Des handicapés portent plainte contre Disney pour discrimination

Mickey ferait-il du délit de sale gueule ? C’est en tout cas ce que certaines familles de personnes handicapées, et notamment des parents d’enfants trisomiques, ont eu le sentiment en se rendant à Disneyland Paris. L’Unapei (Union nationale des associations de parents, de personnes handicapées mentales et de leurs amis) va ainsi déposer plainte contre X pour discrimination liée au handicap sur des faits se déroulant au parc.

Présidente de l’Unapei, Christel Prado explique au Parisien que « de nombreuses familles nous ont alertés sur des actes de discrimination manifeste dans les parcs Disneyland Paris. C'est du délit de faciès. On n'a jamais entendu parler de tels problèmes dans d'autres parcs de loisirs. » Chez Disney, les personnes handicapées doivent en effet se signaler « en tant que tel » lorsqu’elles se présentent en caisse. « Sinon elles sont sorties de la file d'attente, devant les enfants, c'est très humiliant. Mickey nous rend dingos », ajoute ainsi Christel Prado.

Disney se défend


Les handicapés sont alors orientés vers une autre caisse, prioritaire, mais les choses empirent d’après Thierry Nouvel, le directeur général de l'Unapei. « Si au moins ça se passait bien... Lorsqu'ils arrivent devant l'attraction, ils ne peuvent pas rentrer ensemble. C'est un par un, avec à chaque fois l'accompagnateur. Résultat : des heures avant de pouvoir embarquer, et un sentiment d'humiliation ». Ainsi, un groupe de jeunes handicapés, avec leurs accompagnateurs, s’est rendu au Parc le 10 juin dernier tout en filmant en caméra caché. Au moment d’arriver avec leur passer pour rentrer dans l’attraction Small World, un employé de Disney, ennuyé, leur en interdit l’accès : « C'est pour votre sécurité... »

Sur la vidéo, un groupe de handicapés, qui ne comprend pas ce qui se passe, se met en colère. Christel Prado d’ajouter : « Ce qui me choque par-dessus tout, c'est le tri. A une époque où l'on parle du mieux-vivre-ensemble, on ne peut pas tolérer une telle ségrégation. » A Disney, pourtant, on pense être dans le vrai et ne pense pas faire de la discrimination : « Au contraire ! Nous accueillons 60 000 visiteurs en situation de handicap par an, et nous sommes très attentifs sur ce sujet. Mais nous devons absolument veiller à leur sécurité. Si l'attraction est bloquée dans le noir, s'il y a de la panique, les sauveteurs doivent savoir tout de suite où ils sont. C'est pour cela qu'on limite leur accès. » Quant à l’obligation de se signaler dès leur arrivée : « C'est pour leur bien. Mais on a remarqué effectivement que de plus en plus de handicapés ne veulent pas se signaler en tant que tels. »