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Munich : ouverture d'un vaste procès de néonazis

Publié le  Par Gaspar S.

Crédit image © kosare - flickr


L'un des plus grands procès néonazis de l'après-guerre en Allemagne s'ouvre ce lundi 6 mai à Munich. Le groupuscule Clandestinitié nationale-socialiste est soupçonné des meurtres de huit immigrés turcs, d'un Grec et d'une policière. Seule Beate Zschäpe sera dans le boxe des accusés.

Ils sont trois à avoir agi entre 2000 et 2007. Uwe Böhnhardt (34 ans), Uwe Mundlos (38 ans) et   Beate Zschäpe (38 ans et seule à comparaitre), originaires de la région d'Iéna (ex-RDA) sont accusés de plusieurs crimes racistes, d'attentats à la bombe à Cologne et de plusieurs braquages.

L'existence de cette cellule néonazie a été révélée en 2011. Uwe Böhnhardt et Uwe Mundlos s'étaient suicidés dans leur caravane après une attaque de banque ratée. La police avait retrouvé l'arme ayant servi pour plusieurs meurtres ainsi qu'une profession de foi enregistrée en DVD. Quelques jours plus tard, Beate Zschäpe, troisième membre du groupuscule, s'était livrée à la police.

Beate Zschäpe est murée dans le silence depuis qu'elle s'est rendue, en novembre 2011. Ces trois avocats ont fait savoir que la prévenue ne comptait pas s'exprimer lors de son procès.

Une discussion au sein de la société allemande

Sebastian Scharmer, l'un des avocats des familles de victimes, veut saisir l'occasion de ce procès hors normes : «Nous espérons aussi une discussion au sein de la société sur le problème de la violence d'extrême droite et du racisme en Allemagne.»

L'enquête a été marquée par plusieurs scandales. Des dysfonctionnements au sein de la police et des services de renseignements intérieurs – censés disposer d'indics dans les milieux néonazis mais qui semblent avoir manifesté un aveuglement coupable – ont été mis en lumière. Une commission d'enquête parlementaire a été chargée d'étudier le dossier.

Les trois membres du groupuscule ont échappé à la surveillance des agents du BFV, le service de renseignement intérieur, dont l'enquête sur les meurtres de 2000-2007 a été particulièrement critiquée. En 2011, le nombre de militants néonazis était estimé à 23 400 en Allemagne. Parmi eux, 9 800 individus étaient jugés violents.