Fort de Vaujours : contamination résiduelle détectée dans une casemate
Publié le Par Roxane Bayle
La CRIIRAD et l'Autorité de sûreté nucléaire publient un rapport aujourd'hui, démontrant que la casemate TC1 de l'ancien site du CEA, au fort de Vaujours, est contaminée à l'uranium.
Suite au signalement de l'association "Sauvons la Dhuis", qui avait mesuré un fort taux de radioactivité près de l'une des casemates du fort de Vaujours, limitrophe des départements de la Seine-Saint-Denis et de la Seine-et-Marne, la CRIIRAD et l'ASN ont mené des expérimentations le 28 février dernier sur cet ancien site d'expérimentation du Commissariat à l'énergie atomique, qui a été fermé en 1997.
Le résultat est sans appel : " un niveau de rayonnement 10 à 20 fois supérieur au niveau naturel dans une casemate" selon l'ASN, en parlant de la casemate TC1 du site. La CRIIRAD évoque elle une "contamination résiduelle" qui serait "environ 70 fois supérieure à la normale". Ce rapport a été commandé par la préfecture de Seine-et-Marne. Les poussières métalliques retrouvées au point CEA1 et à même le sol analysées n'étaient pas inhalables, pouvant être contaminées.
Les autorités alertées depuis 2011, des études menées depuis 2002
La CRIIRAD et d'autres associations se battent depuis 2002 pour que la pollution du site soit reconnue. Le premier à avoir donné l'alerte est l'association "Sauvons La Dhuis" qui avait relevé un taux 30 fois supérieur à la norme, alerte niée par l'IRSN à l'époque.
Le Fort de Vaujours était un site appartenant au CEA, où, pendant 40 ans, des essais pyrotechniques à l'uranium ont été réalisés dans des casemates et à l'air libre. C'est à cet endroit que fut élaboré le détonateur de la première bombe atomique française. C'est la première fois qu'une institution de l'Etat reconnaît ouvertement la pollution sur ce site. Il a été racheté par Placoplatre, une filiale de Saint-Gobain, qui voulait en faire une carrière de gypse à ciel ouvert, en 2010.