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Sécurité routière : Bernard Cazeneuve veut tester la vitesse à 80 km/h

Publié le  Par Antoine Sauvêtre

Crédit image © Jean-François Gornet - flickr


A l’issue du Conseil national de la sécurité routière (CNSR), le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve s’est dit favorable à une expérimentation de la vitesse à 80 km/h sur des routes secondaires particulièrement « accidentogènes ».

En récupérant le ministère de l’Intérieur après la nomination de son ancien locataire au poste de premier ministre, Bernard Cazeneuve a hérité des mêmes objectifs chiffrés et des solutions pour les atteindre. Et pour parvenir à faire passer le nombre de tués sur les routes sous la barre des 2 000 d’ici 2020, le ministre envisage la même stratégie que Manuel Valls. A savoir : faire passer la limitation de vitesse de 90 à 80 km/h sur les routes secondaires, c'est-à-dire sans séparateur entre les deux sens de circulation.

« Le temps de la pédagogie »

A l’issue de la réunion du Conseil national de la sécurité routière (CNSR), Bernard Cazeneuve a exprimé son souhait de voir cette mesure s’appliquer, comme l’avait fait son prédécesseur avant lui. Cependant, elle « ne peut être envisagée que de façon expérimentale et sur des segments très accidentogènes, a-t-il précisé. Il faut prendre le temps de la pédagogie ». Comprendre : pour faire passer la pilule, il faut y aller en douceur.
 

C’est pourquoi le ministre attend tout d’abord un rapport très officiel du CNSR sur lequel il s’appuiera pour recevoir l’ensemble des parties intéressées au dossier. Enfin, il fera le point avec les préfets pour identifier plusieurs segments du réseau routier à deux voies, particulièrement dangereux, où l’efficacité de la mesure pourra être testée.

12 milliards d’euros ?

En 2013, 3 268 personnes ont perdu la vie sur les routes de France. Selon certains experts, la mesure envisagée par le ministre pourrait épargner entre 350 et 400 vies par an. Reste qu’elle est particulièrement impopulaire auprès des automobilistes. Pour la combattre, la ligue de défense des automobilistes estime son coût à près de 12 milliards d’euros, pour un résultat très incertain.
 

En janvier dernier, lorsque Manuel Valls s’était déjà prononcé pour cette mesure, l’Automobile club association avait indiqué que la baisse du nombre de tués sur les routes était due au changement de comportement des conducteurs, et non à la politique répressive du gouvernement. La pétition lancée par la Ligue des conducteurs contre le passage à une vitesse de 80 km/h a, de son côté, récolté plus d’1,5 million de signatures.
 

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