Éric Fassin demandaient aux autorités « de cesser de sanctionner celles et ceux qui apportent une aide vitale aux arrivant-e-s en détresse. »