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Crash Rio-Paris : Air France conteste le rapport de contre-expertise

Publié le  Par Raphaël Didio

Crédit image © Flickr - Aero Icarus


Datée du 30 avril dernier et dévoilée mardi, une contre-expertise avait pointé "réaction inappropriée de l'équipage" concernant le vol Rio-Paris crashé le 1er juin 2009 dans l'océan Atlantique. Air France conteste.

Publié mardi, le rapport de la contre-expertise, concernant le vol Rio-Paris d'Air France crashé en juin 2009 dans l'Océan Atlantique, indique que cela résulterait d'"une action inappropriée de l'équipage après la perte momentanée des indications de vitesse". Les cinq experts estiment que les simulations et les expertises "ont clairement établi la prédominance des facteurs humains dans les causes de l'accident et dans les facteurs contributifs", ajoutant que "nous avons aussi déterminé que l'accident aurait pu être évité, et ceci par quelques actions appropriées de l'équipage". 228 passagers et membres d'équipage ont péri suite au crash de l'Airbus A330 d'Air France.


Cette contre-expertise, ordonnée par les juges Sylvia Zimmermann et Sabine Kheris un an plus tôt, constate d'autres responsabilités imputées à l'équipage, telles que "l'absence d'analyse structurée de la panne présente", "la non compréhension de la situation" et la "répartition des tâches dans le cockpit qui n'a pas été appliquée de manière rigoureuse." Ils n'oublient pas de blâmer la compagnie aérienne : "absence de directives claires de la part d'Air France malgré plusieurs cas analogues faisant suite à des givrages des sondes Pitot et donc un retour d'expérience insuffisant", "l'insuffisance de la formation des pilotes dans l'application de la procédure "IAS douteuses"".

Un rapport "plein de contradictions et d'imprécisions"


Une version des faits qui fait plutôt réagir. Un des avocats proches des victimes, Me Yassine Bouzrou, estime que le rapport est "plein de contradictions et d'imprécisions" et que "les experts se contentent de blâmer les pilotes tout en éludant la question centrale des défaillances techniques". Air France va de son côté déposer un recours en nullité, après avoir "constaté que cette contre-expertise a été conduite de manière unilatérale et non contradictoire, en violation du principe même du procès équitable, la compagnie n'ayant pas, quant à elle, été invitée à participer aux travaux des experts."


Air France souligne que "les éléments de ce rapport font une présentation partiale et tronquée des causes de l'accident qui porte atteinte aux droits fondamentaux de la défense d'Air France" et que certains de ces éléments omis ont "fait l'objet depuis de mesures correctrices de la part de l'industrie, note Air France. Dès lors, un recours en nullité du rapport de contre-expertise sera déposé par Air France dans les prochains jours devant la Chambre de l'Instruction de la Cour d'Appel de Paris".


En juillet 2012, la BEA, qui a conduit l'enquête technique, avait conclu dans son rapport final que la catastrophe s'expliquait par une combinaison de défaillances techniques et humaines. La justice poursuivait alors son instruction en vue d'éventuelles responsabilités civiles. Air France et Airbus sont par ailleurs mis en examen pour homicides involontaires depuis mars 2011.