Seine et Marne : les propos racistes d’un élu FN le pousse à la démission
Publié le Par Antoine Sauvêtre
Un conseiller municipal FN de l’opposition à Tournan en Brie (Seine-et-Marne), a démissionné après avoir tenu des propos racistes à l’encontre du conseiller municipal délégué à la Jeunesse, Madani Khaloua.
Après ses propos racistes et insultants, Jacques Gérard, 80 ans, ne pouvait plus rester conseiller municipal à Tournan en Brie. C’est le message que lui a transmis sa tête de liste FN aux élections municipales, Martine Clément-Launay. « Il a finalement trouvé préférable vu les incidents de présenter sa démission », indiquait-elle au journal local Le Pays Briard.
Propos racistesCes incidents sont survenus en marge de la commémoration de l’armistice du 8 mai 1945. Jacques Gérard « a pris à partie pour ses origines un élu, Madani Khaloua, conseiller municipal délégué à la jeunesse », rapportait Laurent Gautier, le maire socialiste de la commune qui a reçu la lettre de démission mercredi 14 mai. « En brandissant sa carte d’ancien combattant de l’Algérie, M. Gérard lui a dit qu’il n’était pas digne de porter l’écharpe tricolore ». Malgré l’insistance des témoins de la scène pour calmer ses ardeurs, Jacques Gérard a continué à s’emporter avant d’asséner : « Des cons comme toi, j’en ai tué plein pendant la guerre ».
Récidiviste
Madani Khaloua a déposé plainte le jour-même auprès de la gendarmerie et a expliqué que « ce n’était pas la première fois qu’il tenait ce genre de propos. En 2012, lors de l’élection présidentielle, il m’avait dit devant tout le monde qu’il n’était pas normal que je tienne un bureau de vote de la République. [...] Quand on gratte la façade bleu marine, le naturel revient au galop », déplorait le jeune homme de 26 ans « né et élevé à Tournan ».
De son côté, Jacques Gérard, qui reconnait avoir manifesté son mécontentement, a refusé de répondre à l’AFP mais a expliqué au Pays Briard que Madani Khaloua « exagère ». La candidate de la liste Tournan Bleu Marine, Martine Clément-Launay, qui souhaite que « le groupe puisse continuer à marcher la tête haute », condamne l’attitude de son second et explique que M. Gérard est « atteint de problèmes de mémoire ».