RER D : carton rouge contre le rallongement du temps de trajet
Publié le Par Roxane Bayle
Une dizaine d'élus d'Essonne et de Seine-et-Marne, ainsi qu'une vingtaine d'usagers du RER D s'étaient rassemblés ce mardi soir pour dénoncer l'allongement du temps de trajet pour la branche sud, de 7 minutes, depuis ce début de semaine.
Mardi, 18h, gare de Lyon : un curieux attroupement s'est formé en tête de train du RER D, celui qui part vers le Sud de l'Ile-de-France, passant par Brunoy, Etampes ou encore Dammarie-les-Lys. C'est à l'appel de plusieurs élus des départements d'Essonne et de Seine-et-Marne que s'est tenue une mobilisation un peu particulière : la remise du carton rouge au RER D, symbole d’une grogne contre l'allongement du temps de trajet de quelques 300000 usagers de 7 minutes.
Cause de ce rallongement : l'ouverture d'une nouvelle gare, à Pompadour, ce lundi 16 décembre, qui ne possède qu'un seul quai. Cela oblige tout les trains à se suivre les uns derrière les autres pour desservir cet arrêt : "L'ouverture de la gare de Pompadour tombe très mal, car elle va rallonger les temps de trajets des habitants à son sud, cela va encore aggraver les conditions pour les usagers" pour le député-maire de Combs-la-Ville Guy Geoffroy. Joint par téléphone, Rémi Pradier, président de la SADUR, a jugé la situation "dramatique", pointant du doigt le "manque de rame" et que cela ne va faire qu'empirer les choses.
Les élus ont alors décidé de prendre les choses en main : sur le quai, ils distribuent des cartons rouges aux usagers, qu'ils agitent avec frénésie à chaque fois qu'un train entre en gare, martelant "usagers en colère !"
Les élus porte-parole des usagers
Les élus entendent bien se faire les porte-parole de la grogne des usagers, habitants de leurs communes, dont ils comprennent bien la colère puisqu'ils "l'empruntent", eux aussi, et sont confrontés aux mêmes problèmes sur la ligne. "Je comprends fortement cette mobilisation et je la soutiens. J'ai entre 5 et 10 minutes de plus rien que pour atteindre la gare de Lyon" me dit Michel, utilisateur régulier "C'est un travail républicain, c'est normal que nos élus soient présents" ajoute-il.
Mais espèrent-ils faire réagir le Stif ? "Ces élus du Stif ne s'emparent pas de la grande banlieue, mais sont très regardant sur Paris et la petite couronne." regrette le maire de Brunoy, Bruno Gallier, venu avec une partie de son équipe municipale :" On a une offre sur Paris de grande qualité, mais sur la grande couronne aujourd'hui, les conditions de transport sont très difficiles".
La Fédération des Usagers des Transports et des services publics demande le rétablissement immédiat de la précédente desserte, tant que le deuxième quai ne sera pas construit, ainsi qu'un train supplémentaire par quart d'heure aux heures de pointes pour les branches de Melun et de Corbeil.